Editeur : Critic
Date de sortie : 7 février 2019
Genre : heroic fantasy

Synopsis

À l’intérieur de l’Arche, véritable arbre-monde, les tribus se font la guerre pour capturer la plus précieuse des ressources : la sève. Piérig est un sourcier. Il sait reconnaître et utiliser les différentes formes que prend la sève. Cependant, depuis quelque temps, voilà que les feuilles délivrent toutes le même message, un appel à l’aide : l’arbre est malade et les zones mortes gagnent du terrain.

La vie de Piérig bascule le jour où il tombe dans une embuscade montée par un village voisin. Son ami Masir est tué. Ses ennemis le gardent en vie car ils ont besoin de lui ; eux aussi veulent comprendre le message des feuilles et découvrir la cause de la dégénérescence du monde. Ils préparent une expédition.

En compagnie de Juse, le joueur de flûte, d’Aksêl le colosse et de la belle mais fanatique Reva, Piérig devra faire un choix : accomplir sa vengeance ou sauver l’arbre-monde.

Critique

Chance ou malchance ?

Lors de la masse critique Babelio spéciale mauvais genres, j’ai été sélectionnée pour recevoir et chroniquer Les chasseurs de sève. J’étais d’autant plus contente que ce livre fait partie du catalogue des éditions Critic, maison que j’avais très envie de découvrir.

Mais, en refermant ce one-shot, je me suis dit qu’il n’était pas pour moi…

Un roman, vous êtes sûr ? Plutôt une encyclopédie !

Ce fut le plus gros point noir de cette lecture : les détails sur l’univers. Celui-ci est incroyablement riche, extraordinairement dense grâce aux efforts répétés de l’auteur. Pour moi, la priorité de ce dernier était d’en décrire chaque particularité (les espèces végétales et animales, les différentes essences de sève et leurs propriétés, les us et coutumes des clans…). 

En consultant la liste des ouvrages écrits par Laurent Genefort, je me suis aperçue qu’il se considérait avant tout comme un auteur de science-fiction. Or, pour moi, Les chasseurs de sève s’apparente davantage à de la fantasy. Cependant, les inclinaisons de l’écrivain sont clairement visibles ; il a développé son univers avec une méticulosité qui confine à l’obsession. Il a notamment inventé quantité de mots pour décrire les diverses sortes de sève et autres éléments naturels. Malheureusement, ce flot d’informations, pour le moins indigeste, m’a perdue. Pire, il m’a ennuyée !

Pourtant, ç’aurait pu être passionnant de suivre Piérig dans sa mission de sauvetage. Non, plus exactement, ça l’était à certains moments, mais ces moments étaient bien trop rares. 

Je me rends compte que ce constat est assez ironique ; d’habitude, je déplore le manque d’approfondissement de l’univers dans mes lectures. Or, ici, c’est l’exact contraire…

La différence au coeur du récit

Même si je n’ai pas apprécié cette lecture, je lui reconnais un message profond sur l’acceptation de la différence. En effet, vivent dans l’Arbre-Monde de nombreux clans qui, tous, ont leurs propres croyances, leur propre interprétation du monde.

Lorsque Piérig échange avec ses ravisseurs, il constate qu’il est en désaccord sur des préceptes qui constituent le fondement même de son existence. Toutefois, il est suffisamment intelligent pour se poser les bonnes questions et comprendre ce qui les réunit : leur humanité. Son évolution fut ainsi spectaculaire, et j’ai trouvé cet aspect de l’histoire totalement fascinant.

En outre, Laurent Genefort a un talent certain pour creuser ses personnages en très peu de pages. Il faut dire que ceux-ci n’étaient pas nombreux. Malheureusement, mon intérêt ayant progressivement diminué, je ne me suis attachée à aucun d’eux, pas même à Piérig qui tente, malgré tout, de sauver sa vie et celle de l’Arbre-Monde.

Une fin intéressante ?

À ma plus grande surprise, j’ai lu les derniers chapitres avec avidité. Alors que le rythme était lent suite aux précisions interminables de l’auteur, voilà que l’intrigue se met en branle, que Piérig affronte l’inconnu en dépit de ses peurs.

Pour autant, ce dénouement captivant n’a pas suffi à me faire changer d’avis. Même si je reconnais les qualités de ce one-shot, je n’ai pas su l’apprécier à sa juste valeur pour toutes les raisons évoquées ci-dessus. J’espère néanmoins que d’autres lecteurs y parviendront !