Éditeur : Scrineo
Date de sortie : 2020 (en attente de précision)
Genre : post-apocalyptique
Synopsis
À Yardam, la folie est sexuellement transmissible. Dans l’espoir d’endiguer l’épidémie, la population est mise en quarantaine, isolée du reste du monde.
Le virus n’a pas épargné Kazan. À l’image de la ville qui s’enfonce dans le chaos, il sombre lentement. Pour s’en sortir, il serait prêt à toutes les extrémités, y compris à manipuler Feliks et Nadja, un couple de médecins étrangers venus s’enfermer volontairement dans la cité pour trouver un remède. Dans son désespoir, il va accomplir le pire.
Critique
Le nouveau Aurélie Wellenstein
Comme chaque année, j’attends le dernier Aurélie Wellenstein avec beaucoup d’impatience, et je ne suis certainement pas la seule. En effet, l’auteure peut aujourd’hui compter sur un lectorat fidèle ! Son style unique, qui explore avec justesse les bas-fonds de l’âme humaine, y est certainement pour quelque chose…
Yardam n’échappe pas à cette règle. Violences, vices inavouables ou encore trahisons : voici autant d’éléments que l’on retrouve dans cette histoire. Bref, ne vous attendez pas à un conte de fée. Personnellement, ce n’était pas pour me déplaire !
Je remercie donc les éditions Scrineo pour l’envoi et Aurélie Wellenstein pour la dédicace :
Pour info, la date de sortie ce one-shot sort est reportée suite à la mise en place du confinement et la fermeture des librairies. Vous pourrez néanmoins l’acquérir très bientôt sur la boutique de la maison d’édition.
Dans une ambiance oppressante
La mise en quarantaine évoquée dans Yardam résonne avec l’actualité de façon troublante. En effet, elle n’est pas sans rappeler les mesures prises suite à l’apparition du coronavirus. Et je dois dire que la lente descente aux enfers qui nous est contée ici m’a fait froid dans le dos.
Rapidement privée de ressources, livrée à elle-même, la population périclite. Certains sont prêts à tout pour s’en sortir, trouvent des causes étranges au mal qui sévit entre les murs de la ville. Des individus sont lynchés en place publique car ils porteraient soi-disant le Malin en eux. Des femmes, de prétendues sorcières, sont destinées au bûcher. Bref, au-delà du virus qui se répand furtivement dans Yardam, la folie s’empare de chacun !
Pas de young adult, cette fois
Vous l’aurez peut-être remarqué, mais contrairement aux publications précédents de l’auteure, celle-ci vise un public adulte. Cela n’est pas sans raison ; de nombreuses scènes de sexe parsèment le récit. Et oui, le virus dont il fait mention se transmet lors de rapports sexuels. Or, il me paraît important de préciser que les passages sont particulièrement explicites, ce qui pourrait en déranger certains. Pour ma part, c’est surtout le côté malsain, de plus en plus présent au fil des pages, qui m’a déplu.
Sachez néanmoins que ce n’est pas vraiment sur ce point qu’Aurélie Wellenstein met l’accent, mais plutôt sur…
Des relations complexes
Comme dans chacun de ses romans, l’auteure creuse avec intelligence la psychologie de ses personnages. J’ai d’ailleurs l’impression que ce travail a été plus poussé encore dans Yardam, même si je ne peux vous en dire plus à ce sujet au risque de vous spoiler.
En vérité, l’écrivaine remet en question les fondements de la notion d’identité, brouille les frontières entre les individus. La folie guette leurs pensées, au point qu’ils en oublient parfois qui ils sont. Leur passé, leurs peurs, leurs envies, tout devient flou ! Il est donc difficile pour nos héros de nouer des liens, ou même de s’en défaire lorsque ceux-ci deviennent toxiques.
Vous l’aurez compris, rien n’est jamais simple et c’est justement ce qui fait l’attrait de ce one-shot !
Un trio victime de la mise en quarantaine
Dans cette histoire, nous suivons principalement Kazan, un voleur de haute voltige. En dépit de sa condition, il s’en sort plutôt bien, si l’on excepte sa maladie. Alors qu’il se sent sombrer, il cherche désespérément une solution, une issue, quelque chose susceptible de l’aider. Cette aide, il va la trouver auprès de Nadja et Feliks, un couple de médecins motivés à trouver un remède.
Et voilà, maintenant vous connaissez les trois protagonistes principaux de Yardam. Ils ne sont certes pas nombreux, mais cela permet à Aurélie Wellenstein d’approfondir leur personnalité. Elle nous offre même des pans du passé de Kazan afin de nous expliquer comment il en est arrivé là. Petit à petit, on comprend son parcours, ses erreurs. On parvient même à s’attacher à lui… pour mieux le voir succomber au virus !
Sachez-le, ce n’est pas toujours facile de le suivre dans ses errances. Bien souvent, j’ai été en désaccord avec ses choix, l’ai détesté dans ses moments de faiblesse. Pourtant, j’ai compris ses motivations.
En fait, chacun de ces personnages évolue chapitre après chapitre. Nadja se découvrira par exemple un courage dont elle ne soupçonnait pas l’existence et fera des choix difficiles, voire douteux, pour vaincre la maladie. Feliks, quant à lui, ira à la rencontre de la part sombre, pleine de violences, qui vit en lui.
Bref, en plongeant ses personnages dans une situation extrême où la survie est une priorité de tous les instants, Aurélie Wellenstein nous offre le meilleur ET le pire de l’âme humaine. Croyez-moi, on n’en sort pas indemne !
Quand vient la fin
Comme toujours, l’auteure ne nous offre pas toutes les réponses. J’ai donc refermé Yardam avec quelques questions en tête, notamment au sujet du virus. Est-ce que je suis frustrée pour autant ? Oui, un peu. Mais c’est ce qui fait le charme d’Aurélie Wellenstein, pas vrai ?
Du même auteur
Le Roi des fauves, Aurélie Wellenstein
Le Dieu oiseau, Aurélie Wellenstein
Mers mortes, Aurélie Wellenstein
Le Désert des couleurs, Aurélie Wellenstein
17 mars 2020 at 8 08 12 03123
Je suis au début de ma lecture et je trouve déjà l’histoire et les personnages très intriguant. Je reviendrais lire ta chronique en détail lorsque j’aurais terminé ma lecture mais je te rejoins déjà sur l’ambiance et le côté plus adulte du roman.
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 14 02 16 03163
Hâte d’avoir ton retour définitif, alors 😉. J’ai trouvé que la psychologie des personnages était plus poussée que dans les autres livres de l’auteure, ce qui promet pour ses prochaines parutions aussi 🙂.
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 8 08 46 03463
Une lecture d’actualité qui me fait envie et que j’avais envie d’acheter aux Imaginales (mais je pense que c’est loupé) ! Qu’à cela ne tienne : l’ouvrage est dans ma WL ! Ta critique donne tellement envie.
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 14 02 17 03173
Ah oui, j’ai peur que les Imaginales soient annulés aussi 😕.
Merci en tout cas ! J’espère que tu ne seras pas dépaysée par le côté adulte, car c’est très différent des autres parutions de l’auteure 🙂.
J’aimeAimé par 1 personne
18 mars 2020 at 8 08 06 03063
Oui…
Oh, on verra ça ! 😀
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 11 11 54 03543
J’ai tellement hâte de pouvoir le lire. Mais oui c’est dingue à quel point il résonne avec l’actualité…
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 14 02 20 03203
Ça va être difficile de se le procurer dans les semaines à venir, j’imagine. Tu peux toujours le précommander sur la boutique en ligne, mais je ne sais pas quand tu le recevras 😕.
En tout cas, il vaut le détour, même si les conséquences de la mise en quarantaine étaient loin de me rassurer lol.
J’aimeAimé par 1 personne
18 mars 2020 at 16 04 47 03473
Non je l’achèterai quand il sortira, je ne veux pas me faire livrer de livres étant donné que ma boîte aux lettres n’est pas adaptée pour ça. J’attendrai, c’est pas grave ! Je comprends que cette lecture n’a pas du tout être rassurante en tout cas !
J’aimeAimé par 1 personne
19 mars 2020 at 17 05 57 03573
Je viens d’apprendre que la date de sortie est repoussée, c’était à prévoir. Je mettrai l’info sur Instagram et le blog dès que je l’aurai 😉.
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 13 01 52 03523
Couverture d’Aurélien Police ?
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 14 02 20 03203
Et oui, comme souvent (toujours ?) pour les livres de cette auteure ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
18 mars 2020 at 13 01 32 03323
Il bosse pour Le Bélial’ pour Albin Michel Imaginaire, pour Denoël Lunes d’Encre….. son boulot est particulièrement esthétique, (sauf pour la couv de « Terminus » il y a un an, il y a cette vision de tout à fait autre chose, pour moi et d’autres.. chez Albin Michel Imaginaire)
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 14 02 05 03053
Très belle critique qui donne vraiment envie d’acquérir le nouveau roman de cette autrice !
Je me le note pour la rouverture des librairies 😀
J’aimeAimé par 1 personne
17 mars 2020 at 14 02 21 03213
Merci 🙂 ! Ah oui, j’espère que les lecteurs n’oublieront pas cette sortie, ce serait dommage ^^.
J’aimeAimé par 1 personne
18 mars 2020 at 13 01 47 03473
Il me tente beaucoup héhé mais j’ai aussi un peu peur du côté malsain
à voir ^^
Kin
J’aimeAimé par 1 personne
19 mars 2020 at 17 05 56 03563
Je pense que chacun a ses propres limites pour supporter le côté malsain, donc tu ne sauras si c’est trop qu’en te lançant. Mais j’espère que tu l’aimeras 🙂.
J’aimeAimé par 1 personne
23 mars 2020 at 12 12 41 03413
Hello ! Pour ma part, je venais de le commencer à l’annonce du confinement, et j’ai préféré le mettre en pause, car comme tu le dis il résonne avec l’actualité, trop pour moi pour le moment. Pour autant, j’ai beaucoup aimé les premiers chapitres !
J’aimeAimé par 1 personne
25 mars 2020 at 19 07 14 03143
Je comprends tout à fait ! Certains voudront justement se lancer dans une lecture de circonstance, mais d’autres préfèreront l’évasion. Et moi aussi, j’opte pour la deuxième solution. Mais comme je l’ai lu avant le confinement… ^^
J’espère que la suite te plaira tout autant 🙂.
J’aimeAimé par 1 personne
25 mars 2020 at 21 09 47 03473
Je l’espère aussi^^ L’avoir mis de côté m’a permis de reprendre un bon rythme de lecture, avec plaisir !
J’aimeAimé par 1 personne
26 mars 2020 at 11 11 37 03373
Je l’ai mis en pause pour l’instant, avec la quarantaine et tout, ce n’était probablement pas le meilleur mood pour l’entamer. Pourtant ton avis me donne très envie de m’y remettre ! Je me suis changée les idées, je pense que je peux le reprendre bientôt 🙂 Surtout que côté quarantaine, j’ai une dérogation pour me rendre au boulot alors je le ressens moins.
J’aimeAimé par 1 personne
27 mars 2020 at 13 01 21 03213
Je comprends, les blogueurs sont nombreux à repousser cette lecture à cause du confinement :).
Ah, je serai curieuse de connaître ton avis alors :). Et aussi de savoir dans quel secteur tu travailles, du coup ^^.
J’aimeAimé par 1 personne
28 mars 2020 at 9 09 49 03493
Je ne l’ai pas encore repris, besoin de lectures légères ^^ Je travaille pour une entreprise pharmaceutique et comme on n’a pas de stock, il faut que l’on produise pour les clients qui ont besoin de leur médicament ou injection tous les jours.
J’aimeAimé par 1 personne
31 mars 2020 at 13 01 54 03543
Ah, d’accord, je comprends mieux. Courage alors 😉.
J’aimeJ’aime
27 mars 2020 at 9 09 54 03543
je n’ai lu qu’un roman de l’autrice (découvert grâce à toi), et j’ai envie de continuer ma découverte .. je mets celui ci dans ma WL ! je le lirai certainement, mais peut être plus tard pour ne pas sombrer encore plus dans la morosité actuelle 😉 bonne journée!
J’aimeAimé par 1 personne
27 mars 2020 at 13 01 19 03193
Oh, je suis contente de t’avoir fait découvrir cette auteure (avec Mers mortes, non ? Il était vraiment excellent celui-là !).
Ah, je comprends que tu ne veuilles pas te plonger dans Yardam en ce moment. Heureusement, je l’avais terminé juste avant le confinement ;).
Si tu préfères la fantasy, je peux également te conseiller de la même auteure : Le Roi des fauves et Le Dieu oiseau (attention pour ce dernier, il y a des scènes très sanglantes ^^).
J’aimeAimé par 1 personne
28 avril 2020 at 17 05 58 04584
J’ai bien envie de le lire celui-ci, et ce que tu en dis il pourrait me plaire…
J’aimeAimé par 1 personne
30 avril 2020 at 13 01 12 04124
Il faut toujours écouter ses envies 😁 !
J’aimeJ’aime
3 mai 2020 at 12 12 28 05285
Je note, je note ^^
J’aimeAimé par 1 personne
19 octobre 2020 at 11 11 34 103410
Comme toi, j’ai été un peu frustrée de la fin, mais j’ai tant aimé la psychologie du personnage et le fait qu’elle montre l’humanité dans tout ce qu’elle a de plus laide que ça a fait passer la pilule. Et comme toi, j’attends chaque année son nouveau titre avec impatience xD une vrai addiction dû, comme tu le dit, à son style unique, et ses descriptions percutantes (surtout qu’elle met beaucoup d’action et qu’elle n’a pas peur de faire des personnages avec peu de moral, ce que je regrette ne pas retrouver partout).
J’aimeAimé par 1 personne
29 octobre 2020 at 19 07 18 101810
Oui, tu as tout à fait raison ! Aurélie Wellestein réussit chaque fois à créer des personnages crédibles, tant elle creuse leur psychologie, y compris les pires aspects de leur personnalité. Et ça fait du bien ! Franchement, je n’en peux plus des héros parfaits et des antagonistes stéréotypés !
Il ne nous reste plus qu’à attendre son prochain roman. J’ai hâte de voir ça 😉.
J’aimeAimé par 1 personne