Éditeur : Casterman
Date de sortie : 3 juin 2020
Genre : fantasy politique (young adult)

Synopsis

Quatre reines mortes.
Trois jours pour déjouer le complot.
Deux amours interdites.
Une fin que vous ne devinerez jamais.

Keralie, la plus habile voleuse des quatre royaumes, vole un jour ce qu’elle n’aurait jamais dû voler. En touchant l’objet dérobé, elle voit ce qu’elle n’aurait pas dû voir : les quatre reines de Quadara ont été assassinées. Mais la jeune fille compte bien tirer profit des informations qu’elle possède en les échangeant contre une récompense au Palais…

À condition d’y parvenir. De tromper Varin, le ténébreux (et séduisant) jeune Éonien auquel appartient l’objet volé. De semer Mackiel, le malfrat qui lui a tout appris avant de se retourner contre elle. Et surtout, d’arrêter le meurtrier.

Une course contre la mort commence pour Keralie.

Critique

Un royaume divisé…

Dès les premières pages, Astrid Scholte nous projette dans un univers de fantasy savamment élaboré. Il est important d’en comprendre les règles, d’en saisir les subtilités pour entrer dans l’histoire. Mais ce fut un jeu d’enfant ! En effet, l’auteure se sert de Keralie pour nous ouvrir les portes de son monde. À ses côtés, nous découvrons les lois qui régissent les Quadrants, très différents les uns des autres, ainsi que les relations – relativement limitées – qu’ils entretiennent.

Et quand deux personnes de Quadrants voisins sont amenées à collaborer, imaginez un peu le choc des cultures !

Intrigue politique et enquête policière : un mélange détonnant !

En temps normal, je n’apprécie que moyennement les enquêtes policières. Mais je dois avouer que j’ai beaucoup apprécié celle de Four Dead Queens, sûrement parce que les enjeux politiques étaient grands. Qui a donc tué les reines de Quadara ? Chapitre après chapitre, l’auteure nous offre des indices… et brouille un peu plus les pistes, en jouant notamment sur la temporalité.

Le pire, c’est que nous connaissons le sort réservé aux reines. Pourtant, Astrid Scholte nous permet de les suivre dans les derniers instants de leur vie. Et ce sont probablement ces passages, riches en informations et en rebondissements, que j’ai préférés !

Quatre reines destinées à mourir…

Elles ne sont pas véritablement présentées dans le synopsis, pourtant elles constituent le cœur du roman. C’est grâce à elles que le récit se révèle aussi passionnant ! Sans être des clichés ambulants, elles possèdent chacune leur caractère, leur personnalité. Et cachent bien des secrets ! Pour autant, elles ne poursuivent qu’un seul but : protéger Quadara envers et contre tout.

…et deux héros décidés à confondre leur meurtrier !

En dépit d’une préférence pour les chapitres dédiés aux reines de Quadara, j’ai apprécié suivre Kerali et Varin dans leurs péripéties. En fait, celles-ci s’apparentent à une course contre la montre, ce qui ne laisse aucun répit au lecteur. Dès lors, même si je ne me suis pas spécialement attachée aux héros, j’ai quand même passé un bon moment.

Sachez cependant que Kerali est un peu trop tête brûlée et qu’elle se ramollit considérablement au contact d’un beau jeune homme. Et oui, comme tout bon roman YA qui se respecte, Four Dead Queens contient une romance… qui m’a laissée de marbre. Quant à Varin, que l’on décrit comme ténébreux et séduisant dans le synopsis, je l’ai trouvé plutôt lisse, du moins au début. Il s’est révélé bien plus intéressant par la suite, même si sa transformation m’a paru un brin rapide.

Ah, et un dernier mot au sujet de Mackiel : il m’a semblé un peu trop retors, mais ses machinations pimentent considérablement l’intrigue !

Quand les dernières pièces du puzzle s’imbriquent

Alors que je multipliais les hypothèses, l’auteure nous donne finalement les réponses tant attendues. La révélation est certes fracassante, cependant je n’y ai cru qu’à moitié. Pourquoi ? Eh bien, disons que c’était un peu facile. Pour autant, cela n’a pas terni mon plaisir de lecture. Malgré ses défauts, j’ai apprécié cette conclusion parce qu’elle a le mérite d’être surprenante. 

Seul bémol : mon intérêt pour les derniers chapitres a rapidement baissé, l’enquête étant enfin résolue. Peut-être étaient-il trop longs, peut-être manquaient-ils de dynamisme après le rythme effréné imposé l’auteure. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas près d’oublier l’apothéose que constitue le dénouement de l’histoire !