Editeur : Chat Noir
Date de sortie : 14 février 2018
Genre : fantastique

Synopsis

Dans les couloirs glacés d’un asile,
des voix chuchotent à votre esprit.
Elles vous murmurent une destination, un village.
Vous soufflent des images.
Un lac cerné de neige. Une église souillée.
Un brasier et les cris qu’il renferme.
Elles vous content une histoire de sorcières.
Vous narrent ses chapitres maudits.
Sous un linceul de cendres, gît une vérité que nul habitant ne pourra plus ignorer.
Leurs secrets. Leurs peurs. La vôtre.
Il est déjà trop tard.
Bienvenue à Clairemont.

Critique

Une plume comme il en existe peu

Ce qui m’a sauté aux yeux, en débutant ce livre ? La plume de l’auteure, magnifique et envoûtante en dépit des coquilles que j’ai pu relever. Sincèrement, Eloïse Tanghe manie les mots avec un talent rare ; elle est capable de transmettre de vives émotions à son lecteur, comme la colère ou le désespoir.

Voici un extrait pour vous prouver mes dires :

« J’aime penser que l’amour humain est aveugle, sourd, mais pas muet. Vous pouvez refuser d’entendre ou de voir vos sentiments. Mais vous finirez toujours par les exprimer, même à votre insu. Un simple mot, une phrase anodine finissent toujours par vous trahir. »

Le hic, c’est que cet atout de taille s’est pratiquement retourné contre l’auteure dans le sens où, passé la première centaine de pages, j’ai eu l’impression qu’elle se perdait dans de belles paroles, au détriment de l’intrigue. Mais je vais y revenir. En tout cas, cela n’enlève rien à la beauté de sa plume !

Quand des phénomènes étranges s’invitent dans un village reculé…

Je n’en ai pas fini avec les points positifs, puisque j’ai adoré l’atmosphère glaçante de Clairemont. Des forces obscures y sont à l’oeuvre et je n’ai pas manqué de ressentir quelques frissons. En fait, durant ma lecture, j’ai sérieusement commencé à croire aux esprits maléfiques et aux sorcières, c’est pour vous dire !

En outre, l’un des narrateurs de l’histoire – non, je ne vous dirai pas lequel ! – a le chic pour rappeler que le destin est en marche et qu’il sera implacable…

Des personnages au passé (trop ?) tumultueux

J’ai appris à apprécier chacun d’eux, au début. Bien entendu, celle qui m’intriguait le plus était Cléa – quelles étaient donc ces voix qu’elle entendait dans sa tête ? – mais je me suis rapidement intéressée au duo que forment Elias et Théa. Et oui, eux aussi ont leurs sombres secrets !

Néanmoins, plus je découvrais leur passé, plus je tiquais. Honnêtement, j’ai trouvé que l’auteure en faisait un peu trop. Trop de drames, trop de mystères. D’ailleurs, je n’ai pas compris les motivations de tous les protagonistes, notamment celles de Julia et de la grand-mère de Cléa. Résultat : le récit a malheureusement perdu en crédibilité, selon moi.

De très bonnes idées, mais quelques erreurs de parcours

L’alternance passé/présent fonctionne toujours aussi bien me concernant. Comme à mon habitude, j’essayais sans cesse d’établir un lien entre les deux. Mais plutôt que d’entrapercevoir les rouages de l’histoire, je m’enfonçais dans la perplexité. En effet, le scénario a fini par me sembler bancal sur certains points. Par exemple, nos héros ressentent souvent le besoin de se rendre à tel endroit ou de faire telle chose, ce qui m’a paru un chouia facile.

Bref, je commençais vraiment à me demander où Eloïse Tanghe voulait en venir, alors que la fin approchait à grands pas. C’est à ce moment précis que j’ai ressenti un creux dans l’intrigue, ai repéré des passages, certes très beaux, mais inutiles. Clairement, l’auteure tournait autour du pot, mettant ma patience à rude épreuve.

Par chance, le dénouement est arrivé et… OUAW ! Il est osé, spectaculaire même. Rien à dire de ce côté-là !

En résumé, malgré les reproches que j’ai pu formuler, Nox demeure une très bonne surprise. Moi qui adore les récits sombres – ceux qui ne tombent ni dans l’horreur, ni dans le gore -, je me suis régalée !