Éditeur : ActuSF
Date de sortie : 22 février 2022
Genre : dark fantasy

Synopsis

Ermeline Mainterre s’est promis de devenir une magicienne dont chacun connaîtrait l’existence. Pour cela, elle ne reculera devant rien. Pas même lorsque le monde connaîtra sa perte.

La lumière du soleil ne traverse pas la Brume, à Tinkleham. Contre la menace des Spectres qui planent aux abords de la ville et font disparaître ses habitants sans laisser de traces, les mages du Beffroi apprennent à manier les carillons pour les repousser. Ermeline a choisi cette voie et compte bien devenir la meilleure de tous, portée par ses rêves de grandeur, à la fois fascinants et terrifiants.

Mais les Spectres ne sont pas le plus grand péril en vue. Ermeline réussira-t-elle à graver son nom dans l’histoire ? Jusqu’où ira-t-elle pour devenir inoubliable ?

Critique

Une nouvelle pépite de l’imaginaire chez ActuSF

Chaque année, je l’attends avec impatience ! Bon, je n’ai pas lu TOUTES les pépites – j’ignore quand le concept a été créé d’ailleurs – mais je suis toujours curieuse de découvrir le titre qui a reçu cet honneur. Pour 2023, c’est Le Silence des carillons d’Edouard H. Blaes, un dark academia poétique et et intrigant selon la maison d’édition (que je remercie pour l’envoi). Après lecture, suis-je d’accord avec cette affirmation ? Oui et non !

Si j’ai tourné les pages sans trop de difficultés, je n’ai pas accroché plus que cela au roman. Pourtant, il a indéniablement quelque chose de spécial, et c’est pour cette raison qu’il trouvera son public, j’en suis persuadée !

Une narration puissante et poétique

Encore une fois, ce sont les mots de l’éditeur, mais je ne peux que le rejoindre sur ce point. Le style de l’auteur est fort en émotions, riche en sensations. J’avais l’impression d’y être, dans ce monde post-apocalyptique en lutte permanente contre les Spectres.

Les Spectres. Ces forces du néant capables de faire disparaître une personne juste en la touchant. J’admets que j’aurais aimé en apprendre plus à leur sujet, mais Edouard H. Blaes avait d’autres priorités (accompagner son héroïne dans son périple, par exemple). C’est donc par petites touches qu’il construit son monde empreint de magie. En vérité, il se résume surtout à Tinkleham, ville esseulée perdue dans la brume. Pas vraiment novateur, mais j’ai beaucoup aimé l’ambiance !

En revanche, j’ai trouvé que le background était insuffisant pour donner vie à une véritable école de magie. C’est plus un décor qu’autre chose. Certes, l’héroïne et ses amis rencontrent leurs professeurs, suivent des cours de magie, mais… peut-être est-ce un peu trop léger ?

Une intrigue un peu faiblarde

Le roman est découpé en deux parties distinctes. La première, dont l’essentiel se déroule au sein de l’école de magie, m’a laissée sur ma faim. Edouard H. Blaes survole beaucoup de choses pour s’intéresser aux ressentis d’Ermeline qui vont et viennent à mille à l’heure. Un parti pris certes mais, personnellement, j’aurais préféré plus d’approfondissement, plus de machinations, plus de suspense ! Oh, il y en a. Un peu. Pas suffisamment pour me satisfaire, cependant. Et puis, on devine aisément les dessous de l’intrigue.

La deuxième partie est nettement plus intéressante. Plus sombre, aussi. Elle dévoile finalement les ambitions d’Ermeline, jusque-là restées inaperçues. Cela ne m’a pas vraiment aidée à l’apprécier, néanmoins…

Une héroïne ambiguë

Décidément, je ne fais que citer la maison d’édition qui a elle aussi utilisé ce qualificatif pour décrire Ermeline. Point de mensonges donc, j’étais prévenue de ce que j’allais trouver dans Le Silence des carillons.

Le hic, c’est que je n’ai ressenti aucun attachement pour cette héroïne, qui m’a paru tantôt geignarde, tantôt impulsive. L’auteur la décrit également comme ambitieuse, mais j’ai plutôt eu l’impression qu’elle avait des rêves de grandeur sans se donner les moyens de les réaliser. Du vent, en somme. Du moins, jusqu’à ce que le scénario lui offre une vraie opportunité.

Enfin, je n’ai pas compris la plupart de ses réactions, trop extrêmes à mon goût. Elle est capable d’apprécier quelqu’un, puis de le détester le jour d’après sans réel motif. En bref, un caractère trop changeant pour que j’y décèle une quelconque logique.