Éditeur : auto-édition
Date de sortie : 20 janvier 2021
Genres : thriller fantastique, horreur

Synopsis

1998, les Îles Blanches, archipel entre le Royaume-Uni et la Scandinavie. Gabriel Paulsen, débauché notoire et écrivain sur le déclin a du mal à retrouver sa modeste gloire passée. Jusqu’au jour où il subtilise un journal mystérieux datant du dix-neuvième siècle. Dans ces mémoires, il croit enfin tenir sa chance de relancer sa carrière.

Mais c’est sans compter sur sa rencontre avec trois jeunes chasseurs de fantômes, stars du petit écran, qui l’invitent sur le tournage d’un reportage au sujet d’un crime atroce.

Rapidement, les évènements échappent à tout contrôle, les meurtres s’enchaînent et Gabriel découvre de terrifiantes similitudes entre la réalité et le journal dérobé.

Cette fois, il est peut-être allé trop loin, car ce n’est plus seulement sa carrière qui est menacée, mais sa vie et celle de ses équipiers…

Critique

Une lecture qui frôle l’horreur

En début d’année, S. T. Blake m’a proposé L’Illusionniste, premier tome d’une saga entre thriller fantastique et horreur. Pour les lecteurs sensibles, mais pas trop, sachez que l’horreur n’est pas poussée à son paroxysme. Certes, il y a du sang, mais rien d’insoutenable, du moins à mon sens. Attention, néanmoins : l’ambiance est tout de même assez glauque, ce qui n’était pas pour me déplaire.

Avant de développer plus avant mon avis, je tiens à remercier l’auteure pour l’envoi de ce roman. Dans l’ensemble, ce fut une bonne lecture.

Gabriel Paulsen : héros ou anti-héros ?

Sûrement un peu des deux ! En toute franchise, je ne l’aimais pas beaucoup au début du livre. Alors, rassurez-vous : il s’agit là d’une volonté de l’auteure. En effet, Gabriel Paulsen n’est pas le genre d’individu que l’on peut apprécier au premier abord. Imbuvable, égoïste et irresponsable, il préfère se vanter de son succès passé plutôt que d’essayer de le reproduire. Petit à petit cependant, il grandit, prend conscience de ses erreurs. Son évolution est d’ailleurs très subtile, au point que je ne me suis aperçue que très tard que je compatissais finalement à ses malheurs. Pour autant, il ne perd rien de son caractère. Bref, un héros qui ne manque pas de piquant !

Du reste, les personnages qui gravitent autour de lui ne sont pas d’une importance capitale, même s’ils servent l’histoire. Bon, le trio de jeunes enquêteurs m’a laissée de marbre (j’avais tendance à les confondre), mais ce n’est pas le cas de l’inspectrice Bell, ni de la soeur de Gabriel. Toutes deux ont ce talent rare de pousser ce dernier à donner le meilleur de lui-même et, croyez-moi, ce n’est pas une mince affaire.

L’ambiance, la force de ce premier volet

Je l’ai dit plus haut, elle est assez glauque, mais c’est tout ce que j’aime. J’aurais voulu qu’elle s’installe plus tôt dans le récit, mais l’auteure a choisi de présenter le quotidien de son héros, d’expliciter ses mauvais choix, de décrire la spirale infernale dans laquelle il s’est englué. Et cela participe clairement à la construction de son personnage.

J’ai tout de même trouvé que le premier tiers comportait des longueurs. En fait, j’avais hâte de voir l’intrigue décoller, d’entendre parler de meurtres et de constater les phénomènes paranormaux promis dans le synopsis. Ceci étant dit, les mystères ont effectivement retenu mon attention !

Une intrigue qui prend son temps

Mais une fois qu’elle est lancée, on a envie de connaître la suite. Les cadavres se multiplient, les indices également, toutefois on ne sait pas trop où l’on va – n’oublions pas qu’il s’agit d’un premier numéro.

Seul bémol : même si j’ai apprécié suivre Gabriel dans son enquête, j’étais quelque peu déçue de connaître si rapidement le meurtrier. Alors, certes, la série de meurtres dont il est question ne constitue qu’une pièce de l’intrigue. Celle-ci se poursuit bien au-delà, et j’imagine que les volets suivants en dévoileront davantage. Mais, mais, mais… ça manquait un peu de suspense, tout simplement.

Un épilogue digne de ce nom

Nombre de tomes 1 s’achèvent sur un cliffhanger insoutenable. Ce n’est pas vrai pour L’Illusionniste. Quoique… En vérité, S. T. Blake nous offre un final grandiose, ainsi que quelques réponses. Néanmoins, elle amorce la suite dans les dernières pages, et ça annonce du lourd. Comme si le peu que l’on croyait acquis s’envolait en une seule phrase…

C’est ce que j’appelle un épilogue réussi !