Éditeur : Scrineo
Date de sortie : 4 avril 2024
Genre : fantasy, aventures (young adult)

Synopsis

« Imagine, disait son père, une cité à côté de laquelle celle-ci n’est que peu de chose. Imagine la magie qui la baignait tout entière et donnait tout pouvoir à ses habitants sur les forces de la nature. Imagine l’harmonie entre les Venezians et les Êtres sous la lagune… »

Marchant dans les pas de son père disparu, Lauro recherche la légendaire Antique Cité que tous les Venezians croient engloutie à jamais. Mais le soir où il est sur le point de s’emparer d’un anneau réputé y mener, il est devancé par Clemente, un jeune homme aux talents particuliers qui semble avoir de nombreux secrets.

Tandis que des pluies inhabituelles s’abattent sur la ville, ils devront s’allier pour faire face à ceux qui tentent à tout prix de les empêcher d’atteindre la Cité oubliée.

Avis lecture

Jamais deux sans trois 

Après La Chasse fantôme et Sous le sceau de l’Hiver, je me suis lancée avec beaucoup d’empressement dans la dernière parution d’Hermine Lefebvre : La Cité oubliée. Sans surprise, j’y ai retrouvé ses thèmes de prédilection tels que la non-binarité, le dépassement du handicap et l’amour différent (entendez par là que l’auteure met à l’honneur toutes les formes d’amour, et pas seulement la romance amoureuse au sens classique du terme). Le tout dans un univers de fantasy où se déroulent mille et une aventures !

Avant d’aller plus loin, je tiens à remercier Babelio et les éditions Scrineo pour l’envoi de ce roman en service de presse. Pour info, j’ai reçu la version reliée qui est absolument sublime !

Un univers très foisonnant

L’objet-livre est déjà un premier pas dans cette Venise magique. Tourner les pages, c’est ensuite plonger dans ses eaux tumultueuses, prendre tous les risques pour sauver la ville de l’anéantissement… et découvrir l’Antique Venezia !

Voilà le tableau dressé avec talent par Hermine Lefebvre. Mis bout à bout, chacun des éléments imaginés crée un ensemble original qui s’inspire à la fois de la magie et de la technologie à vapeur. Bon, pour être franche, la première est davantage mise en lumière, mais il y a suffisamment à en dire durant les 442 pages qui composent le roman. 

Je dois néanmoins avouer que la richesse de l’univers fut un frein à mon entrée dans l’histoire. J’ai eu un peu de mal à me projeter dans les décors décrits, à comprendre toutes les références à l’histoire de la ville, à m’impliquer dans les enjeux politiques, tant les explications sont brèves. En toutes circonstances, l’action prime !

Rassurez-vous, tout de même : il n’est pas essentiel de retenir chaque détail pour suivre le cours de l’intrigue. Seulement voilà, cela a fait naître en moi une certaine frustration, notamment en ce qui concerne…

Le système de magie : un peu trop flou à mon goût ?

Je ne pense pas que ce soit volontaire de la part de l’auteure, car celle-ci n’est pas avare en explications. En vérité, je comprenais toujours la finalité des actions entreprises par les héros, donc je n’ai eu aucun mal à tenir le rythme, cependant leur logique m’échappait la plupart du temps. 

Ainsi, si l’un des personnages affirmait pouvoir ouvrir une porte en traçant un sigil de telle ou telle façon, il ne me restait plus qu’à le croire sur parole. Le hic, c’est que j’aime m’investir dans mes lectures et comprendre la magie des univers que j’explore. Un vrai flop pour le coup !

Autre (semi-)flop : les héros

Je tiens à nuancer mon propos car j’ai apprécié leur évolution, ainsi que la manière dont Clemente et Lauro nouent des liens. Mais selon moi, Hermine Lefebvre emprunte trop de raccourcis dans la construction de ses personnages. 

Clemente est l’archétype du héros torturé qui fera toujours les mauvais choix, entraînant de cette façon la fureur de Lauro. Mais comme ce dernier est un héros au grand cœur, il fera toujours preuve d’indulgence malgré son tempérament fougueux qui le pousse parfois à réagir de manière impulsive. Vous voyez le topo ?

Alors certes, leur relation est touchante, mais j’aurais apprécié davantage de subtilités afin que leur comportement ne soit pas aussi prévisible, puisque cela a un impact direct sur l’intrigue.

L’intrigue, parlons-en justement

Soyons clairs : La Cité oubliée est avant tout un roman d’aventures qui oscille entre dangers et rebondissements. Les révélations sont attendues, mais l’on ne prend pas moins de plaisir pour autant à les découvrir au moment opportun. Les pages se tournent très facilement et l’on a envie de savoir ce qui se cache réellement derrière l’Antique Venezia (peut-être le seul vrai mystère de l’histoire, en fin de compte).

L’intrigue monte d’ailleurs en puissance dans la dernière partie du roman, qui se veut très riche en action. Vraiment, on ne s’ennuie pas dans ce one-shot qui répondra certainement aux attentes de son public cible, à savoir les jeunes adultes. De mon côté, je ne suis pas entièrement convaincue, mais j’ai quand même passé un agréable moment de lecture.

Autres livres d’Hermine Lefebvre

La Chasse fantôme, Hermine Lefebvre
Sous le sceau de l’Hiver, Hermine Lefebvre