Editeur : Scrineo
Date de sortie : 16 mai 2018
Genre : steampunk (young adult)
Synopsis
Paris, 1897.
De nouveaux matériaux découverts sur la Lune ont permis des avancées scientifiques extraordinaires. Mais tout le monde n’en profite pas ! En dehors du Dôme qui protège le centre urbain riche et sophistiqué, le petit peuple survit tant bien que mal.
C’est dans une maison close sur l’un de ces faubourgs malfamés qu’a échoué Violante, prostituée sans mémoire. Alors qu’elle se démène pour trouver son identité dans un monde dominé par les hommes et les puissants, sa meilleure amie disparaît dans d’atroces circonstances.
Contre la raison, la jeune femme décide de prendre part aux investigations…
Critique
Une couverture pleine de promesses
Moi qui suis très attentivement les parutions de la maison d’édition Scrineo – surtout après avoir découvert Aurélie Wellenstein et Gabriel Katz -, j’ai tout de suite été attirée par Rouille. Une couverture merveilleusement sombre, un univers steampunk, une héroïne amnésique : il ne m’en fallait pas plus pour me convaincre !
Je dois cependant vous avouer que mes attentes n’ont pas été entièrement comblées. Je m’explique juste après ! D’ailleurs, accrochez-vous, car j’ai beaucoup de choses à dire…
Une plume qui se cherche encore ?
Durant les premiers chapitres, j’ai rencontré certaines difficultés au niveau de l’écriture. Pour moi, la plume de Floriane Soulas manquait de fluidité. Certaines descriptions me paraissaient floues et des répétitions venaient s’insérer dans le texte un poil trop souvent.
Néanmoins, plus je lisais, moins ma lecture exigeait d’efforts. Est-ce parce que la plume de l’auteure gagnait en limpidité ou parce que je m’y habituais progressivement ? Un peu des deux, j’imagine.
Ma rencontre avec Violante ne s’est pas faite sans heurts
Après avoir lu le synopsis, j’étais curieuse de faire la connaissance de cette héroïne ; ce n’est pas tous les jours qu’une prostituée endosse le rôle principal. Seulement, voilà : Violante ne m’a pas totalement convaincue. Cloîtrée jour et nuit au sein des Jardins Mécaniques – la maison close la plus en vue du moment -, elle n’a pas de vie en dehors de son travail. Si elle jouit de quelques privilèges, c’est uniquement parce que les hommes la trouvent à son goût. Pourtant, elle semble pouvoir sortir comme elle l’entend. Première incohérence donc, que BlackWolf a également relevée (n’hésitez pas à lire sa chronique).
Ensuite, notre héroïne a, semble-t-il, reçu une véritable éducation, mais ça ne se ressent pas dans son attitude. Certes, elle a perdu la mémoire depuis quelques années déjà, mais sa personnalité est en principe restée intacte… ou pas, à l’évidence.
Enfin, pour une fille de joie, elle ne reçoit pas beaucoup de clients, alors qu’elle est censée remporter un vif succès. En bref, je n’avais pas vraiment l’impression d’avoir affaire à une prostituée – ni même à une dame de noble naissance devenue prostituée par la force des choses.
Une héroïne décidément bien entourée
Autour de Violante gravitent plusieurs individus. Pour commencer, Léon, son proxénète. Je le trouvais imbuvable au départ, mais c’est justement ce qui faisait tout l’attrait de son personnage. De ce fait, je n’ai pas apprécié son évolution, incompatible avec le milieu dans lequel il évolue, selon moi.
Quant à Jules… En fait, je l’aime bien. Une certaine ambivalence le caractérise, car même s’il a conscience de l’horreur engendrée par la prostitution, il sait pertinemment que, sans ce business, il aurait sûrement mal tourné. Le seul hic : son génie pour la technologie, qui ne colle pas avec son personnage, mais on pardonne aisément ce faux pas à l’auteure, tant on se prend d’affection pour lui.
Armand m’a par ailleurs laissée perplexe. Les mystères qui l’entourent au début du livre ont bien entendu attisé ma curiosité, mais les révélations à son sujet, trop simplistes sur certains aspects, m’ont déçue. Je pense sincèrement que Floriane Soulas n’a pas exploité tout son potentiel.
Comme un sentiment d’inachevé
On en arrive au point crucial de ma chronique : l’univers. Je trouve en effet que l’auteure n’assume pas jusqu’au bout l’ambiance sombre de son récit. Comme si elle avait peur de choquer son lectorat – ce qui est peut-être le cas. Quoi qu’il en soit, quand je me lance dans ce genre de lectures, c’est justement pour retrouver ce côté un peu glauque, un peu sinistre. Et là… non !
En découvrant la maison close où vit Violante par exemple, j’ai tout de suite senti que les choses seraient édulcorées. Pourtant, on parle bien de prostitution ! Alors, bien sûr, je n’avais pas spécialement envie de me farcir des détails sordides à la pelle, mais dans Rouille, on oublie bien trop vite que l’héroïne est une fille de joie. De même, il y a comme un décalage entre ce que l’on dit des bas-fonds de Paris – apparemment, il est dangereux de s’y aventurer… – et les décors rencontrés par nos personnages dont l’imprudence frôle l’inconscience.
En outre, le synopsis fait mention de progrès scientifiques incroyables et de voyages sur la lune. Or, pas un seul instant, l’auteure n’aborde sérieusement cette thématique. Et quel dommage ! Car les éléments permettant de créer un univers steampunk sont bien présents, mais à peine esquissés. Ils ne servent qu’à faire avancer l’intrigue, en fin de compte.
Ceci dit, le développement de l’univers n’est pas une priorité pour tous. J’imagine donc que cet inconvénient peut aisément se transformer en avantage, selon les attentes du lecteur. Je vous invite d’ailleurs à lire la chronique de Mallou14, plutôt positive, pour vous faire une autre idée de ce one-shot, si jamais il vous intéresse.
Mais alors, j’ai détesté ce livre ?!
On pourrait le penser au vu des points cités plus haut, mais en fait, pas du tout. Même si je lui reproche un certain nombre de choses, tourner les pages était loin d’être pénible. J’ai même apprécié suivre l’enquête menée par nos héros et ai été surprise par le fin mot de l’histoire. Simplement… Rouille aurait pu être tellement plus abouti selon moi, et ça me fait grincer des dents !
Cela vaut tout particulièrement pour l’intrigue et, surtout, les sous-intrigues (le double jeu d’Ayati, les progrès scientifiques d’Armand, l’offre faite par la couturière…) dont les multiples chemins se sont brutalement arrêtés, sans explications. De plus, le scénario doit également composer avec quelques incohérences et une romance parfaitement inutile, voire carrément bancale.
Le dénouement ne me plaît pas, encore !
Sur ce point, j’ai peur de trop en dévoiler. Même lorsque les chroniqueurs se contentent de dire s’il s’agit d’un happy end ou, au contraire, d’une fin dramatique, je leur en veux déjà de m’avoir mise sur une piste. De ce fait, je ne peux décidément pas vous expliquer pourquoi. Sachez simplement que j’ai trouvé la fin en décalage avec les événements précédents et, par conséquent, peu crédible.
De la même auteure
Les Noces de la Renarde, Floriane Soulas
Les Oubliés de l’Amas, Floriane Soulas
17 juillet 2018 at 11 11 01 07017
Aie ! Mais je comprends tous les points qui t’ont dérangée même si ça n’a pas été mon cas (d’ailleurs merci de citer ma chronique ^^) 😉
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17 juillet 2018 at 18 06 56 07567
Et je comprends parfaitement que le roman t’ait plu 😊. On n’avait sûrement pas les mêmes attentes 😉
Et avec plaisir 🙂.
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17 juillet 2018 at 13 01 59 07597
Ah mais je suis complètement d’accord sur le côté sombre pas assez assumé, ça m’a aussi un peu titillé à la lecture. Pour le reste, j’ai trouvé que c’était plutôt sympa 🙂
Kin
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17 juillet 2018 at 18 06 57 07577
Mais, globalement, j’ai passé un bon moment. C’est ça le plus frustrant d’ailleurs ! ^^
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18 juillet 2018 at 11 11 07 07077
Comme je le disais sur insta, j’ai vu très peu d’avis « négatifs » et je me demandais si c’était dû au fait que beaucoup de gens qui avaient lu le roman connaissaient l’auteure et que du coup ça biaisait leur jugement. Du coup je suis contente de lire un peu de nuance dans tout ça 🙂
Pour ce qui est de la couverture je la trouve superbe, en revanche je ne lirais pas ce roman car au vu du résumé, même si tu y apportes des nuances, ce livre a l’air bien sombre et peut être un peu trop dur pour moi ^^
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18 juillet 2018 at 19 07 10 07107
Oui, la problématique a déjà été soulevée, mais dans une critique, j’estime qu’il faut se montrer… bah critique, justement 😉
Ceci étant dit, je comprends pourquoi les éditions Scrineo ont accepté ce roman, il n’est pas dénué d’intérêt, au contraire. C’est juste que pour moi, il aurait pu être beaucoup, beaucoup mieux 😉
Ah, pour moi, ce n’était pas assez sombre, mais il y a quand même des membres découpés et du sang, donc ^^ ! Je crois me souvenir que tu n’es pas du genre à apprécier ce type d’histoire, du coup Rouille n’est sûrement pas fait pour toi ^^
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18 juillet 2018 at 21 09 02 07027
Oui c’est ça ! Bof bof la violence pour moi (mais je trouve quand même la couverture magnifique) 🙂 C’est vrai que j’ai un peu de mal avec les livres « connus » (Le pacte d’Emma, Rouille etc.) le seul que j’ai lu était Le souffle de Midas et c’était grâce à une promo sinon je ne l’aurais jamais lu (erreur car je l’ai beaucoup aimé mais bon j’ai du mal à croire aux chroniques « sincères » dans ces cas là ^^)
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19 juillet 2018 at 22 10 32 07327
J’imagine que tous les blogueurs ne lisent pas un livre en se disant que de toute façon, ils doivent l’aimer pcq ils connaissent de près ou de loin l’auteure 🙂. Même si ça doit arriver, c’est sûr. Faut juste essayer de faire le tri dans les chroniques, ce qui n’est pas toujours évident 🤔.
Voilà un grand débat ^^
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20 juillet 2018 at 8 08 46 07467
Je le publierais un jour sur mon blog ! J’ai déjà quelques notes là dessus ^^
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24 juillet 2018 at 19 07 02 07027
Des proxénètes sympathiques ^^ mais ça aurait pu être plus sombre
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24 juillet 2018 at 19 07 27 07277
Lol, dans la réalité, ça n’existe pas >< ! Et oui, totalement 🙂
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27 juillet 2018 at 10 10 42 07427
Je ne sais pas trop si tu me donnes envie ou non de me lancer dans ce livre… Il est intriguant, donc si je le croise en occasion, je me lancerais sans doute dedans, mais sans plus sinon.
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27 juillet 2018 at 18 06 26 07267
Je ne le conseille pas forcément, car d’autres lectures m’ont davantage convaincue 😊
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28 juillet 2018 at 6 06 54 07547
Coucou Amanda !
Un roman qui me tentait plutôt pas mal, que je pensais ajouter à ma wish-list, mais je vais peut-être juste essayer de l’emprunter à la médiathèque… C’est dommage qu’il contienne toutes ces incohérences et que beaucoup de sujets/personnages ne soient pas totalement aboutis 😦
Mais merci pour ton avis, j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire ! Belle journée, bisous ❤
Sue-Ricette
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28 juillet 2018 at 12 12 31 07317
Argh, j’ai refroidi pas mal de gens avec ma chronique lol. Certains l’ont vraiment adoré, pourtant !
Peut-être qu’il te conviendra mieux qu’à moi, qui sait ? 😉
Et c’est toujours un plaisir de donner mon avis. Bonne journée à toi aussi 😉
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4 août 2018 at 17 05 36 08368
Bon, finalement je ne l’ai toujours pas lu, ahah
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4 août 2018 at 18 06 21 08218
Trop de livres et pas assez d’heures dans une journée ? Je connais ça ^^ 😛
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22 septembre 2018 at 15 03 47 09479
Mais, mais… T’abuse miss ! J’ai une couverture magnifique, un résumé qui tente, et ton avis qui me déstabilise entre « Tain, j’veux le lire » et « Mouais bof, ça m’a l’air moyen » …
En tout cas, je le garde en tête. Si j’ai l’occasion, peut être que je m’y lancerai? ^^
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22 septembre 2018 at 17 05 30 09309
Bah… il n’est pas transcendant, désolée lol. Il avait beaucoup de potentiel pourtant !
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