Éditeur : Drakoo
Date de sortie : 31 janvier 2024
Genre : dark fantasy (bande dessinée)

Synopsis

Dans une Venise de fantasy ravagée par des attentats surréalistes, un rescapé et ses alliées dissimulées sous des masques de loup cherchent à comprendre qui sont les terroristes qui ont détruit leur vie.

La lagune de Venise était un bel endroit avant que l’une de ses îles ne soit brusquement coupée des autres. De celle qu’on surnomme désormais « l’île noire » viennent de mystérieux gondoliers. Ils sillonnent les canaux, exigeant des impôts exorbitants, et si les habitants ne se soumettent pas, un attentat ravage leurs quartiers de bombes surréalistes qui déforment, dispersent, désagrègent ou effacent leurs victimes.

Renzo, pianiste surdoué, a vu son bras effacé lors d’un attentat. Il a rassemblé autour de lui quatre femmes, elles aussi victimes de la bombe. Ils forment une nouvelle famille, une meute, cinq doigts d’une main d’acier.

Cachés sous des masques de loup, ils n’ont qu’un objectif : accoster sur l’île noire en quête de vengeance… et de sens.

Avis lecture

Moi, fan de l’imaginaire d’Aurélie Wellenstein ?

Ça se pourrait bien ! Depuis ma découverte de son one-shot Le Roi des Fauves, en 2015, je n’ai de cesse de découvrir ses récits les uns après les autres, que ce soit sous la forme de romans ou de BD. D’ailleurs, je vais bientôt me plonger dans L’Épée, la Famine et la Peste, sa toute dernière duologie.

Mais revenons-en à La Venise des Louves. Quand j’ai découvert la couverture, puis lu le synopsis, j’ai aussitôt craqué. Je remercie donc les éditions Drakoo pour cet envoi.

Un univers sombre où perce l’espoir

Il est donc à l’image de tous les univers imaginés par Aurélie Wellenstein : atypique, un tantinet cauchemardesque, mais avec une pointe de lumière qui laisse espérer un changement, un renouveau. Une lueur d’espoir qui fait souvent toute la différence !

Encore une fois, je suis admirative de l’inventivité de l’auteure qui, en quelques mots, en quelques planches, parvient à construire un worldbuilding suffisamment riche pour accrocher son lecteur. Rien que le concept des 4D – Dévoration, Démence, Dispersion et Distorsion, les quatre effets secondaires des bombes surnaturelles évoquées dans le synopsis – m’a bluffée.

J’ai également accroché au style graphique d’Emanuele Contarini

Les décors, la richesse des détails, la manière dont les personnages sont représentés : le style de l’illustrateur est en accord parfait avec l’univers d’Aurélie Wellenstein. La preuve avec ces quelques planches :

Attention, toutefois : âmes sensibles s’abstenir ! En effet, certaines scènes, certaines illustrations peuvent heurter. La violence fait partie intégrante de cette histoire et je trouve à titre personnel qu’elle est dépeinte avec beaucoup de finesse. Cela permet de créer sur une ambiance poisseuse, voire carrément glauque par moments, qui participe à la réussite de cette bande dessinée.

Un chef de meute pour quatre louves

La couverture m’a beaucoup inspirée avant ma lecture. Je n’avais pas encore tourné la première page que je me figurais déjà des héroïnes masquées prêtes à tout pour se venger des injustices commises. En fin de compte, ce n’est pas si éloigné de la vérité, même si Aurélie Wellenstein a accordé un peu plus de nuances à ses personnages, et heureusement.

Tous sont marqués par les effets néfastes des bombes, mais chacun possède ses propres failles. Ce sont leurs blessures qui les rassemblent autour d’un combat commun, malgré leurs désaccords.

Libre donc au lecteur de s’identifier au héros avec lequel il se sent le plus d’affinités : le meneur au grand cœur, la fonceuse au lourd secret ou encore la délicate devineresse.

Le hic, c’est que j’en aurais voulu plus

Bon, c’est récurrent chez moi, surtout lorsque je me lance dans une BD en un seul volume. Dans la majorité des cas, je le reconnais, c’est moi qui souhaite simplement faire durer le plaisir. Pour La Venise des Louves cependant, j’ai trouvé que le récit manquait parfois de transitions.

Les scènes chocs s’enchaînent et j’aurais aimé davantage de pauses pour savourer l’intrigue et me préparer à la révélation finale. En outre, même si je n’ai souffert d’aucune incompréhension, j’aurais apprécié plus d’explications, plus de détails sur le contexte global, et plus particulièrement les conséquences des attentats.

Ceci étant dit, on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Action, émotions et rebondissements sont au rendez-vous. Comme je l’ai dit, le dénouement réserve également une jolie surprise, mais je n’en dirai pas plus.

Autres récits d’Aurélie Wellenstein

Le Roi des fauves, Aurélie Wellenstein
Le Dieu oiseau, Aurélie Wellenstein
Mers mortes, Aurélie Wellenstein
Yardam, Aurélie Wellenstein
Le Désert des couleurs, Aurélie Wellenstein

La Baleine blanche des mers mortes, Aurélie Wellenstein & Olivier Boiscommun