Editeur : Scrineo
Date de sortie : 21 février 2019
Genre : dystopie (young adult)

Synopsis

Approchez sans crainte, venez rire avec nos clowns et nos acrobates !
Le dernier cirque de France vous ouvre ses portes pour un spectacle envoûtant…

Dans un pays gouverné par le Parti Zéro Risque, qui a banni toutes les pratiques jugées dangereuses, Maria décide d’infiltrer la troupe Vazatta.

Sa rencontre avec les artistes et surtout avec Mathieu, acrobate et clown apprenti, va bouleverser ses certitudes… Jusqu’où faut-il aller au nom de la sécurité ?

Critique

Petit aparté

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à vous faire part d’une nouvelle qui a égayé mes vacances de Noël : j’ai intégré pour l’année 2019 le club des lecteurs Scrineo, maison d’édition dont j’ai toujours suivi les parutions avec beaucoup d’assiduité. Mille mercis pour cette chance qui m’a été accordée !

Un dépaysement total

Ce qui m’a donné envie de lire Le cirque interdit ? L’univers dystopique présenté dans le synopsis. Durant ma lecture, j’ai découvert une France guidée par la peur du risque. Dans les faits, cela signifie que les assurances dirigent indirectement le pays. Vous avez pris un peu de poids ? Vous vous êtes lancé dans une activité sportive un brin audacieuse ? Alors, il est fort probable que votre prime d’assurance augmente aussitôt ! En effet, chaque citoyen est muni d’un bracelet trackeur qui analyse le moindre battement coeur suspect, tire la sonnette d’alarme dès la première hausse de tension et condamne les comportements considérés comme dangereux.

Voilà donc un cadre captivant ! Seul bémol : j’aurais souhaité en apprendre davantage, mais ce n’est pas l’objet de cette histoire, et je le comprends parfaitement. Heureusement, des annexes insérées à la fin de chaque chapitre permettent de creuser plus avant les dérives d’un tel système.

Avis aux amateurs de cirque

Vous l’aurez sûrement deviné grâce au titre du livre, mais ce dernier retrace le quotidien, pas si banal, d’une troupe d’artistes en tous genres (acrobates, clowns, contorsionnistes…). Dès lors, si c’est un univers qui vous plaît, le récit ne vous laissera sûrement pas insensible.

Pour ma part, j’étais nettement plus attirée par l’aspect dystopique, mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier l’ambiance particulière des spectacles.

Fluidité et harmonie dans l’écriture

Célia Flaux fait partie de ces auteurs pour qui écrire est une seconde nature, du moins c’est comme ça que je l’ai ressenti. Sa plume est sans lourdeurs, sans maladresses, sans hésitations. Les mots glissent les uns après les autres, et on se surprend à tourner les pages à une vitesse terrifiante !

Mais alors, pourquoi cette note ?

J’ai débuté cette chronique avec des points positifs, car ils me sont apparus en premier, lors de ma lecture. Néanmoins, j’ai ensuite relevé quelques faux pas, et j’en suis la première peinée. Pourtant, c’était plutôt bien parti ; j’étais impatiente d’accompagner Maria, l’héroïne, dans ses recherches interdites, de la voir prendre des risques pour parvenir à ses fins. Et si tout ceci s’est effectivement produit, il y a comme un hic.

En fait, j’ai eu l’impression que l’histoire était volontairement simplifiée. Un sentiment d’inachevé me reste encore aujourd’hui. Pour moi, il manque des passages-clefs qui auraient permis d’approfondir l’enquête, d’offrir davantage de poids aux conséquences de celle-ci et d’éviter le piège d’un antagoniste inutilement machiavélique.

Ceci étant dit, je dois reconnaître qu’on ne s’ennuie pas un instant ! C’est parce qu’on ne s’arrête pas sur les détails que le récit est aussi dynamique, aussi prenant.

La romance : non, non et non !

C’est, à mon sens, le plus grand point noir de ce one-shot. Mais, qui sait, ce sera peut-être le petite plus qui fera la différence chez d’autres lecteurs. Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé que cette histoire d’amour arrivait comme un cheveu sur la soupe. À choisir, je l’aurais supprimée afin de développer l’intrigue.

Toutefois, n’oublions pas que ce livre est classé en young adult. Peut-être Célia Flaux a-t-elle souhaité en respecter les codes. Dans ce cas, j’aurais opté pour moins de facilités… et une héroïne plus forte. En effet, l’on dit de Maria qu’elle est prête à tout pour découvrir la vérité. Pourtant, elle s’appuie plus que de raison sur ses proches. Alors, même si je l’ai globalement appréciée, elle m’a un peu déçue sur la fin.

Quant à Mathieu, eh bien… Pour être honnête avec vous, il m’a paru fade. Je lui ai largement préféré ses grands-parents : papy Vaz pour sa bienveillance, son envie de rattraper ses erreurs et mamy Vaz pour sa fougue, sa détermination inébranlable.

Que dire au sujet de la fin ?

L’intrigue n’étant pas suffisamment creusée à mon goût, elle ne pouvait pas combler toutes mes attentes. Cependant, ce n’est pas la tournure générale des événements qui m’a laissée perplexe, mais la façon dont l’auteure en est arrivée là. En d’autres termes, l’histoire n’a pas révélé son plein potentiel, et c’est bien dommage !