Editeur : Robert Laffont (collection R)
Date de sortie : 16 février 2017
Genre : dystopie (young adult)

Synopsis

Les commandements du Faucheur :

Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d’immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t’ont résisté.

Critique

La Faucheuse, cette saga qu’on ne présente plus

Si vous n’avez pas entendu parler de cette série dernièrement, c’est que vous habitez sur une autre planète, car elle a fait beaucoup de bruit ! Et comme bon nombre de lecteurs, j’étais curieuse de découvrir ce premier volet. Résultat : même si ce n’était pas un coup de coeur, j’ai passé un super moment.

Mais revenons un peu en arrière. Comme le synopsis n’est pas très explicite – et dans l’éventualité où vous n’auriez pas eu vent de cette histoire -, je vais essayer de vous en dire plus.

Dans un futur très lointain, l’homme a vaincu la mort. Chacun peut donc vivre éternellement. Seul problème : nous sommes beaucoup trop nombreux sur terre ! C’est pourquoi l’ordre des faucheurs a été créé. Leur mission ? Tuer – ou plutôt devrais-je dire « glaner » – des personnes de leur choix, afin de conserver un certain équilibre démographique. C’est dans ce monde que Rowan et Citra sont nés… avant d’être repérés par Maître Faraday, un faucheur très respecté de ses pairs. Commence alors pour eux un apprentissage de longue haleine, parsemé de choix face à la mort. Des choix qui détermineront leur réussite, ou leur échec.

Une histoire qui fait froid dans le dos

Franchement, l’univers créé par Neal Shusterman est effrayant de réalisme. Certes, on est loin d’avoir percé les secrets de l’immortalité, et peut-être ne pourrons-nous jamais qu’allonger l’espérance de vie, mais ce livre fait écho à un problème actuel : la surpopulation. Bon, je ne dis pas qu’un jour l’humanité mettra en place un tel système, cependant… on en serait parfaitement capables !

Le problème, c’est qu’aucun système n’est incorruptible. Et c’est justement ce que Citra et Rowan vont découvrir à leurs dépens. Rapidement, ils sont témoins des dérives engendrées par cet art qu’est devenue la mort. Et c’est tellement bien décrit, tellement glauque à certains moments, que j’ai été obligée de faire des petites pauses durant ma lecture. Fatalement, à force de parler de meurtres, l’ambiance s’en ressent ! En dépit de ce léger frein néanmoins, j’ai terminé ce livre en un week-end, ce qui prouve son côté addictif.

Devenir apprenti faucheur ? Pourquoi pas !

Dans ce premier volet, on suit essentiellement trois personnages : Maître Faraday, Citra et Rowan. Pour l’instant, je n’ai pas vraiment de préférence entre les deux apprentis. L’un comme l’autre, ils sont bornés, persévérants et, finalement, assez attachants. Au début, ils semblent surtout perdus, mais Maître Faraday a décelé en eux un potentiel qui se révèle tout au long du livre. Petit à petit, ils comprennent la mission qui leur incombe, la nécessité de glaner sans jamais prendre leurs actes à la légère.

J’ai également apprécié Maître Faraday et Dame Curie, faucheurs à la réputation sans pareille. Bien sûr, ils apparaissent mystérieux dans la première partie du roman, mais grâce à leurs écrits personnels, on finit par les considérer comme des anciens dont la sagesse est infinie. Je salue ainsi le talent de Neal Shusterman ; il maîtrise la construction de ses personnages, y compris les antagonistes, à la perfection !

La mort rôde partout

C’est l’impression que m’a laissée La Faucheuse, vous comprenez aisément pourquoi ! Et si, au départ, les choses se mettent doucement en place – Maître Faraday accepte de prendre deux apprentis sous son aile, ce qui est assez inhabituel -, on se rend vite compte que tout n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. À travers les yeux de Rowan et de Citra, on découvre l’envers du décor et les révélations ne sont pas toujours très plaisantes, croyez-moi ! Certains jouent même avec la mort comme si elle ne représentait rien.

Nos héros vont donc faire les frais de machinations en tous genres. L’auteur n’hésite pas à jouer avec nos nerfs ; il nous mène carrément par le bout du nez, laisse entrapercevoir des fausses pistes. Et, bien sûr, je suis tombée dans le panneau ! Quoique j’avais deviné la fin juste avant qu’elle n’arrive – oui, je suis fière de moi !

À présent, je m’interroge sur la direction que prendra l’intrigue dans le tome 2… que je vais sûrement dévorer très prochainement.

Du même auteur

La Faucheuse, tome 2 : Thunderhead, Neal Shusterman
La Faucheuse, tome 3 : Le Glas, Neal Shusterman