Éditeur : Scrineo
Date de sortie : 20 mai 2021
Genre : dark fantasy, post-apocalyptique (young adult)

Synopsis

Laissez-vous emporter au cœur du désert des couleurs…

Dans le désert des couleurs, chaque grain de sable est un souvenir perdu et oublié. Marcher dans les dunes, c’est voir sa mémoire s’effacer. Alors pour se protéger, l’humanité s’est réfugiée dans le cratère d’un volcan. Mais depuis quelque temps, le sable monte chaque jour le long de ses pentes, prêt à l’ensevelir.

Malgré les risques, Kabalraï, fils du marchand de sable, et Irae, sa demi-sœur, s’aventurent dans les dunes multicolores pour trouver un nouvel endroit où s’installer. Mais le désert est dangereux et une fois qu’on s’y engage, il est difficile de ne pas s’y perdre…

Critique

Une sortie très attendue

Comme chaque année depuis que je suis partenaire des éditions Scrineo – un grand merci pour leur confiance ! -, j’ai demandé à recevoir le dernier titre d’Aurélie Wellenstein en service de presse. Et, comme chaque année, ce fut un réel plaisir de m’y plonger !

Le Désert des couleurs est mon cinquième roman de cette auteure et, sans surprise, je ne suis pas déçue ! En fait, je ne suis pas passée loin du coup de cœur !

Un roman sombre pourtant porteur d’espoir

Si vous avez déjà lu du Aurélie Wellenstein, vous savez que ses histoires sont toujours très noires. En effet, elle n’hésite pas à explorer les aspects les moins reluisants de l’âme humaine, à voir les conséquences les plus néfastes de choix déjà discutables. D’un côté, c’est très intéressant – cela fait partie intégrante de son succès ! -, car il est important de voir le pire pour apprécier le meilleur. De l’autre, il n’est pas toujours facile d’affronter tant de noirceur.

Néanmoins, Le Désert des couleurs fait selon moi figure d’exception. Certes, l’auteure imagine un futur dans lequel l’humanité aurait anéanti la planète, jusqu’à causer sa lente disparition. La perte de nos mémoires à tous dans le sable du désert est d’ailleurs une très belle métaphore. Mais, cette fois, Aurélie Wellenstein émet l’espoir d’un avenir meilleur. Alors, cela ne place pas ce titre au-dessus des autres, cependant si vous avez aussi besoin d’optimisme, il vous l’offrira !

Entre réalisme et onirisme

Comme dans Mers mortes, l’écrivaine dénonce les ravages causés par l’homme sur la planète. Même si elle utilise le prisme de l’imaginaire, son message est on ne peut plus clair ! Elle se sert pour cela du désert et de ses grains de sable, chacun d’entre eux représentant un souvenir oublié. Comme si elle voulait signifier que nous avions oublié l’essentiel : la nature, les animaux, la vie à son état le plus élémentaire.

Kabalraï, le héros de cette histoire, possède le pouvoir de revivre ces souvenirs du passé, qui seront familiers du lecteur. En revanche, les transformations de l’environnement constituent des découvertes à la fois troublantes et captivantes. Que d’originalité !

Seuls dans le désert

La traversée d’un désert se révèle rarement passionnante. Quoique… Aurélie Wellenstein a brillamment relevé le défi et, en toute honnêteté, je n’en ai jamais douté. Simplement, je ne suis pas friande de récits basés sur de longs voyages, ceux-ci étant souvent synonymes de lenteurs. Le Désert des couleurs est sûrement l’exception !

Alors, non, ce n’est pas un roman bourré d’action, plutôt un condensé d’émotions grâce à des personnages finement construits. En partant à la conquête du désert, Kabalraï cherche un avenir pour son peuple, tandis qu’Irae tente de se réconcilier avec son passé. Deux héros très différents, ne serait-ce que par leur vécu, mais qui se complètent dans leur élan.

Au début de l’histoire, Irae est difficile à cerner, mais c’est là tout l’enjeu de ce personnage. Alors que Kabalraï est naïf, transparent et lumineux, sa demi-sœur s’est repliée sur elle-même pour mieux survivre. Très rapidement, ils sont en désaccord au sujet de leur mère. Toutefois, avec une main tendue, il est possible de créer des liens, d’affronter les démons du passé, d’aller de l’avant ! 

Mention spéciale pour Secrétaire, cet oiseau fidèle qui les accompagnera tout au long du chemin !

Ce final doux amer 

Si j’ai deviné les secrets d’Irae bien avant qu’elle ne les avoue, j’ai pris plaisir à la suivre dans son cheminement intérieur. Et jusqu’au bout, cette fois ! En effet, Aurélie Wellenstein est coutumière des fins abruptes et qui n’offrent pas toutes les réponses, voire aucune. Ceci est particulièrement déstabilisant, mais je m’y étais faite.

Dans Le Désert des couleurs cependant, le dénouement est à la fois grandiose et attendu. C’est donc avec nostalgie que j’ai tourné la dernière page, plus que satisfaite de ma lecture !

De la même auteure

Le Roi des fauves, Aurélie Wellenstein
Le Dieu oiseau, Aurélie Wellenstein
Mers mortes, Aurélie Wellenstein
Yardam, Aurélie Wellenstein