Editeur : Mnémos
Date de sortie : 15 février 2018
Genre : dark fantasy
Synopsis
La Crécerelle a le goût du sang. Mais qui sait pourquoi elle tue ? Pour l’argent, pour le plaisir, ou bien pour servir les puissances de l’outre-monde ?
Femme du Sud dans les terres du Nord, experte des arts magiques dans une contrée qui les méprise, la Crécerelle parcourt les cités-États du désert, semant violence et mort sur son passage. Une question demeure… combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette vie d’atrocités ?
C’est justement en cherchant à se libérer de l’entité maléfique qui contrôle sa vie, qu’elle va déclencher une série d’événements d’ampleur cataclysmique. Une spirale infernale dont, cette fois, elle ne pourra pas se sortir seule.
Critique
On m’avait promis une histoire originale…
…et ce fut le cas ! Même si je n’ai pas totalement adhéré à ce one-shot, je dois reconnaître que l’éditeur a bien fait son travail. Qu’était-il marqué au dos du livre, déjà ? Ah oui : « La Crécerelle est un premier roman détonnant […] qui renverse les clichés du genre en proposant un mélange inventif d’action, de mystère et d’horreur. » Oui, c’est exactement ça, même si la nouveauté se situe davantage dans la manière d’aborder les choses que dans l’intrigue elle-même.
Souhaitant m’éloigner des sentiers (trop) battus de la fantasy, je me suis naturellement laissé tenter. Résultat : si je ne regrette pas d’avoir pris ce risque, ce fut une lecture un peu mitigée…
J’ai comme eu l’impression d’être larguée
Si j’apprécie habituellement les systèmes de magie aboutis, j’ai éprouvé des difficultés avec celui inventé par Patrick Moran. Certes, il est passionnant, et même plus encore, mais les explications étaient parfois tellement poussées que j’en perdais le fil. Je l’admets, j’étais déroutée, notamment par les préoccupations métaphysiques de l’héroïne à ce sujet.
Malgré cela, j’ai fait l’effort d’essayer de comprendre et je pense y être parvenue dans une certaine mesure. Cependant, en toute franchise, certaines réflexions m’ont paru indigestes. Clairement, c’était trop. Il m’est donc arrivé de sauter certains détails qui, de toute façon, n’apportaient rien de fondamental à l’histoire.
En outre, la narration m’a un peu gênée. Je m’explique ; Patrick Moran a cette fâcheuse habitude de terminer un chapitre, puis d’en commencer un autre en faisant un bond de quelques jours dans le temps… pour ensuite relater les évènements que nous avons ratés. Honnêtement, ça ne m’a pas facilité la tâche.
Un univers riche et bien construit, mais pas de lexique ?
J’avoue que j’ai ressenti un manque de repères durant ma lecture. L’auteur transmet une telle masse d’informations (historiques, géographiques, biographiques…) afin de développer son univers – très captivant ! – qu’il est difficile de s’y retrouver. En conséquence, je pense qu’une carte et un glossaire auraient constitué une belle valeur ajoutée pour ce livre.
J’aime les personnages sombres et torturés, pourtant…
Si j’adore le concept même de la Crécerelle, je ne me suis pas attachée à elle. Elle est tellement… froide, distante ? Ah, et je l’ai trouvée incohérente sur un point essentiel : elle se fiche totalement (ou presque) de tuer pour survivre et, a contrario, elle se lie d’amitié avec Mémoire terriblement vite. Cela m’a paru trop rapide, trop facile ; après avoir détruit tant de vies, elle décide d’en protéger une envers et contre tout. Pourquoi ?!
Par contre, je l’ai découverte sous un autre jour dans ses souvenirs, et ce sont d’ailleurs ces épisodes que j’ai préférés. Ils remontent aux origines du Mal, lorsque la Crécerelle se lie avec l’entité et brise tout espoir d’un avenir heureux. À mon sens, c’était là tout l’intérêt de l’histoire, mais cette partie n’a malheureusement pas été développée.
Quand les mots transpirent l’angoisse
Je vais peut-être vous choquer, mais j’aime quand l’auteur se montre cruel avec ses personnages. En fait, si je lis de la dark fantasy, c’est pour l’infime, le ridicule, le microscopique espoir qui transparaît au coeur de l’obscurité. Mais voilà, je n’ai pas retrouvé cette petite lueur dans La Crécerelle. Elle était si bien cachée que le récit m’a paru déprimant.
De plus, à l’instar de beaucoup d’autres lecteurs, j’ai ressenti comme un malaise tout au long de ma lecture. Cette ambiance, malsaine à souhait, est volontaire de la part de Patrick Moran et je salue sa prestation, car c’est très réussi. Cependant, c’était trop pour moi. Vraiment.
Pour conclure
Je reconnais volontiers que Patrick Moran avait de très bonnes idées, mais le traitement de celles-ci ne semble pas me convenir et j’en suis la première déçue. Ce one-shot me laisse une impression bizarre sur laquelle j’ai du mal à mettre des mots. Je reste néanmoins convaincue qu’il peut plaire à d’autres que moi, de préférence ceux qui aiment le sang, les tripes et les réflexions métaphysiques.
10 avril 2018 at 10 10 13 04134
Bon, je ne regrette pas de l’avoir laissé passer, je ne pense pas que ce roman était fait pour moi. Merci pour ton avis 🙂
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10 avril 2018 at 10 10 58 04584
Je suis contente de pouvoir t’aider dans tes choix :). Ceci dit, j’ai lu quelques avis positifs sur ce one-shot, même s’il y avait davantage de critiques mitigées. C’est vraiment dommage
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10 avril 2018 at 15 03 17 04174
Oui j’en ai vu passer aussi, mais les défauts que toi et d’autres soulignez ont tendance à me faire fuir ^^
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10 avril 2018 at 15 03 57 04574
Je comprends 🙂
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10 avril 2018 at 21 09 39 04394
J’ai été captivée par le synopsis, mais quand je lis « horreur », je freine des 4 fers ! J’ai pourtant lu ta chronique en entier, histoire de voir, mais je vois que ce ne sera pas un livre pour moi. Merci pour cet avis éclairant ! ^-^
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10 avril 2018 at 21 09 45 04454
Ce n’est pas vraiment conçu pour faire peur, si ça peut te rassurer ^^. C’est simplement très… glauque, angoissant. Mais pas horrifique ^^.
Ravie d’avoir pu t’éclairer 🙂
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10 avril 2018 at 21 09 47 04474
Merci pour la précision ! ^-^
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18 avril 2018 at 22 10 05 04054
Ouais trop de métaphysique dans le système magique j’étais aussi larguée 😅
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18 avril 2018 at 23 11 37 04374
J’avoue qu’il a été très loin dans ses explications ^^
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20 avril 2018 at 10 10 48 04484
je ne pense pas que ce roman me plairait …ce genre d’ambiance dans les romans me fait mal dormir 😦
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20 avril 2018 at 11 11 46 04464
Ah ah, je comprends tout à fait ! Parfois, mes lectures me donnent des cauchemars >< !
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6 Mai 2018 at 15 03 29 05295
Ce livre ne me tentait pas des masses mais j’adore la couverture ❤
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6 Mai 2018 at 20 08 40 05405
Ah, je me fais souvent avoir par les couvertures, la preuve ^^ !
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