Éditeur : ActuSF (collection Hélios)
Date de sortie : 20 juin 2019
Genres : fantastique, fantasy

Synopsis

« D’un blanc cristallin, ce blanc dur et froid, presque bleu, le dragon de glace était couvert de givre ; quand il se déplaçait, sa peau se craquelait telle la croûte de neige sous les bottes d’un marcheur et des paillettes de glace en tombaient. Il avait des yeux clairs, profonds, glacés. Il avait des glaçons pour dents, trois rangées de lances inégales, blanches dans la caverne bleue de sa bouche.

S’il battait des ailes, la bise se levait, la neige voltigeait, tourbillonnait, le monde se recroquevillait, frissonnait.

S’il ouvrait sa vaste gueule pour souffler, il n’en jaillissait pas le feu à la puanteur sulfureuse des dragons inférieurs.

Le dragon de glace soufflait du froid. »

Critique

Mieux vaut tard que jamais ?

Dragon de glace, c’est un recueil de nouvelles que j’ai reçu de la part des éditions ActuSF dans la box de Noël. Celle-ci comportait de chouettes goodies, un roman de Robin Hobb – Alien Earth en ce qui me concerne – et, et, et… un livre surprise choisi par l’éditeur selon les goûts du lecteur ! Pas de mauvaise surprise donc, d’autant que ce titre était dans ma wishlist.

Mais pourquoi n’en parler que maintenant ? Eh bien, c’est un oubli de ma part, tout simplement. Le livre est très fin et s’est glissé entre deux gros pavés, de sorte que je ne le voyais plus.

L’essentiel néanmoins, c’est que je vous donne mon avis aujourd’hui. Heureusement, c’est un titre relativement intemporel, puisqu’il est écrit par le très célèbre George R. R. Martin, l’auteur de la saga du Trône de fer.

Un recueil, quatre nouvelles 

Qu’on se le dise, Dragon de glace est le titre de la première nouvelle. Autrement dit, toutes les nouvelles ne parlent pas de dragons. D’ailleurs, deux relèvent de la fantasy et deux autres du fantastique. 

Pour plus de facilité, je vais vous donner mon avis sur les quatre par ordre de préférence :

Portrait de famille

Pour une fois, et c’est suffisamment rare pour être souligné, ma préférence va au fantastique. Mais un fantastique très glauque ! L’histoire est celle d’un écrivain qui s’est mis à dos tous ses proches à force de leur préférer ses héros. La fiction et la réalité se mêlent habilement au fil des pages et les émotions sont incroyablement bien retranscrites par George R. R. Martin.

Après tout, c’est une idée de génie : quel lecteur n’a jamais ressenti davantage d’affection pour ses personnages favoris que pour les personnes de son entourage ? Cette impression est encore plus forte ici, car ce sont les personnages que le héros a lui-même créés… Une réussite, vraiment !

Dragon de glace

Dans un monde de dragons et de dragonniers, la petite Adara se sent différente des autres enfants. Et à raison ! Alors que les adultes craignent l’hiver, elle l’attend avec beaucoup d’impatience pour, enfin, retrouver les dragons de glace. Mais la guerre approche et la famille doit fuir vers le sud…

Qu’est-ce qui m’a donné envie de découvrir cette nouvelle, à votre avis ? Bingo : les dragons ! D’ailleurs, je peux d’ores et déjà vous dire qu’elle contient des combats aériens dignes de ce nom.

Le hic ? Le format court ne permet pas vraiment de s’attacher aux protagonistes – humains ou dragons. J’ai également trouvé le final un peu facile. Dans l’ensemble cependant, ce fut une belle lecture !

Dans les contrées perdues

Les premières phrases de la nouvelle sont plus évocatrices que n’importe quel synopsis que je pourrais écrire, alors : 

« Chez Alys la Grise, on peut se procurer tout ce dont on a jamais rêvé.
Mais il vaut mieux ne jamais pousser sa porte. »

Voilà un récit qui s’apparente davantage à un conte, mais pas forcément pour les enfants. La morale est très vite comprise – il faut se méfier de ce que l’on désire et du prix que l’on est prêt à payer pour l’obtenir -, néanmoins j’ai aimé suivre le déroulé de l’histoire. Surtout, j’étais curieuse de voir comment Alys la Grise allait bien pouvoir satisfaire ses clients, malgré des demandes contradictoires…

L’homme en forme de poire

Alors qu’elle vient tout juste d’emménager dans son nouvel appartement, Jessie se méfie de plus en plus de son voisin, un homme en forme de poire qui semble s’intéresser beaucoup trop à elle. Pour preuve, il ne cesse de l’inviter à venir chez lui…

Loufoque à souhait, sûrement un peu trop pour moi. D’habitude, j’adore les histoires qui flirtent avec le glauque, mais celui-ci n’apporte pas grand-chose selon moi. Résultat : je n’ai vraiment pas accroché malgré la fin surprenante.