Editeur : Syros
Date de sortie : 5 avril 2018
Genre : post-apocalyptique (jeunesse)

Synopsis

Du haut du Mont-Survie, Oto admire chaque jour la forêt qui l’encercle à perte de vue. Elle est si belle qu’il en oublierait presque ce qui se tapit sous les arbres. Mais lorsque la montagne s’endort, que les lumières s’éteignent et que les voix s’effacent, le vent résonne d’un chant inhumain, effroyable : le gémissement des limbes, les victimes de l’épidémie.

Bientôt, Naha devra passer plusieurs jours et plusieurs nuits dans la forêt. Oto refuse de rester cloîtré en espérant le retour de celle qu’il aime plus que tout. Quitte à être une proie de plus, il va sortir lui aussi.

Critique

Une opportunité 

Récemment, le site lecteurs.com – que je remercie encore ! – m’a proposé de piocher un service de presse dans une liste de titres prédéfinis. Mon choix s’est alors porté sur Ceux des limbes de Camille Brissot, tout d’abord parce que j’aime beaucoup le post-apocalyptique, ensuite parce que j’avais lu des avis plutôt positifs à son sujet.

Bonne nouvelle : mon appréciation rejoint globalement ces derniers !

Lentement, mais sûrement

En débutant Ceux des limbes, je m’attendais à une lecture jeunesse trépidante. Camille Brissot prend cependant le temps de creuser son univers avant de se lancer dans une chasse aux zombies. J’ai donc pu reconstituer le puzzle d’un monde dévasté par un mal étrange. En réponse à ce dernier, la communauté d’Oto (notre héros) a en effet bâti le Mont-Survie, espérant ainsi tenir le virus à distance.

Et bien que surprise par ce rythme tranquille, je me suis laissé emporter par les explications de l’auteure. Du moins, durant les 100 premières pages. Arrivée à ce stade, j’étais impatiente de voir l’action – ce qui était annoncé dans la quatrième de couverture ! – se dérouler. Or, cela ne s’est pas produit tout de suite, ce qui m’amène à souligner quelques lenteurs, mais rien de grave, heureusement !

Une histoire de zombies qui ne renouvelle pas le genre, et pourtant…

…je n’ai eu aucun mal à rentrer dans l’histoire. Certes, Camille Brissot ne fait pas dans l’originalité, mais elle ne s’encombre pas de clichés pour autant. Mieux encore, elle est parvenue à adapter ce classique de la science-fiction à un jeune lectorat, notamment grâce à des mots simples et à une plume délicate.

À partir du moment où Oto et Naha ont pénétré dans la forêt, mon intérêt ne s’est pas relâché. C’est donc avec un certain enthousiasme que j’ai suivi leurs aventures.

Des personnages attachants

Là encore, Camille Brissot ne sort pas des sentiers battus. Pour preuve, Oto a perdu la mémoire suite à un traumatisme lié à son enfance et tente désespérément de la retrouver. Mais plus qu’une histoire de zombies, Ceux des limbes raconte le parcours initiatique d’un adolescent naïf et amoureux qui souhaite s’affranchir de l’autorité, un brin étouffante, d’un père de substitution. Le point fort de ce one-shot, ce n’est donc pas la manière dont est envisagée l’épidémie, mais l’humanité qui se dégage de ses personnages.

De plus, si l’auteure a intégré une romance dans son récit, elle n’est pas tombée dans les stéréotypes propres à la jeunesse. En effet, Oto et Naha s’aiment déjà et forment un couple comme seuls deux enfants peuvent le faire. On évite donc la rencontre niaise au possible et les premiers émois qui me font souvent grimacer, car complètement surréalistes.

Un final explosif

Comme dans toute histoire de zombies qui se respecte, le rythme va crescendo. À un point tel que j’ai fini par m’oublier entre les lignes. D’ailleurs, si vous vous êtes déjà agrippé à un livre de toutes vos forces, le coeur battant et les lèvres presque en sang tant l’intensité du dénouement vous a saisi, eh bien… vous savez ce que j’ai ressenti en terminant Ceux des limbes.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai littéralement dévoré les 100 dernières pages !