Éditeur : Pocket
Date de sortie : 6 octobre 2022
Genre : dystopie

Synopsis

« Ne pas vouloir laisser d’enfants à la traîne, c’est tous les pénaliser ! »

Trop d’élèves ? Pas assez d’enseignants ? Avec le programme « Famille idéale », l’État a trouvé la solution à ses problèmes : chaque mois, les élèves sont soumis à un examen du quotient intellectuel. Qui dit score élevé dit « école d’élite », privilèges, avenir tout tracé… Qui dit score bas dit « internat fédéral », sans famille ni débouchés…

Et Elena Fairchild, enseignante elle-même, trouvait ça très bien, jusque-là. Seulement, lorsque sa cadette échoue à son test, tout ce bel équilibre commence à vaciller. Pour sa fille, et contre le système, cette mère révoltée va enfin se mettre à faire des vagues. Beaucoup de vagues.

Critique

Un succès après l’autre

Après mon coup de cœur pour Vox en 2019, je suis restée à l’affût des parutions de Christina Dalcher, espérant qu’elle poursuive sur sa lancée dystopique. Et ce fut le cas ! Non seulement QI est basé sur une trame similaire, mais il poursuit également le même objectif : mettre en garde. Dénoncer. Éveiller les consciences aux dérives potentielles de notre société. Quelle claque !

Je remercie donc les éditions Pocket pour l’envoi de ce service de presse. Malgré mes attentes qui crevaient le plafond, le coup de cœur a, une fois de plus, été au rendez-vous.

Le quotient intellectuel comme seule preuve d’intelligence…

L’enseignement traditionnel ne m’a jamais posé problème, pourtant je suis la première à affirmer qu’il existe une infinité de formes d’intelligence. Mais dans QI, chaque enfant doit passer des tests mensuels afin de prouver qu’il mérite sa place. S’il échoue, il sera rétrogradé jusqu’à intégrer une école jaune, ce qui l’obligera à quitter ses parents pour l’internat. 

Voilà un système qui, en apparence, prétend favoriser les meilleurs, tout en offrant un enseignement adapté à ceux qui ne disposent pas des mêmes aptitudes. Mais qui décide des critères éliminatoires ? Qui décide de l’avenir de ces enfants peu « brillants » ? Et quel sort leur réserve-t-on ? Après tout, ils sont considérés comme inutiles pour la société…

À travers ces questionnements, Christina Dalcher nous offre une première leçon. Essentielle. Et ce n’est pas la seule…

Un hymne à la différence

Comment éviter d’en dire trop ? Ah, c’est très dur ! Mais je tiens à conserver la surprise intacte car, de mon côté, elle a largement contribué au coup de cœur !

Ce que je peux vous révéler, c’est que l’auteure s’appuie sur des faits historiques peu connus du grand public pour étayer son récit. Pour lui donner corps. Et, surtout, pour prouver que l’homme oublie bien vite les erreurs du passé.

Un indice ? Dans QI, l’héroïne lutte contre le programme « Famille idéale » au sens large. Or, que fait-on de ceux qui ne rentrent pas dans les normes ? Des homosexuels ? Des personnes handicapées ? En bref, des marginaux ?

Je ne vous offrirai néanmoins pas de réponses, Christina Dalcher le fera bien mieux que moi !

Mais QI, c’est aussi l’histoire d’une mère

Peut-être aurais-je dû commencer cette chronique en évoquant le récit lui-même, et pas ses messages cachés, cependant ces deux aspects sont aussi importants l’un que l’autre. C’est en créant des personnages attachants, directement touchés par le programme « Famille idéale », que Christina Dalcher parvient à nous embarquer.

Révoltée, je l’ai été, alors qu’il ne s’agissait pas de mon enfant. Imaginez donc ce qu’une mère pourrait ressentir à l’idée d’être séparée de sa fille la majorité du temps, simplement parce qu’elle n’a pas réussi le test de QI. Vous y êtes ? Alors, vous voilà au début du livre et, croyez-mois, une fois le nez dedans, c’est impossible de s’arrêter. Pour preuve, je l’ai dévoré en une journée, tant il est addictif. Crédible. Effrayant.

En un mot : magistral !

Les défauts de Vox gommés

Si vous avez lu ma chronique de Vox, vous savez qu’en dépit de mon coup de cœur, j’avais relevé deux ou trois bémols, notamment la fin précipitée et quelques facilités scénaristiques. Heureusement, QI échappe complètement à ces défauts. J’ai même été étonnée par la puissance du dénouement, tant il prend aux tripes.

Certes, l’on pourrait trouver l’antagoniste un peu trop déterminé, toutefois l’Histoire nous a prouvé qu’un tel comportement était possible, alors… Qu’attendez-vous pour vous lancer dans ce roman ? Vous n’en ressortirez pas indemne !

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Vox, Christina Dalcher