Éditeur : Albin Michel Imaginaire
Date de sortie : 28 février 2024
Genre : fantasy politique

Synopsis

Autrefois puissante cité divine capable de conquérir et d’asservir les peuples établis à sa proximité, Bulikov est tombée. Ses dieux protecteurs ont été exterminés par un chef de guerre venu de Saypur. Et une mystérieuse catastrophe a eu lieu dans la foulée : le Cillement.

Soixante-dix ans plus tard, Bulikov n’est plus que l’ombre d’elle-même. Restent toutefois visibles, çà et là, certains vestiges des miracles qui l’ont façonnée, notamment d’immenses escaliers brisés qui ne relient plus la terre aux cieux.

Quand un célèbre historien est assassiné, le ministère des Affaires étrangères envoie en territoire occupé une de ses meilleures espionnes : Shara Thivani. Se présentant comme une humble diplomate, la jeune femme découvre l’étrange cité des marches et commence son enquête. Mais sa tâche s’avère très vite compliquée et dangereuse, car elle touche un domaine des plus sensibles : le passé divin du Continent. Un passé proscrit, que nul n’a le droit d’évoquer.

Avis lecture

Un premier tome qui me restera longtemps en mémoire

Et pour cause, il signe mon premier coup de cœur 2024 ! Mais avant de vous livrer ma chronique, je tiens à remercier les éditions Albin Michel Imaginaire, tout d’abord pour l’envoi de ce roman en service de presse, ensuite – et surtout ! – pour l’invitation à une rencontre privilégiée avec Robert Jackson Bennett.

C’est donc autour d’un petit-déjeuner que d’autres influenceurs et moi-même avons eu l’occasion d’échanger avec l’auteur (bon en ce qui me concerne, par l’intermédiaire d’un traducteur, oups). Vraiment, j’ai adoré pouvoir partager mes ressentis, poser mes questions et, surtout, en apprendre davantage sur cette trilogie de fantasy qui s’inscrit pour moi parmi les meilleures sagas.

Une expérience de lecture à part entière

Voilà comment j’ai instinctivement présenté mon avis lors de la rencontre, et c’est on ne peut plus vrai. En effet, le premier chapitre de La Cité des marches est particulier. Entendez par là qu’il ne débute pas sur une scène d’action, ni n’inclut l’héroïne du roman. Au contraire, il commence par un procès quelque peu étrange. Visiblement, il est reproché à l’accusé d’avoir mentionné le passé divin de Bulikov, un passé dont il ne sait pourtant rien, car toute référence a été détruite ou cachée…

C’est certain, ce premier chapitre m’a laissée perplexe, toutefois il a également éveillé mon intérêt au maximum. Un très bon signal !

Petite anecdote : Robert Jackson Bennett n’apprécie pas son premier chapitre, car il estime ne pas avoir respecté les codes que l’on utilise habituellement pour introduire son histoire. Ainsi, le lecteur ne peut s’attacher à l’héroïne, absente de la scène. Mais finalement, quelle importance ? D’autant que les chapitres suivants m’ont menée à un coup de cœur sans cesse renouvelé !

Le worldbuilding est impressionnant

Il est original, poussé et composé de mille et une facettes que l’on découvre toutes avec avidité. Aussi fouillé soit-il, je n’y ai pas décelé la moindre incohérence, comme si l’auteur avait traqué jusqu’à la plus petite imperfection. Une réussite d’autant plus marquée que les systèmes de magie (oui, au pluriel) sont d’une rare inventivité. Attentive à chaque détail, à chaque explication, je me suis prise au jeu de les dénicher tous (sans y parvenir, bien évidemment).

Ah, peut-être ai-je oublié de préciser l’essentiel : l’univers est directement de la culture indienne, ce qui fut pour moi synonyme de dépaysement. 

Dire que l’intrigue m’a tenue en haleine serait insuffisant

En effet, ces mots ne rendent pas justice à cette histoire qui m’a conquise de bout en bout. Ce qui commence par une « simple » enquête policière débouche finalement sur un scénario d’envergure mêlant habilement mystères, dangers, complots politiques, humour et magie divine. Un cocktail explosif qui n’a eu de cesse de m’émerveiller tout au long de ces 552 pages. 

Certes, j’ai anticipé une ou deux révélations – et j’en suis fière, ah ah ! -, pourtant cela n’a pas terni mon plaisir de lecture. En fait, j’étais plutôt ravie de me repérer dans cet univers foisonnant malgré mes tâtonnements du début. En outre, les enjeux sous-jacents ô combien passionnants n’ont pas encore révélé leur plein potentiel et j’ai hâte d’en savoir davantage.

Qui de Shara, Sigrud et Mulageh ai-je préféré ?

Je ne saurais vous le dire ! Shara est incontestablement l’héroïne de ce premier volet, cependant Robert Jackson Bennett a confirmé que les deux suivants s’intéresseraient respectivement à Mulagesh et Sigrud. Trois héros aussi captivants que différents des uns des autres. 

Shara est tout simplement aux antipodes de l’héroïne badass. Quoique… En un sens, elle l’est, mais elle utilise sa tête pour cela. Sa connaissance et sa passion de tout ce qui se rapporte aux divinités continentales lui offrent toujours un coup d’avance. Sigrud, lui, est la force incarnée, mais la fragilité qu’il cache à l’intérieur de lui tempère son côté fonceur (un peu, mais pas trop quand même !).

Quant à Mulagesh… Eh bien, son humour et sa perspicacité sont les deux armes qu’elle s’emploie à manier avec beaucoup de dextérité. J’ai adoré ce personnage ! Elle est d’ailleurs présente dans le premier chapitre, alors peut-être me suis-je aussitôt attachée à elle…

Rendez-vous en septembre pour la suite !

Elle s’annonce très différente de ce premier volume, mais tout aussi palpitante. Je fais confiance à Robert Jackson Bennett pour m’emporter une fois de plus dans son univers et me proposer une intrigue fouillée qui saura me surprendre.

En attendant… Eh bien, je peux toujours me plonger dans une autre de ses sagas dont le tome 1 se trouve déjà dans ma PAL : Les Maîtres Enlumineurs. Sachant qu’elle a été écrite après Les Cités divines, je me dis que le résultat sera encore plus exceptionnel.