Editeur : Mnémos (collection Hélios)
Date de sortie : 31 octobre 2013
Genre : high fantasy
Synopsis
Cinq royaumes se font la guerre depuis des générations, ils s’unissent enfin pour détruire le sixième situé en leur coeur, une immense forêt sauvage dont on dit qu’elle abrite toutes les créatures des contes et des légendes.
Mais voici six personnages aussi différents que l’eau et le feu qui se découvrent les protecteurs du Sixième Royaume.
Critique
Tic-tac, tic-tac…
J’ai acheté La geste du sixième royaume lors de La Foire du Livre de 2017. Ce livre attend donc depuis deux ans dans ma PAL. Ce qui m’a donné envie de l’en sortir ? La dernière parution de l’auteur, Engrenages et sortilèges, un one-shot steampunk destiné à la jeunesse… qui me fait très envie !
Avant de craquer néanmoins, je me suis dit qu’il serait mieux de commencer par le commencement. Malheureusement, j’ai développé un acouphène pulsatile la même semaine. J’ai alors découvert qu’il était laborieux de se concentrer lorsque l’on entend constamment son pouls… Et, croyez-moi, ce roman exige beaucoup de concentration !
Résultat : j’ai ressenti le besoin de faire des pauses régulières. Cependant, et c’est le plus important à mon sens, je n’ai pas souhaité abandonner cette lecture en dépit des difficultés rencontrées.
Un récit qui ne manque pas d’envergure
En lisant le synopsis, je m’attendais à une épopée grandiose, et non pas à l’organisation minutieuse d’une guerre. Or, les batailles ne représentent qu’une petite partie de l’intrigue. Alliances politiques, stratégie militaire, assassinats dans l’ombre : voilà à quoi s’apparente davantage La geste du sixième royaume. Il m’a donc fallu un temps d’adaptation pour plonger dans cette histoire et l’apprécier à sa juste valeur.
Autre point essentiel : le rythme n’est pas haletant, même si l’on comprend aisément pourquoi. En effet, Adrien Tomas a développé une intrigue aux multiples ramifications. Et c’est sans parler de son univers, qu’il a créé de toutes pièces malgré le défi que cela représentait ! Les peuples et leurs coutumes, les rivalités entre clans, le passé des élus : chaque détail a été pensé avec une méticulosité exceptionnelle. Bref, c’est une véritable toile que l’auteur a tissée, une toile où il est facile de se perdre. D’ailleurs, raccrocher les wagons après chaque pause n’a pas été une mince affaire.
En outre, le scénario est d’une ampleur telle qu’il est quasiment impossible d’échapper aux longueurs. Toutefois, pour parer à ce « problème », Adrien Tomas a fait le choix de chapitres courts, ce qui permet de rendre le récit plus dynamique. Son style, quant à lui, ne s’encombre pas de lourdeurs. Ouf !
Ma mémoire mise à rude épreuve
Dans ce one-shot, chaque chapitre est dédié à un personnage. Et des personnages, il y en a à la pelle. Je serais d’ailleurs incapable d’en dresser la liste, alors que ma lecture est récente. Cependant, pour vous donner un aperçu, sachez que nous suivons majoritairement douze élus (six dans chaque camp) dont la destinée est de tuer leur alter ego.
Inévitablement, j’ai perdu le fil. Qui est cet homme, déjà ? À quel peuple appartient-il ? Quel est son rôle ? Est-il un élu ou un simple chef de guerre ?
Par chance, la plupart des protagonistes sont atypiques. Barde à la langue bien pendue, sorcière plusieurs fois centenaire ou encore demi-nain : ils se différencient facilement les uns des autres. De plus, Adrien Tomas n’hésite pas à en tuer certains, diminuant ainsi leur nombre… bien qu’il n’hésite pas à en ajouter à mi-parcours.
Honnêtement, ce concentré de personnages m’a beaucoup dérangée au début. Néanmoins, j’ai fini par m’y faire. Je me suis même rendu compte, après quelque temps, que j’étais curieuse de découvrir le sort que l’auteur réservait à certains d’entre eux.
Finissons sur une note positive !
La geste du sixième royaume est plus qu’un combat entre Bien et Mal. Ces deux notions se perdent d’ailleurs dans les différents points de vue abordés. Ainsi, ce qui est bien pour l’un est mal pour l’autre, et tout l’intérêt réside dans la confrontation de ces opinions contraires.
C’est donc avec habileté qu’Adrien Tomas remet la high fantasy au goût du jour, même si l’on retrouve les codes propres au genre. Ce n’est malheureusement plus ce que je recherche à l’heure actuelle, mais cela ne m’empêche pas de souligner les qualités de ce one-shot.
Me voilà donc prête à lire Engrenage et sortilèges…
Du même auteur
Zoomancie, Adrien Tomas
Engrenages et sortilèges, Adrien Tomas
30 avril 2019 at 9 09 46 04464
J’ai souvent du mal au début des romans de l’auteur parce que je trouve qu’il y a beaucoup de personnages qui sont présentés en même temps et de manière très succincte. Après, comme tu l’as dit, on finit par trouver ses marques et ça devient plus facile 😉
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30 avril 2019 at 20 08 27 04274
C’est le premier roman d’Adrien Tomas que je lis, donc je ne sais pas si c’est sa marque de fabrique, mais je veux bien te croire 😉.
J’espère juste que ce sera plus simple dans son roman jeunesse ^^.
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30 avril 2019 at 10 10 04 04044
Wow… Malgré la note de positif dont tu parles, je vais passer mon tour par rapport aux langueur, j’aime bien l’effet toile d’araignée mais pas le surnombre de personnage, dommage
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30 avril 2019 at 20 08 32 04324
L’un va rarement sans l’autre, malheureusement 😕. En tout cas, je ne te le recommande pas si la multiplication des points de vue te rebute 😉.
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1 mai 2019 at 22 10 03 05035
Dans ma bibliothèque depuis quelques années (acheté à la Foire du Livre de Bruxelles version collector 20 ans de la maison d’éditions). La taille me fait à chaque fois peur lorsque je regarde le livre. Du coup, vu tout ce que tu dis, je vais bien prendre note pour pas être perdu lors de la lecture car j’ai une mémoire vraiment naze. Merci pour ce retour de lecture.
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3 mai 2019 at 8 08 26 05265
Ah, je te comprends, c’est un beau pavé ! Personnellement, j’ai opté pour la version poche à l’époque afin de limiter l’impact sur mon portefeuille, lol. Mais le format est… peu pratique ? C’est écrit très petit, il y a peu d’espace et difficile d’ouvrir le livre tant il est épais. Du coup, pas terrible niveau confort de lecture…
C’est vrai que je n’ai pas pensé à prendre des notes (je ne le fais jamais, à part si des idées me viennent pour ma future chronique), mais j’aurais sûrement dû ! 😉
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12 mai 2019 at 21 09 39 05395
Je ne connaissais pas du tout mais ça a l’air très intéressant, j’aime quand le côté politique et les histoires d’alliances et de trahisons sont mises au premier plan, les batailles ne sont pas le point qui m’intéresse le plus.
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13 mai 2019 at 10 10 50 05505
Ah, moi aussi, j’aime beaucoup les intrigues politiques :). Mais, ici, elles sont presque à l’échelle d’un monde, ce qui confère une ampleur parfois effrayante au récit.
De plus, le côté high fantasy est très présent. À voir si tu apprécies les grandes batailles du Bien contre le Mal, même si les frontières sont habilement brouillées par l’auteur ;).
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20 décembre 2019 at 16 04 39 123912
Au contraire de toi je n’ai pas eu trop de mal à différencier les personnages et à me les remémorer. J’ai par contre été assez agacée par les fréquentes répétitions hyper lourdes qui m’ont fait sortir de ma lecture et, au final, comme je l’ai mentionné dans mon article, ce qui m’a le plus dérangée est dans la forme et ça vaut pour les majuscules beaucoup trop nombreuses, surtout au début quand tout est expliqué et qu’il y en a 20 par page. Mais j’ai quand même beaucoup aimé l’histoire, d’ailleurs c’est ce qui fait qu’on passe sur la forme. Et puis je trouvais aussi intéressant que, comme tu dis, les batailles ne constituent pas le récit majoritaire. Je trouve que tout ce qu’il y a derrière les batailles est beaucoup plus intéressant et permet justement de mieux mettre en valeur les batailles qui ressortent par la suite et qui apportent vraiment quelque chose à l’histoire. Au final, le personnage qui aura été le plus proche de la victoire n’aura pas été celui le plus présent sur les champs de bataille.
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25 décembre 2019 at 14 02 42 124212
Tant mieux si tu n’as pas eu trop de problème avec les personnages 🙂. Les questions de forme que tu soulèvent ne m’avaient pas marquée, de ce que je me souviens, mais je suis d’accord pour dire que l’auteur a su s’approprier le genre de la high fantasy en racontant le dessous des grandes batailles.
Je dois encore lire La maison des mages, mais je ne sais pas quand ce sera 😉.
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