Éditeur : ActuSF (collection Hélios)
Date de sortie : 21 octobre 2022
Genres : fantastique, horreur

Synopsis

La France, un été, quelque part dans les années 80.

Pendant un banal concours de casse-bouteilles, six enfants découvrent un cadavre mutilé, sans lèvres, sans sexe et sans doigts. Et ce n’est que le premier d’une longue série. Pierre et sa bande de copains inséparables sont obligés d’enterrer leur enfance et certains de leurs proches alors que le Puits et l’homme au chapeau haut-de-forme s’emparent peu à peu de leur innocence.

Avec Je suis ta nuit, Loïc Le Borgne nous offre un véritable page-turner de l’angoisse.

Critique

Retour sur une lecture parfaite pour Halloween

Je suis ta nuit, c’est un one-shot que j’avais repéré dès sa sortie en grand format. À l’époque, je n’avais pas osé sauter le pas, car le genre de l’horreur me laisse toujours hésitante. D’un côté, j’aime les ambiances glauques. De l’autre, je ne supporte pas le gore. Bref, difficile de trouver le juste milieu dans mes lectures !

Mais quand les éditions ActuSF – que je remercie au passage – m’ont proposé la version poche en service de presse, je n’ai plus hésité une seule seconde. J’ai sauté sur l’occasion ! 

Verdict ? Dans l’ensemble, ce fut une bonne lecture, mais peut-être pas celle que j’attendais…

Une première partie longue à se mettre en place

Je suis ta nuit est décrit par l’éditeur comme un page-turner de l’angoisse. De quoi mettre l’eau à la bouche ! Pourtant, la première partie du livre m’a laissée dubitative sur ce point. Certes, Loïc Leborgne prend son temps pour instaurer une ambiance pesante, sinistre même, et c’est une réussite, néanmoins… Eh bien, l’intrigue aussi prend son temps !

Autant vous le dire, je me suis un peu ennuyée. Bon, pas au point de me décourager, mais suffisamment pour me questionner quant au rythme de l’histoire. Celle-ci allait-elle enfin décoller et tenir ses promesses ?

Heureusement, les lenteurs du début s’effacent progressivement pour laisser place à l’action

Et c’est ainsi que je suis rentrée dans l’histoire ! Je tournais avidement les pages, désireuse de découvrir l’identité du meurtrier et la nature exacte du Bonhomme Nuit, véritable incarnation du Mal. 

Mais attention, il ne s’agit pas d’une enquête à proprement parler. Les héros ne sont que des enfants en quête de vérité. À leur façon, ils cherchent à comprendre ce qui leur arrive, à eux et à leur entourage. Ils ont cependant un avantage sur les adultes : ils sont capables de tout accepter, de tout imaginer pour vaincre enfin cette noirceur qui semble leur coller à la peau.

Vous l’aurez compris, il y a une véritable profondeur du côté des personnages, et ce n’était pas pour me déplaire. 

Le fantastique au service du récit

Comme je l’ai dit, les héros sont des enfants dont l’âme est encore intacte. Bon, plus pour très longtemps, puisque les événements entachent très rapidement leur innocence, toutefois ils conservent cette capacité à voir au-delà du réel. Voilà donc comment s’exprime le fantastique dans Je suis ta nuit ! Il n’est pas toujours clair, pas toujours cohérent, mais il offre une vraie dimension au récit.

En outre, Loïc Leborgne ne donne pas toutes les réponses, tout du moins les réponses d’adulte. Rassurez-vous, les messages cachés sont facilement compréhensibles pour le lecteur, mais le roman conserve une part de mystère. Juste ce qu’il faut pour laisser la porte ouverte aux interprétations. Sur ce point, rien à redire !

J’ai donc refermé ce livre avec le sentiment d’avoir fait une jolie découverte, même si elle n’a pas débuté dans les meilleures conditions.