Éditeur : Nil
Date de sortie : 7 mars 2019
Genre : dystopie
Synopsis
Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne.
Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…
Critique
Un bon pressentiment
Quand j’ai découvert le synopsis de Vox, j’ai su que ce livre était fait pour moi. Déjà, parce que j’adore la dystopie. Ensuite, parce que l’idée même que les femmes ne puissent plus s’exprimer librement me révoltait !
Bien sûr, j’ai pris du retard dans mes lectures, n’ai acheté ce one-shot que quelques mois après sa sortie, mais, mais, mais… J’ai profité du Pumpkin Autumn Challenge pour me lancer, et je ne regrette pas. Vous êtes prêts ? Car j’ai beaucoup de choses à dire !
Sans transition ?
Je me souviens avoir eu un peu de mal à m’habituer à la plume de l’auteure – ou de la traductrice. En fait, les premiers chapitres nous projettent directement dans les pensées de l’héroïne, Jean, et celles-ci ne sont pas toujours très ordonnées.
À sa manière, Jean nous relate comment la situation a progressivement dégénéré, comment le gouvernement a convaincu le grand public de museler les femmes afin qu’elles occupent la place que Dieu leur a offerte au sein de la société. Mais pas seulement ! Ses réflexions politiques se mêlent à d’autres sujets : l’éducation de ses enfants, et notamment sa benjamine Sonia, la relation qu’elle entretient avec son mari, ses précédentes recherches en neurosciences, ses souvenirs de Jackie, une amie militante qu’elle n’a pas revue depuis des années, etc.
Bref, un conseil : soyez concentrés pour débuter Vox. Parce que ça en vaut la peine ! Même si l’esprit de Jean est un bel imbroglio, ce que l’on en retire est véritablement passionnant.
Épouse, mère, scientifique… mais avant tout, femme !
Vous l’aurez compris, Vox utilise le regard de Jean sur la situation pour rappeler quel droit les femmes ont perdu : celui de s’exprimer. Et le quotidien prend alors un tout autre sens. Comment peut-elle communiquer avec son mari et ses enfants ? Pire encore, comment peut-elle exiger de sa fille qu’elle grandisse sans prononcer plus de 100 mots par jour ? C’est inconcevable !
C’est donc à une révolte muette que nous assistons, une révolte que d’autres femmes ont pourtant abandonnée. Certaines sont même prêtes à vivre de cette façon, adhèrent aux idées transmises par le gouvernement, comme si on leur avait lavé le cerveau. Mais pas Jean. Non, elle maudit tous ces gens qui l’ont réduite au silence et ceux qui n’ont rien fait pour les empêcher, elle y compris ! En effet, elle n’a jamais pris part aux manifestations, n’a jamais protesté avec véhémence face à cette montée au pouvoir du parti extrémiste.
C’est là la leçon que Christina Dalcher souhaite nous donner : il est important de se battre pour ses droits, pour les conserver. Surtout, il faut arrêter de croire, comme Jean, que d’autres le feront à notre place. Ça m’a clairement fait réfléchir, voire même donné envie de m’investir davantage dans mes choix électoraux.
Quoi qu’il en soit, je prie pour que Vox demeure à jamais une fiction…
Dystopie, politique et sciences
Si Jean désespère de voir les choses changer, elle refuse d’abandonner tout espoir. Une opportunité s’offre bientôt à elle, celle de retrouver la parole en acceptant de soigner le frère du président, sujet à des troubles neurologiques. Mais va-t-elle la saisir ? Mènera-t-elle la rébellion, juste parce qu’elle en a le pouvoir ? Non, ce n’est pas si simple. Et, alors que je voyais le scénario se dérouler sous mes yeux, l’auteure m’a surprise. En vérité, elle n’a pas cédé à la facilité, et je l’en remercie !
Alors, si vous avez l’impression que l’intrigue ne tient qu’à un fil, détrompez-vous ! Plus les pages défilent, plus les événements gagnent en crédibilité, en réalité même. L’engrenage n’est pas bien complexe, mais il est diablement efficace. En remportant de petites batailles, en répandant ses idées, en convertissant une, deux, trois personnes de plus, l’ennemi a enfin atteint son but ! Le pire, c’est qu’il croit en ses idéaux, et j’étais presque tentée de l’imiter, tant les arguments avancés paraissent… sensés ? C’est du moins le cas quand on les insère dans un monde en crise.
Bref, c’est subtil, c’est insidieux, c’est nuancé ! J’ai rarement vu une intrigue aussi bien ficelée, aussi bien construite.
Prise aux tripes
Même si sa préoccupation première est de dénoncer les travers de la société, Christina Dalcher s’intéresse également à la vie de ses personnages. Entre réflexions politiques et explications scientifiques, viennent se glisser des questions plus personnelles. Des drames familiaux. Des injustices.
On assiste ainsi à la lente destruction du mariage de Jean, qui refuse la passivité de son époux, aux disputes avec son fils aîné qui semble complètement endoctriné, aux ravages que causent les autorités en envoyant de force hommes et femmes dans des « camps » parce qu’ils ont péché. Et si, malgré tout, il y avait encore de la place pour l’amour ?
Voici la plus grande force de ce one-shot : des émotions, de toutes sortes, de toutes intensités. Croyez-moi, il est impossible de rester insensible ! Pourtant, Jean n’est pas l’héroïne parfaite ; tantôt forte, tantôt fragile, elle se sent dépassée par les événements et est capable de changer d’avis en un claquement de doigts. Mais c’est justement ce qui l’a rendue plus humaine, et donc plus attachante, à mes yeux.
Un final explosif, malgré quelques défauts
Oui, je vais émettre un bémol ; le dénouement m’a paru un peu brouillon. C’est d’ailleurs ce que la majorité des chroniques reprochent à Vox. Et je les comprends, car moi aussi je me suis sentie perdue, par moments, surtout lorsqu’il était question de neurosciences.
Alors, c’est sûr, les enjeux sont immenses et Christina Dalcher a tissé une toile tellement complexe que certains fils ne peuvent que nous échapper, néanmoins… Elle n’a pas hésité à utiliser quelques pirouettes, à emprunter quelques raccourcis pour conclure son histoire. Était-ce vraiment nécessaire ? Peut-être, peut-être pas. Heureusement, cela n’enlève rien au plaisir que j’ai ressenti durant ma lecture.
Grâce à ce roman, j’ai d’ailleurs signé mon dernier coup de cœur de l’année 2019 !
7 janvier 2020 at 8 08 21 01211
C’est vrai qu’il faut être concentré pour Vox, mais c’était super. Tout ce flot d’informations et ces actions qui ont changé la société pour ce nouveau monde révoltant était vraiment intéressant à suivre. La leçon et les valeurs revendiquées par l’auteure m’ont également plu. Comme toi, j’espère que cela restera fiction… Je partage ton ressenti, que ce soit pour les idées, la force des émotions et le dénouement brouillon. Merci de m’avoir fait découvrir ce livre grâce à tes suggestions sur Insta. ❤
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7 janvier 2020 at 11 11 35 01351
Avec plaisir 😊 ! Je suis rassurée de voir que tu partages mon avis, que ce soit pour celui-ci ou un autre. J’espère un jour que tu auras un coup de cœur sur mes recommandations 😛.
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10 janvier 2020 at 6 06 53 01531
J’espère aussi ! ❤ (Cela dit, en réalisant un top, j'ai réalisé que j'avais été bien difficile côté coup de coeur… :s Hm ! J'espère que c'est passager et que je rencontrerai LE livre me faisant changer d'avis !)
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10 janvier 2020 at 8 08 15 01151
J’espère aussi ! Moi aussi, je deviens de plus en plus difficile avec les années. En 2019, je n’ai eu que 5 coups de cœur ^^.
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10 janvier 2020 at 8 08 17 01171
Ah oui, ça fait peu toi aussi ! Dans un sens, c’est un peu normal. A force de lire un genre, on s’attend à trouver des titres qui se démarquent.
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10 janvier 2020 at 8 08 18 01181
Oui, et ça devient de plus en plus difficile, mais je ne perds pas espoir ! 😊
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7 janvier 2020 at 9 09 39 01391
J’ai beaucoup aimé ce roman aussi, qui malgré ces quelques défauts, fait très bien passer son message et reste particulièrement accessible. Du coup j’ai tendance à le recommander aux personnes ayant dû mal avec la Servante écarlate.
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7 janvier 2020 at 11 11 37 01371
Je n’ai jamais lu La servante écarlate, car je voulais voir la série. Bon, euh, ce n’est toujours pas fait, mais il ne faut pas désespérer !
C’est sûr que Vox demeure accessible à tous ; ce serait d’ailleurs une belle lecture à proposer en milieu scolaire 😉.
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7 janvier 2020 at 18 06 30 01301
Malgré ses failles, ça a l’air d’être vraiment un bien beau roman, pas mal plébiscité avec des sujets forts et une belles manières de les mettre en scène. Par contre, petites questions comme souvent : Le titre se suffit à lui-même ? Il n’appelle pas de suite ?
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8 janvier 2020 at 16 04 59 01591
Oui, les thématiques abordées sont tellement percutantes que l’on en oublie facilement les quelques défauts de l’histoire. Et, non, il n’est pas question d’une suite 😉. Même si elle est un peu brouillonne, la fin est une vraie fin. 🙂
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8 janvier 2020 at 21 09 10 01101
Très bien, c’est bon à savoir. Merci. Comme ça, j’ai encore plus envie xD
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7 janvier 2020 at 22 10 54 01541
Le postulat de départ est juste terrifiant ! Les romans qui nécessitent de la concentration ne me gênent pas, mais j’aime autant le savoir de manière à en planifier la lecture au moment opportun… Donc merci pour l’info !
Le fait que l’autrice aborde des thématiques fortes tout en soignant ses personnages rend le roman encore plus tentant malgré une fin qui semble ne pas être à la hauteur du reste du roman.
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8 janvier 2020 at 17 05 02 01021
Une fois que l’on est bien rentré dans l’histoire, ça devient plus facile de suivre Jean dans ses réflexions, car on la connaît mieux 😉. Mais, oui, malgré la fin un peu brouillonne, ce livre vaut tellement le coup ! Je le conseille sans hésiter 🙂.
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8 janvier 2020 at 16 04 41 01411
je note le titre pour aller le chercher à la BM car je pense qu’il me plairait 🙂 merci pour la découverte !
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8 janvier 2020 at 17 05 03 01031
Avec plaisir, j’espère qu’il te plaira autant qu’à moi ! J’ai hâte d’avoir ton avis 😉.
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9 janvier 2020 at 10 10 35 01351
Décidément, avec tous ces bons avis il va vraiment devoir finir dans ma WL ! lol
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10 janvier 2020 at 8 08 16 01161
Et même dans ta PAL 😇 ! LOL
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30 mars 2020 at 18 06 14 03143
Mhh, ce roman m’avait tapé dans l’oeil à la librairie. Je ne l’ai toujours pas acheté, mais j’y pense… j’y pense… Je suis désolé de ton avis sur la fin. J’essaierai quand même de le lire à l’occas’ parce que le concept est bien trouvé.
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31 mars 2020 at 13 01 56 03563
Ah, si un livre te reste en tête, c’est qu’il faut sauter le pas 😉. J’espère que tu passeras un bon moment de lecture si jamais tu te lances 😉. N’hésite pas à me donner ton avis !
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31 mars 2020 at 16 04 47 03473
Ahah, merci de tes encouragements. ^^ Ce sera avec plaisir !
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6 janvier 2021 at 10 10 06 01061
J’avais rapidement vu passer ce livre sur les réseaux sociaux mais je dois avouer que la couverture ne m’avait pas tant attirée… Mais maintenant que je découvre que c’est de la dystopie et étant une très grande adepte de ce genre, je pourrais bien me laisser tenter ! En tout cas, ton avis me donne très envie de me lancer 🙂 et ce livre a l’air relativement différent des autres livres du genre !
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14 janvier 2021 at 21 09 53 01531
C’est vrai que l’on voit davantage de dystopies au rayon YA qu’au rayon adulte (quoiqu’en creusant bien 😛), ce qui explique sûrement pourquoi ce livre sort des schémas classiques. Enfin, je ne connais pas tes habitudes de lecture 😉.
En tout ça, je suis contente d’avoir attiré ton attention sur Vox, j’espère que tu apprécieras ta lecture (n’hésite pas à me laisser un message, que ce soit via un commentaire WordPress ou sur Instagram pour me donner ton avis 😉).
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