Éditeur : Lumen
Date de sortie : 6 juin 2024
Genre : fantasy, aventures (young adult)

Synopsis

S’élever ou chuter
Périr ou triompher

Lorsque son oncle tue son père pour s’emparer du titre d’archiduc, Conrad se retrouve condamné à vivre parmi les Subs, les plus pauvres des plus pauvres. Six ans plus tard, animé par un puissant désir de vengeance, le jeune homme est prêt à tout pour retrouver son rang et sauver la seule famille qui lui reste, sa sœur.

Mais sur son île natale comme ailleurs aux confins du ciel, on s’élève d’abord au mérite. Et bientôt Conrad est recruté comme apprenti parmi des centaines de candidats au sein de la guilde de la Chasse – la plus dangereuse de toutes. Le compte à rebours est lancé : il a deux mois pour faire ses preuves lors d’une compétition à mort, où ses ennemis ne sont pas forcément ceux qu’il croit…

Entre les gorgantauns – ces monstres géants qui font régner le chaos –, les nuages noirs toxiques qui flottent sous les îles et les murmures de rébellion de plus en plus palpables, il n’y a qu’un pas de l’ascension à la chute. Embarquez à bord du Gladian et voguez aux quatre coins du ciel dans un univers qui n’est pas sans rappeler ceux de Brandon Sanderson ou de Pierce Brown, avec un zeste de L’Attaque des Titans !

Avis lecture

Une proposition impossible à refuser

Quand Babelio m’a permis de postuler à une masse critique privilégiée en vue de recevoir Les Titans du ciel, j’avoue ne pas avoir hésité bien longtemps. Fait assez surprenant en fin de compte. En effet, je m’éloigne de plus en plus du YA et de ses clichés persistants, car je n’y trouve plus forcément ce que je recherche : un univers riche et une intrigue approfondie qui tient la route !

Par chance, la trilogie Outrenoir s’annonce comme une exception ! Je remercie donc les éditions Lumen pour l’envoi de ce service de presse.

Des débuts qui m’ont fait craindre le pire

Je vais être honnête : les 200 premières pages n’ont pas été un franc succès, en ce qui me concerne. On ne le connaît pas encore que, déjà, le héros nous rappelle sans cesse ses traumatismes. Il a certes vécu des choses terribles, mais les répéter toutes les 5 pages ne sert à rien. Pire, c’est agaçant ! 

J’ai également eu du mal à appréhender le temps écoulé. Conrad parle du meurtre de son père par son oncle comme s’il s’était déroulé la veille, mais cela fait déjà six ans. C’est pourquoi sa vaine tentative du début pour récupérer son statut – je ne vous en dirai pas plus pour éviter le spoil – m’a paru absurde.

Pour ne rien arranger, le héros principal me paraissait bien trop lisse et les antagonistes bien trop caricaturaux. Certes, on ne s’ennuie jamais vraiment, car l’histoire poursuit son cours sans temps mort, toutefois ni l’intrigue, ni l’univers ne me semblaient assez développés.

Et puis, le miracle est survenu : cette lecture mitigée s’est peu à peu transformée en lecture addictive !

Un premier volet constitué d’épreuves de haute voltige

À ce propos, il m’a beaucoup rappelé Babel Corp de Scott Reintgen, une trilogie de space opera que j’avais adorée et que je ne peux que vous conseiller. Mais, comme l’indique son nom, Les Titans du ciel ne se déroule, non pas dans l’espace, mais dans les cieux. Ça rend les choses tout de suite plus intéressantes, n’est-ce pas ? Moi qui ne suis pourtant pas une grande fan des scènes de combat, j’ai succombé au style visuel de Marc J Gregson qui décrit à merveille les batailles célestes !

Ainsi, ce worldbuilding à peine esquissé dans les 200 premières pages a fini par capter mon attention. L’auteur l’étoffe au fil des chapitres et, surtout, lui confère des enjeux de grande ampleur. Résultat : une toile complexe où les intérêts de chacun peuvent converger pour, l’instant d’après, diverger au point de mener à la trahison. Et oui, la méritocratie est une véritable obsession pour les habitants des îles du ciel. Tous (ou presque…) sont prêts à piétiner leurs ennemis comme leurs amis pour s’élever et atteindre les hautes sphères du pouvoir. 

Éduqué en ce sens, Conrad est confronté à des dilemmes moraux et politiques dont il ne sait véritablement comment se dépêtrer. Durant la Chasse, il doit impérativement accéder au grade de capitaine pour retrouver son statut et sauver sa sœur. Mais comment survivre aux gorgantauns, ces serpents géants à la carapace d’acier qui règnent au-dessus des nuages, aux complots fomentés dans l’ombre par les membres de son équipage et, surtout, à ses propres démons ?

Méritocratie VS found family : lequel l’emportera ?

Le trope de la found family, on le voit partout sur la blogosphère ces derniers temps, pourtant il n’est pas nouveau. Mais lui avoir donné un nom a permis de l’identifier et donc de faire des recommandations plus ciblées, alors pourquoi pas ?

Quoi qu’il en soit, Marc J Gregson s’en sort à merveille pour développer – enfin ! – une palette de personnages, certes un peu agaçants au début, mais finalement très attachants. C’est par leurs interactions, autant leurs tromperies que leurs preuves de confiance, qu’ils finissent par trouver leur place dans l’histoire. Aucun ne se perd vraiment dans la masse et ça, c’est un véritable tour de force de la part de l’auteur, d’autant que le roman est écrit à la première personne.

Bon, pour être franche, tout n’est pas parfait. Certaines amitiés se nouent peut-être un peu trop vite, certains protagonistes se révèlent peut-être un peu trop machiavéliques, mais… Eh bien, j’ai fini par me prendre d’affection pour Conrad, par intégrer ses doutes et ses espoirs et par succomber au charme de cette histoire. La preuve avec le point suivant : 

Coup de cœur pour le dernier tiers du roman

Qui l’aurait cru ? Pas moi, c’est certain. Sans y prendre garde, j’ai été embarquée par l’intrigue qui est un mélange explosif de dangers mortels, de trahisons attendues et inattendues, de révélations à double tranchant et, surtout, de belles amitiés. Un divertissement qui vaut le détour et dont j’attends la suite avec impatience, même si je redoute un peu le changement de décor.