Éditeur : Fleuve Éditions
Date de sortie : 26 septembre 2019
Genre : fantastique

Synopsis

La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d’Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l’a jamais explorée en entier, elle serait sans fin.

Pourtant, un homme a entrepris le périple. Un ancien soldat qui a tout abandonné pour suivre sa bien-aimée, Este. À sa mort, il a, suivant d’antiques rituels, emprisonné son esprit dans un arc et, écoutant ses murmures, s’est lancé sur la route…

Critique

Quand je passe à côté d’un titre prometteur

Il y a quelques semaines déjà, le deuxième tome de Vorrh est sorti. Or, je n’avais jamais entendu parler de cette trilogie avant de recevoir le programme de parutions de la maison d’édition. Et je l’admets, j’étais intriguée au plus haut point !

Mais il est préférable de commencer par le début, non ? C’est pourquoi les éditions Fleuve ont gentiment accepté de m’envoyer les deux premiers tomes. Aujourd’hui, je vous livre mon avis sur le premier volet. Celui sur le deuxième suivra très bientôt !

Un style relativement hermétique

Le style de B. Catling est unique en son genre. Cependant, il faut réussir à en venir à bout, car l’auteur adore se lancer dans des tirades ô combien sibyllines. Pour appuyer mes propos, voici un exemple :

« J’ai l’impression que chaque pas me fait grimper hors du passé, me soulève de la gravité de l’attente. À compter d’aujourd’hui, les souvenirs ne couleront plus que vers l’avant. Ils guetteront mon arrivée comme dans les songes, où ils fournissent continuité et élan. De la même manière, les flèches sont parties plus tôt pour sentir le vide, goûter sa couleur et nommer son hasard. Este en a écrit ma compréhension haut sur le sentier perpétuel. Ce qui m’attend dans mes rêves pour reprendre la route me sera expliqué entre le vol de chaque trait. Dans leur intervalle, mon parcours à pied dévoilera la connaissance, tandis que mes pieds effaceront le chemin de toutes les arrivées. »

Je l’avoue, je perdais parfois le fil du récit, me perdant dans ces passages. J’ai pourtant essayé de les relire plusieurs fois pour mieux comprendre, mais le mystère demeurait entier. Tel était bien le but de l’auteur, je pense. Et quel dommage ! En fin de compte, ces longueurs n’ont fait qu’alourdir le texte.

Heureusement, lorsque l’histoire s’inscrit dans le réel, si tant est que l’on puisse dire cela d’une oeuvre aussi abstraite, j’étais véritablement conquise.

Des personnages au destin unique

Sachez-le : le synopsis ne fait mention que d’un seul homme, mais Vorrh est un roman choral qui apprécie tout relater de la vie de ses héros. De leur plus tendre enfance jusqu’à leur fin en passant par leurs moments de gloire, le scénario est bâti sur leur existence et leur lien avec la forêt. Bien évidemment, d’autres personnages restent volontairement dans l’ombre afin de ne pas dévoiler les dessous de l’histoire, que je n’ai toujours pas devinés d’ailleurs, mais j’y reviendrai.

Alors, ces personnages. Est-ce que je me suis vraiment attachée à eux ? Je n’en suis pas certaine. Certes, j’étais captivée par leur destin, en particulier celui de Maclish, mais je n’étais pour autant pas attendrie par leurs malheurs. Quoiqu’Ismaël fait peut-être figure d’exception. Toutefois, mon absence d’attachement a quelque peu amoindri mon plaisir de lecture. Par chance, le mystère a suffi.

Et quel mystère !

Lire Vorrh, c’est accepter l’idée de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre. Est-ce que ce fut mon cas ? En partie, oui. Néanmoins, je suis quelque peu frustrée par le dénouement. En effet, l’utilité de certains personnages m’échappe, tout comme ce qui les lie vraiment. Or, le deuxième volet annonce un changement de héros. Vais-je réellement obtenir des réponses à mes questions dans la suite ? Je n’en suis pas sûre. Quant à savoir où l’auteur veut en venir, c’est le flou total !

Quoi qu’il en soit, j’ai – à ma plus grande surprise – apprécié la dimension religieuse de l’intrigue. Celle-ci sera d’ailleurs développée dans le deuxième opus, ce qui me pousse à le sortir de ma PAL très bientôt !

Alors, lire ou ne pas lire Vorrh ? 

Si vous n’êtes pas un habitué des lectures étranges, je vous déconseille fortement cette série qui pourrait bien vous perdre en chemin. Dans le cas contraire, si vous êtes justement à la recherche de quelque chose de différent, Vorrh est peut-être fait pour vous.

En ce qui me concerne, j’ai bien l’intention d’aller jusqu’au bout de la trilogie !