Editeur : Michel LAFON
Date de sortie : 13 avril 2017
Genre : dystopie (young adult)

Synopsis

Dans un futur proche, l’humanité a trouvé le moyen de soigner toutes les maladies : les transférer aux criminels, dont la quasi-totalité vient des ghettos, maintenus au ban d’une société qui touche à la perfection.

C’est dans ce monde qu’est née Talia Hale. À 16 ans, elle est la fille chérie d’un politique qui se voit déjà Premier ministre d’Angleterre. Atteinte d’un simple rhume, au plus grand dégoût de son entourage, elle doit subir son premier transfert. Mais à l’hôpital, Talia sauve une petite fille d’une agression. Une petite fille qui vit seule avec son grand frère, Galien, dans les ghettos.

Grâce à Galien, Talia découvre l’envers du décor et l’horreur d’un système où seuls les plus riches ont le droit à la santé.

Pour changer une société où la frontière entre bien et mal est plus floue que jamais, Talia devra briser le cocon doré dans lequel elle a grandi et combattre tout ce en quoi elle a toujours cru… y compris son propre père.

Critique

Un mauvais départ

Moi qui avais promis-juré-craché de ne plus acquérir de nouveaux bouquins avant un long, trèèèès long moment… j’ai craqué ! Littéralement, puisque j’ai acheté ce one-shot sur un véritable coup de tête – ou plutôt un coup de clic. Comme quoi Internet, et surtout Amazon, n’empêche pas les achats impulsifs…

Mais pourquoi avoir jeté mon dévolu sur Transférés ? Eh bien, je dois avouer que j’étais séduite par son concept on ne peut plus dystopique : condamner les criminels à coup de rhumes, de grippes et autres maladies, certaines étant beaucoup plus graves que celles-ci.

Seulement voilà, les débuts ont été un peu difficiles. Pas parce que ma lecture était laborieuse, au contraire ; le style est fluide, sans lourdeurs, mais… Tout va très vite ! Les bases de l’histoire ne sont pas encore posées que l’on rentre déjà au cœur de l’intrigue, ce qui m’a donné l’impression de survoler les évènements, plutôt que de les vivre aux côtés des personnages. Et, précipitation oblige, le scénario m’a semblé manquer en matière.

Il en va de même pour les protagonistes que j’ai parfois trouvés creux. La naïveté de Talia m’a d’ailleurs fait grincer des dents dans un premier temps. J’ai néanmoins revu mon jugement. En effet, son comportement de « fille riche à papa qui ne sait rien de la misère du monde » ne m’a finalement pas paru si incohérent.

Petit à petit donc, l’histoire a réussi à me faire changer d’avis…

Une dystopie tout ce qu’il y a de plus classique

Soyons clairs : Transférés est une lecture assez facile. Du coup, pas de secrets quant aux mécanismes utilisés, propres au genre de la dystopie : les dérives d’une société enfin mises en lumière, un système contre lequel les plus démunis souhaitent se révolter et, bien entendu, une héroïne qui croit pouvoir sauver cette facette du monde qu’elle vient juste de découvrir !

Bref, vous voyez le topo. Pour autant, il n’y a pas de mystères : ça fonctionne admirablement bien me concernant ! En outre, l’idée de base est la petite touche d’originalité qui a permis d’égayer ce schéma si classique et, malheureusement, un brin récurrent – j’ai fini par arrêter de compter les allées et venues de Talia au Barbican.

Un manque dans les descriptions

Honnêtement, je ne sais toujours pas à quoi ressemble la moitié des personnages dont notamment Alyson,  Piers et le père de Talia, ce qui est très perturbant. D’habitude, l’auteur nous donne des signes distinctifs pour chacun et l’imagination du lecteur fait le reste mais ici, je les ai trouvés trop peu nombreux.

Idem dans le déroulement de l’action. Je ne suis pas parvenue à visualiser certaines scènes parce qu’elles manquaient de détails, ce qui m’a obligée à relire quelques paragraphes. Cependant, Transférés étant un premier roman, on peut aisément comprendre cette maladresse de la part de Kate Blair.

Une romance pour la fin ?

J’ai bien failli grimacer quand une romance est venue s’insérer dans le récit ; elle était TELLEMENT prévisible ! Mais il faut reconnaître que si l’auteure a versé dans le romantisme, elle s’est retenue d’en faire des tonnes et de basculer dans le gnangnan. Et comme ce n’est pas prédominant dans l’histoire, ça passe sans trop de problèmes.

En bref, malgré ces quelques inconvénients, je ressors plus que satisfaite de ma lecture. Si l’action débordante m’a gênée au début, elle a permis de renforcer l’intrigue par la suite, qui m’a irrémédiablement happée !