Éditeur : Pocket
Date de sortie : 12 janvier 2023
Genre : thriller apocalyptique et d’anticipation

Synopsis

Une petite ville, perdue en Pennsylvanie. La jeune Nessie quitte sa maison, mutique, absente, le regard vide. D’abord persuadée qu’il s’agit d’une crise de somnambulisme, sa grande sœur Shana la suit. Mais elles sont bientôt rejointes par une deuxième personne, puis une autre, et d’autres encore… toutes frappées des mêmes symptômes. Toutes se regroupant pour avancer vers une destination inconnue.

Devant l’impossibilité de les stopper sans les condamner à mort, leurs proches leur emboîtent le pas, devenant leurs gardiens. Leurs « bergers ». Mais face à ce mal nouveau et mystérieux, les failles du pays se révèlent, la société se fissure, faisant le lit de tous les extrêmes…

Critique

Mon premier coup de cœur de 2023

Un mal mystérieux qui semble toucher des individus au hasard. Des zombies que rien ne peut arrêter. Un pays sur le point de sombrer dans la haine et la folie. Une intelligence artificielle qui conserve jalousement ses secrets (oups, ce n’était pas dans le synopsis, ça…).

Voilà ce que l’on retrouve dans Les Somnambules. Et bien plus encore ! C’est un roman d’une telle richesse qu’il mérite bien ses 1 300 pages. Vous craignez de vous ennuyer au cours de votre lecture ? Eh bien, détrompez-vous ! Il n’y a pas une seule longueur, pas un seul moment de flottement. J’ai dévoré ce livre de bout en bout et je ne suis pas déçue du voyage.

Merci aux éditions Pocket pour la découverte de cette pépite inoubliable !

Avertissement : un roman déconseillé aux moins de 16 ans

Je préfère le rappeler avant d’aller plus loin dans ma chronique : Les Somnambules n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains, et surtout pas celles des plus jeunes ou des plus sensibles.

Pour ma part, j’ai trouvé la première moitié parfaitement acceptable en termes de violence, d’autant que cette dernière permet surtout de donner corps à l’intrigue. Mais une scène de viol particulièrement choquante justifie à elle seule cette catégorisation. D’ailleurs, n’hésitez pas à la passer si vous ne souhaitez pas connaître les détails, ils n’apportent rien au récit, si ce n’est le sentiment d’horreur qu’inspire un tel acte. Vous voilà prévenu !

Et maintenant, entrons dans le vif du sujet…

Je n’ai jamais lu de thriller aussi addictif que celui-ci

Bon, il est vrai, je ne suis pas à proprement parler une grande consommatrice de thrillers. Pas parce que le genre ne me plaît pas, au contraire, mais parce qu’il se révèle souvent trop réaliste pour ma santé mentale. C’est pourquoi je me tourne davantage vers les thrillers apocalyptiques ou d’anticipation. Jackpot avec Les Somnambules !

Dès les premiers chapitres, j’ai été happée par l’intrigue aussi mystérieuse qu’incroyable. Comme l’indique le synopsis, elle naît d’éléments qui, au premier abord, n’ont ni queue, ni tête. Pourquoi donc certains Américains perdent-ils tout à coup contact avec la réalité pour se mettre à marcher ensemble dans la même direction, tels des zombies ? Quel sens donner à cela ?

Oh, du sens, il y en a ! Et plus je tournais les pages, plus j’étais stupéfaite par la profondeur et la crédibilité du scénario. Certes, il faut se montrer patient et recueillir, une à une, les pièces du puzzle, mais cela en vaut la peine. Car le résultat final est grandiose !

Malgré moi, je me suis attachée à ces héros dont le destin était incertain

Quelle idée ! Mais ce sentiment vous est familier, n’est-ce pas ? Cette impression de connaître personnellement les personnages de l’histoire ? Au premier coup d’œil, vous êtes capable de savoir à qui est dédié chaque chapitre. Eh bien, c’est exactement ce que j’ai ressenti !

Chuck Wendig développe son récit à travers 5 points de vue différents, et il manie le procédé à merveille ! En fait, il possède cette capacité absolument fabuleuse de nous donner envie de nous intéresser à un personnage. De l’aimer ou de le détester, peu importe tant qu’il construit une vraie personnalité en fouillant son passé, en expliquant ses habitudes, en racontant des anecdotes sur sa vie. Le style est tranchant, parfois brutal, mais il sonne juste. 

Maintenant, imaginez donc ces héros au cœur d’une Amérique profondément affectée par la peur de l’autre et la haine des étrangers. S’en sortiront-ils vivants ? C’est bien cette incertitude qui m’a rongée tout au long de ma lecture…

Quand vient le moment de tourner la dernière page

Après des heures et des heures de lecture, surgit ce sentiment d’intense satisfaction de connaître le dénouement. Aussitôt suivi d’un grand vide, parce que cette fois, c’est vraiment terminé. Typique des coups de cœur en ce qui me concerne !

Sachez cependant que j’ai adoré poursuivre le roman même après LA révélation. D’ailleurs, il y en a d’autres, plus petites, mais tout aussi captivantes, qui maintiennent la tension à son comble jusqu’au bout. J’en ai deviné une – pas n’importe laquelle – et je n’en suis pas peu fière.

Bref, je m’éternise, car je ne sais plus comment le dire… Foncez !