Éditeur : Albin Michel Imaginaire
Date de sortie : 17 janvier 2024
Genre : post-apocalyptique

Synopsis

Dans une Europe en pleine transition écologique, le portrait poignant et lumineux de deux adolescents invités à conjuguer leur guérison avec celle de la Terre.

2035.

Ils s’appellent Anastasia et Ayden. Ils ne se connaissent pas, mais leurs chemins seront amenés à se croiser. Anastasia a grandi dans une Espagne qui subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Après la mort accidentelle de son père, elle assiste, impuissante, au naufrage de sa mère.

Ayden, lui, a appris à ses dépens qu’à trop jouer avec le feu on se brûle. Laissant derrière eux leurs existences brisées, chacun prend en solitaire la route de la Bretagne pour l’île de la Recouvrance où les attend l’espoir d’une vie meilleure.

Avis lecture

Je découvre Émilie Querbalec pour la première fois

Alors que Les Monts d’Automne s’attarde dans ma wishlist depuis trop longtemps déjà, voilà que les éditions Albin Michel Imaginaire me proposent de découvrir la dernière parution d’Émilie Querbalec : Les Sentiers de recouvrance. Ni une, ni deux, je m’empresse d’accepter, car j’entends beaucoup de bien de cette auteure dont le style semble à part.

Manque de chance, ce roman ne fut pas ce que j’attendais. La plume est pourtant magnifique et les émotions prégnantes, néanmoins j’espérais tout autre chose.

Du post-apocalyptique ? Oui, mais…

C’est un genre que j’affectionne énormément, je l’ai donc beaucoup lu. Or, ce que je préfère, c’est l’urgence qui se dégage de ce type de texte, la nécessité de surmonter les drames qu’engendrent les catastrophes naturelles, l’action entrecoupée de pauses sous haute tension. 

Un vrai loupé, puisque Les Sentiers de recouvrance n’aborde pas vraiment ces thèmes. En fait, Émilie Querbalec revisite le genre en lui conférant une douceur inhabituelle. Ce livre, c’est un voyage – au sens propre comme au figuré – où le nature writing occupe une place prédominante. Les descriptions sont pleines de poésie, les faits relatés en toute simplicité, mais leur double dimension offre une signification particulière à l’histoire. Et, bien sûr, les émotions foisonnent de partout !

Objectivement, ce roman provoquera certainement des coups de cœur auprès de son lectorat cible, mais je n’en fais malheureusement pas partie. Résultat : l’ennui a rapidement pointé le bout de son nez, malgré un nombre de pages restreint (moins de 250).

Une deuxième partie très différente de la première

Voilà comment j’ai raccroché à l’histoire, alors que mon intérêt déclinait de plus en plus. J’avais toutefois détecté les signes d’un mystère sous-jacent, simplement je ne savais pas quelle forme il prendrait.

Les révélations plairont ou elles ne plairont pas, mais l’on ne peut retirer à Émilie Querbalec une véritable audace dans la construction de son scénario. Personnellement, ce revirement de situation m’a permis de renouer avec la science-fiction, donc je l’approuve. Certes, cela n’a pas changé mon ressenti global, mais j’ai au moins pris plaisir à aller jusqu’au bout de cette lecture.

Beaucoup (trop ?) d’introspection

Malgré quelques personnages secondaires, les deux héros du synopsis, Ayden et Anastasia, se trouvent au centre du récit. Tout les oppose, pourtant leurs fêlures respectives les réuniront au moment propice.

Le hic, encore une fois, c’est que leur rencontre n’a pas lieu tout de suite. La première partie du roman est avant tout dédiée à l’introspection de chacun. Leurs souffrances, leurs sentiments, leur passé et la manière dont ils le réinterprètent à l’infini : voilà l’enjeu des premiers chapitres mais, au risque de me répéter, ce n’était pas ce que j’attendais.

De plus, j’avais du mal à comprendre les personnages, surtout Anastasia. Ses relations avec ses parents n’avaient pas beaucoup de sens à mes yeux. Néanmoins, le flou qui entoure les héros est une volonté de l’auteure. Il faut parcourir les sentiers de recouvrance à leurs côtés pour vraiment les comprendre. Et en dépit d’une lecture mitigée, j’ai fini par y arriver !