Editeur : Libretto
Date de sortie : 13 septembre 2018
Genres : steampunk, policier
Synopsis
Décembre 1888.
Alors que le bon peuple de Paris s’interroge sur cette tour que l’impérieux Gustave Eiffel fait édifier à grands frais, d’étranges rumeurs circulent dans les faubourgs de la capitale : les morts parlent ! Interpellé par la presse à ce sujet, le préfet de police Henry Lozé tourne en ridicule « les plaisanteries de quelques coquins ». Ainsi parle-t-il devant le beau monde, sous les feux électriques du parvis de l’Opéra Garnier. Mais, depuis l’ombre de ses cabinets, l’homme lance sur cette affaire les plus fins limiers de la République.
Pendant ce temps, l’Académie des sciences en appelle à ses éminents savants pour que la pensée rationnelle, une fois pour toutes, triomphe des ténèbres de l’obscurantisme.
Critique
Toujours au rendez-vous pour la masse critique
Ayant participé à la dernière masse critique Babelio spéciale mauvais genres, j’ai récemment reçu le premier volet de La 25e heure. Serait-ce un heureux hasard ? En effet, ma soeur ne cesse de me répéter que cette duologie est exceptionnelle, addictive et, surtout, non conventionnelle. J’ai donc eu la chance de pouvoir vérifier cela par moi-même… la nuit du passage à l’heure d’hiver ! Avouez, la coïncidence est amusante.
Bien entendu, je remercie Babelio et les éditions Libretto pour l’envoi de ce livre. S’il m’a donné du fil à retordre au début, j’en ressors globalement conquise.
Que de longueurs !
Voilà ce que je me suis dit en lisant les premiers chapitres. En effet, l’auteur s’est volontairement perdu dans des descriptions de Paris au 19e siècle, version steampunk. Le hic, c’est que je n’ai jamais visité la capitale et, en réalité, ça ne me tente pas plus que ça. Or, le personnage principal effectue l’ensemble de ses déplacements à pied. Feldrik Rivat s’en est donc donné à coeur joie ! Nom des rues, commerces ou encore monuments importants : il n’a rien laissé au hasard.
En parallèle, l’enquête promise dans le synopsis n’avance pas d’un pouce ; l’inspecteur Laccassagne retrouve (ou perd) des cadavres à travers tout Paris, voire même des doigts amputés, mais ne distingue pas l’ombre d’une piste.
Bref, vous l’aurez compris, les débuts de La 25e heure ne m’ont pas franchement emballée.
Un style incisif
L’histoire se déroulant dans les années 1888-1889, l’auteur a pris soin d’adapter son vocabulaire à l’époque. Et, si je salue ses efforts, cela ne m’a pas vraiment aidée à me faire à sa plume, que je caractériserais de mordante. Difficile de vous en dire plus sans extraits à l’appui :
Les rues sont désertes en cette heure et saison, dans le quartier de la Porte-Saint-Martin. Chiens errants, chats de gouttière ou brigadiers solitaires sont les seuls êtres à sang chaud qu’il est possible de rencontrer sur les pavés givrés de ces faubourgs ouvriers. Notre homme marche à grands pas, ignorant les dangers de l’hiver. Le froid, le verglas, rien n’entame sa volonté, rien n’entrave la route dont il se fait le maître.
Une main tente soudain d’arracher son attention. Lacassagne relève la tête sur un jeune homme aux rondeurs candides, et observe une paire de lèvres s’agiter sans effet. L’importun n’a rien d’un ouvrier, et l’inspecteur n’en paraît que plus agacé. Il détaille sans ménagement chaque trait de l’anatomie bonhomme qui se tient devant lui sous un chapeau melon à la dernière mode de Paris. Le regard clair, le cheveux doux et soyeux, le visage ouvert d’un garçon à qui la vie semble tout donner, et une stature moyenne qui, aux côtés de Lacassagne, revient à dire petit. L’élégance de sa mise, terminée par un épais manteau de laine, dénote un certain statut social.
Je reconnais donc volontiers à Feldrik Rivat un certain talent de conteur, mais il m’a bien fallu une centaine de pages pour m’habituer à son écriture, soutenue et riche en anecdotes.
La persévérance paye toujours
Si je n’avais pas obtenu ce livre dans le cadre d’une masse critique Babelio, peut-être l’aurais-je abandonné en cours de route. J’y ai même sérieusement songé après l’épisode de l’abattoir. Mais cela me me paraissait inconcevable. Je suis donc allée au bout de ma lecture.
Et, après 200 pages, LA révélation. Enfin, je rentrais dans l’intrigue. Enfin, l’enquête devenait intéressante. Enfin, j’appréciais l’histoire, et pas qu’un peu ! Celle-ci est, pour ainsi dire, décapante. Résultat : j’ai dévoré la moitié du roman en deux jours à peine.
Des personnages atypiques
J’ai mis du temps – et des pages – à m’attacher aux personnages principaux. Au début, et il me semble que c’est là une volonté de l’auteur, Eudes Lacassagne m’apparaissait comme un homme froid, sans émotion, sans autre passion que son métier. Il m’a d’ailleurs fait penser au très célèbre Dr House.
Mais, sous sa carapace, sous ses dehors indifférents, Le Khan, comme se plait à l’appeler Feldrik Rivat, cache une personnalité sans pareille. Déjantée. Et, oui, touchante. C’est justement pour toutes ces raisons que j’ai fini par l’apprécier.
Quant à Bertillon, son second, on ne peut que le trouver niais au départ, mais là encore, l’auteur l’a souhaité ainsi. En vérité, je suis persuadée que ce dernier désirait imprimer une réelle évolution à ses personnages. Et c’est une véritable réussite, car je m’inquiétais autant du sort de Lacassagne que de celui de Bertillon à la fin du livre.
Une atmosphère digne d’Halloween
Depuis quelque temps, je m’intéresse de plus en plus au steampunk. Et ce livre, malgré un départ chaotique, ne fait que confirmer mon penchant pour ce sous-genre de la science-fiction. Néanmoins, l’ambiance steampunk n’est pas le seul atout de La 25e heure, puisque cette saga possède un côté assez décalé, loufoque même, entre fantômes et cimetières.
Et l’enquête, alors ?
J’allais justement y venir ! Durant le premier tiers du roman, je la trouvais très floue et, surtout, sans grand intérêt, tant les indices manquaient. Toutefois, Lacassagne et Bertillon finissent par progresser dans leurs recherches, et heureusement !
Je me permettrais juste un conseil : ne lisez pas cette duologie si vous êtes fatigué, car elle exige beaucoup de concentration. Suivre les agissements de nos héros n’est pas toujours aisé, d’autant plus qu’ils ne tiennent pas en place. Par ailleurs, l’histoire regorge de personnages, et les noms peuvent facilement se confondre.
J’ai donc l’intention de me plonger dans la suite dès sa sortie en poche (prévue pour janvier 2019), en priant pour conserver en mémoire tous les éléments-clefs de l’intrigue !
Du même auteur
La 25e heure, tome 2 : Le Chrysanthème noir, Feldrik Rivat
6 novembre 2018 at 9 09 53 115311
Si tu envisages de lire la suite, alors c’est que l’auteur a su te toucher malgré tout…
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 19 07 45 114511
Oui, bien sûr. L’avis général de la critique est de toute façon positif 😉
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 11 11 31 113111
Je l’avais retiré de ma WL après avoir vu des avis mitigés, mais je vais l’y remettre 🙂 Merci 😉
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 19 07 45 114511
Quelle responsabilité tu me donnes ^^. J’espère sincèrement que tu vas aimer cette histoire, sinon je vais m’en vouloir lol 😉
J'aimeAimé par 1 personne
7 novembre 2018 at 13 01 41 114111
Y’a pas de raison ^^
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 14 02 15 111511
Ah, ça m’intéresse beaucoup de lire d’autres avis sur cette série ! J’avais plutôt aimé le tome 1 (même si effectivement il y a des longueurs, et comme je ne le lisais pas très vite j’étais parfois perdue). Le tome 2 est dans le même genre : toujours un style très travaillé, mais là j’ai trouvé l’enquête encore plus floue, et au final la fin m’a beaucoup déçue (j’ai fait une chronique sur mon blog si ça t’intéresse). Après l’atmosphère steampunk est top, mais justement j’ai l’impression que tous les romans steampunks que je lis travaillent bien atmosphère mais négligent l’intrigue et/ou les personnages.
Les deux héros me faisaient beaucoup penser à Sherlock Holmes et John Watson dans cette association du « grand froid et brillant » et du « petit gentil un peu à la ramasse ». Ce que j’ai trouvé à la fois cool (j’aime bien Sherlock et Watson) … Et pas très original.
Bref, je suis assez partagée sur cette série !
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 19 07 50 115011
Je pense bien avoir lu et aimé ta chronique, quand je l’ai vue passer 😉.
Tu ne me rassures pas énormément pour le tome 2, mais j’ai déjà décidé de tenter l’aventure lol.
L’intrigue me paraît quand même assez travaillée, même si elle manque de clarté (je pense qu’on s’y perd forcément à quelques moments).
Personnellement, je ne suis pas une grande fan de Sherlock Holmes, du coup ce n’est pas une référence pour moi. Je n’ai donc pas fait le lien, mais maintenant que tu le dis, ça y ressemble en effet. Ceci dit, l’auteur a quand même doté ses personnages de personnalités propres, ce que j’ai apprécié 😉. C’est plutôt pour le duo, au global, qu’il a manqué d’originalité ^^.
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 20 08 06 110611
Après je pense que ce qui m’a le plus dérangée dans le tome 2 est lié à des affinités personnelles et à mes opinions éthiques, donc je pense que ça peut tout à fait plaire à d’autres ! Je serai ravie d’en rediscuter quand tu auras fini 😉
J'aimeAimé par 1 personne
8 novembre 2018 at 21 09 40 114011
Ça marche, on en reparle après janvier alors 😊
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 16 04 52 115211
J’ai la saga dans ma PAL. J’espère que j’aimerai. J’adore le steampunk et c’est ce qui m’a fait craquer.
J'aimeAimé par 1 personne
6 novembre 2018 at 19 07 39 113911
Je te le souhaite en tout cas 😉. Personnellement, j’en lis de plus en plus, et ça me convient très bien 🙂.
J'aimeJ'aime
7 novembre 2018 at 10 10 16 111611
La honte sur moi, j’ai ce livre et sa suite dans ma PAL, dédicacés par l’auteur (qui est vraiment super intéressant et très gentil) et je ne les ai pas encore lus….
J'aimeAimé par 1 personne
8 novembre 2018 at 21 09 39 113911
Oui, je l’ai aussi rencontré il y a un an ou deux, et il est très gentil 😉.
Mais on a tous ce problème de PAL qui déborde, alors je ne juge pas, promis lol
J'aimeAimé par 1 personne
1 décembre 2018 at 20 08 52 125212
« La suite, prévue en janvier 2019 » Ouplà, encore une claque qui me dit « t’es en retaaaaaard » ^^
J'aimeAimé par 1 personne
1 décembre 2018 at 21 09 26 122612
Oui lol, et puis tu avais acheté le coffret, non ? 🙂
J'aimeJ'aime
2 décembre 2018 at 6 06 23 122312
Oui ! il est canon sur ma bibio d’ailleurs x)
J'aimeAimé par 1 personne
3 décembre 2018 at 13 01 11 121112
J’avoue qu’il est très beau. Sur la version poche, les têtes des personnages sont toujours coupés, je ne sais pas pourquoi >.<
J'aimeJ'aime