Éditeur : Scrineo
Date de sortie : 27 août 2020
Genres : dystopie, fantasy politique (young adult)

Synopsis

Au royaume des couleurs, c’est en noir et blanc qu’on voit le mieux.

Chromatopia. Un royaume où chaque couleur représente une caste sociale. Où il est impossible de se dérober à son destin.

Aequo, teinturier de la Nuance Jaune, s’apprête à reprendre la prestigieuse entreprise familiale. Mais après un accident, il perd la vision des couleurs…

Hyacintha, orpheline de la Nuance Bleue, tente de survivre comme elle peut en bas de la Cité, où règnent la misère et la pauvreté. Jusqu’au jour où on lui propose un marché pour retrouver ses parents…

Améthyste, Princesse du Royaume, doit choisir le futur Roi parmi ses prétendants. De ce choix dépend l’avenir de Chromatopia…

Ils ne le savent pas encore, mais tout peut changer grâce à eux.

Critique

Une réception attendue

Chaque trimestre, j’attends avec grande impatience le mail dédié aux futures parutions des éditions Scrineo. Pourquoi ? Eh bien, c’est comme si c’était Noël ! J’y trouve toujours des lectures qui me font diablement envie. Et Chromatopia ne fait pas exception à la règle ! Lorsque j’ai découvert la couverture – chef-d’oeuvre signé Aurélien Police – et lu le synopsis, j’ai aussitôt craqué. Un grand merci à la maison d’édition pour l’envoi du livre.

En définitive, ce fut une bonne lecture que je recommanderai avant tout aux amateurs du genre. 

Un monde fait de couleurs

Commençons avec le plus bel atout de ce one-shot : l’univers ! Il repose sur un système de castes réparties entre plusieurs couleurs. Plus celles-ci sont chaudes, plus les richesses de la population sont élevées, jusqu’à atteindre le pourpre réservé à la famille royale.

Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai adoré parcourir les rues de Chromatopia afin d’en comprendre le fonctionnement. Les règles sont strictes, les disparités gargantuesques. Surtout, les couleurs se mélangent très peu, car il est essentiel de respecter l’ordre établi. Toutefois, il est difficile de survivre dans ce monde lorsque l’on se trouve tout en bas de l’échelle sociale…

Jaune, bleu et pourpre : trois couleurs pour trois héros

Le jaune est ma couleur préférée, et pourtant Aequo fut le personnage auquel j’ai le moins accroché. En fait, ses réactions auraient demandé davantage d’approfondissement, selon moi. Certes, il perd la vision des couleurs, et cela est dramatique. Néanmoins, dans un premier temps, il se persuade qu’il pourra continuer comme avant. Ensuite, il change brutalement d’avis et s’apitoie sur son sort… avant de se rappeler que les membres de la Nuance Bleue sont beaucoup plus à plaindre que lui. Si cette évolution est parfaitement logique, je l’ai trouvée trop rapide pour être totalement crédible.

J’ai également eu un peu de mal avec Hyacintha, mais pour des raisons bien différentes. En effet, orpheline de la Nuance Bleue, elle s’exprime de manière familière. Or, Betty Piccioli utilise la première personne pour chacun des points de vue qu’elle aborde, et elle le fait très bien. Seulement, je supporte difficilement les erreurs de formulation en dehors des dialogues, ce qui a limité mon attachement au personnage. Par chance, j’ai fini par m’y faire ! 

Quoi qu’il en soit, mon héroïne préférée demeure Améthyste, la princesse du royaume. Au départ, j’appréciais la suivre car, grâce à elle, je découvrais l’intérieur du palais et les devoirs liés à la couronne. Rapidement cependant, mon intérêt à redoublé, car Améthyste n’est pas aussi naïve qu’on pourrait le croire. Au contraire, même s’il est caché derrière un masque de bienséance, elle a du caractère. Et elle vous réserve des surprises, croyez-moi !

Notez par ailleurs que les protagonistes secondaires qui gravitent autour de nos héros sont nombreux et qu’ils ont chacun leur importance. Morgan est l’un d’eux, et je dois avouer que son ambivalence participe à maints rebondissements…

La romance, le véritable bémol

Je ne vais pas m’appesantir sur ce point plus que nécessaire, puisque je l’ai déjà dit et répété : le cliché de la romance dans le young adult me pose problème. Sans surprise, ce fut également le cas dans Chromatopia. Toutefois, je tiens à souligner les efforts de Betty Piccioli pour s’éloigner des sentiers battus. Malheureusement, je ne peux vous en dire plus sans vous spoiler.

Une intrigue au demeurant classique

Soyons honnêtes : si vous avez déjà lu des histoires de rébellion dans un univers dystopique, Chromatopia n’a aucune originalité à vous offrir, excepté son système de castes. Je l’ai très vite compris en débutant le livre, mais cela ne m’a pas empêchée de l’apprécier. Je suis effectivement très friande de ce genre de récits et reconnais que le schéma est bien exploité ici. L’action est d’ailleurs à son apogée dans la seconde partie du roman, ce qui m’a poussée à tourner les pages, encore et encore.

Alors, oui, certaines ficelles sont attendues, certaines révélations invraisemblables. Et pourtant… Betty Piccioli nous propose un final grandiose ! J’ai donc dévoré les derniers chapitres, curieuse de découvrir la résolution de quelques sous-intrigues.