Éditeur : Rivière Blanche
Date de sortie : 1er janvier 2021
Genres : post-apocalyptiqueanticipation, space opera

Synopsis

Comment l’humanité peut-elle envisager d’explorer les étoiles tant qu’elle n’a pas appris à communiquer avec sa propre écosphère ? Robotisation à outrance, écologie totalitaire, contact avec d’autres formes de vie, défiance vis-à-vis du progrès, de l’écologie et de l’exploration spatiale, les sujets des seize nouvelles rassemblées ici sont autant de prétextes pour provoquer le lecteur et placer des êtres humains face à leurs contradictions, l’exhortant d’OUBLIER LES ETOILES…

Critique

Des habitudes qui changent

Appréciant les gros pavés de fantasy, je me penchais rarement sur les recueils de nouvelles par le passé. Mais, depuis quelques années, les choses changent. En effet, c’est un format que j’apprécie de plus en plus, probablement parce qu’il s’adapte à mon emploi du temps surchargé.

Pourtant, je n’ai pas encore le réflexe de me tourner vers ce type de lecture. C’est donc avec grand plaisir que j’ai accueilli la proposition de service de presse de X. M. Fleury pour son recueil de science-fiction, Oublier les étoiles. Je n’ai pas hésité longtemps avant d’accepter, et qu’est-ce que j’ai bien fait !

Avez-vous déjà entendu parler des éditions Rivière Blanche ?

Avant de vous donner mon avis – positif ! – sur Oublier les étoiles, j’aimerais partager ma surprise lorsque j’ai découvert le site web des éditions Rivière Blanche. Alors que j’imaginais une petite structure relativement récente, voilà que je tombe sur un catalogue très bien fourni, et exclusivement réservé à la SF qui plus est ! La maison d’édition semble avoir trouvé son public depuis de nombreuses années. Mais alors… pourquoi n’en ai-je jamais entendu parler ?

La réponse est simple : les éditions Rivière Blanche sont à peine présentes dans les librairies, et encore moins sur les réseaux sociaux. De même, je ne les ai jamais croisées à l’occasion d’un événement littéraire. Et quel dommage !

Heureusement, les torts sont aujourd’hui réparés !

La science-fiction à l’honneur

Entre anticipation, space opera et post-apocalyptique, ce recueil de nouvelles concentre différentes thématiques chères à la science-fiction comme le voyage dans le temps, la conquête spatiale, la robotisation ou encore les réfugiés climatiques. L’auteur pioche même dans la fantasy afin de mettre en scène des elfes et des nains. Original, toutefois les nouvelles que j’ai préférées sont les plus sombres, les plus sérieuses, les plus flippantes en un sens. Parce qu’elles questionnent, dénoncent et font réfléchir !

Rassurez-vous, la réflexion n’empêche pas le plaisir de lecture. L’auteur propose des personnages intéressants, développe une intrigue passionnante et, en quelques pages, crée une histoire qui tient la route. Avant chaque nouvelle, il explique rapidement la problématique qu’il souhaite aborder, et c’est une très bonne mise en bouche. J’étais chaque fois plus impatiente de découvrir ce qu’il me réservait !

Mon top 3

Comme dans tout recueil de nouvelles, certaines sortent du lot. J’ai eu quelques difficultés à n’en sélectionner que trois (cela m’a fait mal au cœur d’écarter Soixante secondes chrono et La crique), mais c’est pour moi la preuve incontestable que j’ai apprécié ma lecture. Bien sûr, d’autres nouvelles m’ont moins emportée, mais c’est un ressenti purement personnel.

Alors, voici celles que j’ai choisi de mettre en avant afin de vous convaincre de lire Oublier les étoiles

Les Hébergeurs

Alice n’est pas une petite fille comme les autres. Après l’accident qui lui a coûté la vie, ses parents ont choisi de transférer sa conscience (ou ce qu’il en restait) dans un corps d’androïde. Mais dans leur entourage, tous n’approuvent pas ce choix. Comment réagiront-ils lorsqu’ils retrouveront Alice ?

En lisant cette nouvelle, on ne peut s’empêcher de s’interroger. Peut-on vraiment sauvegarder la mémoire d’une personne dans une machine ? Celle-ci peut-elle apprendre à redevenir celle qu’elle était ? Et ressentir des émotions ? Voici autant de questions que X. M. Fleury aborde, sans pour autant apporter de réponses. Ce qui importe toutefois, c’est la réflexion à laquelle il pousse son lecteur.

L’ami secret

Grondée parce qu’elle s’est trop éloignée de la ferme familiale, la petite Loon attire l’attention de la mauvaise personne : celle du révérend Floy. Ce dernier veut savoir ce qu’elle faisait dehors, ainsi livrée à elle-même. Aurait-elle fait de mauvaises rencontres ? Découvert qui sabote les machines destinées à façonner cette planète nouvellement colonisée ? Une chose est sûre : le révérend est bien décidé à obtenir des réponses !

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, car elle pose une question à laquelle l’humanité a autrefois été confrontée : si je pose le pied sur cette terre, m’appartient-elle pour autant ? Parce qu’ils sont différents, les indigènes sont-ils forcément inférieurs ? Ah, le racisme, un thème universel…

Jeu de guerre

Nathan est un adolescent comme les autres… ou presque ! S’il passe ses journées à jouer à la console, son jeu vidéo n’a rien de virtuel. Le gouvernement lui fait confiance pour tuer les ennemis de la nation via des robots de combat qu’il peut contrôler à distance. Mais lorsque son robot domestique tombe en panne, il est loin de s’imaginer ce qui va se passer…

Autre nouvelle, autre ambiance ! Cette fois, l’intrigue est un brin déjantée, un peu dans l’esprit du film I, robot. Et oui, les robots domestiques s’invitent désormais dans tous les foyers, mais peut-on se fier aveuglément à la technologie ? 

X. M. Fleury s’interroge également sur l’utilisation des jeux vidéo dans l’apprentissage de la guerre et ce, dès le plus jeune âge. Un bon moyen pour créer des soldats, non ? Encore une fois, une belle réflexion qui n’apporte pas de réponses, mais qui met en garde contre de potentielles dérives.