Éditeur : auto-édition
Date de sortie : 13 mars 2018
Genre : urban fantasy

Synopsis

Cela fait maintenant six ans que Claire s’est réveillée dans cet asile niché au cœur de la montagne, sa mémoire disparue et sa véritable identité inconnue. De terribles et sanglants événements vont rapidement lui rendre ses souvenirs, mais pas seulement. Un pouvoir aussi vieux que le monde va bientôt s’éveiller en elle et lui révéler un univers fantastique qu’elle n’aurait jamais soupçonné.

Avis lecture

Aïe !

Après Spirit Era, je poursuis sur ma lancée avec un nouveau roman auto-édité. Cette fois malheureusement, mon avis ne sera pas aussi positif. C’est même tout le contraire, et je m’en excuse d’ailleurs auprès de l’auteur qui a eu la gentillesse de me proposer le premier tome de sa saga Les Éphulones en service de presse.

Pourquoi avoir accepté ? Eh bien, parce que j’aime de temps à autre revenir à l’urban fantasy, mon genre de prédilection quand j’étais adolescente. De plus, Marc Laine ayant été salué par la critique pour ses polars, j’étais convaincue qu’il tordrait le cou à tous les clichés du genre. 

Comme vous pouvez l’imaginer, tout ne s’est pas passé comme prévu…

Le synopsis n’a pas tenu ses promesses

Je l’admets, je misais un peu sur « l’asile niché au cœur de la montagne », mais c’est finalement assez anecdotique dans le roman. En outre, je n’ai pas trouvé l’ambiance très réussie. La méchanceté gratuite d’une des infirmières, la sénilité meurtrière d’une autre patiente, le décor sordide : beaucoup de lieux communs pour peu de profondeur, en somme. Mais passons, ce n’est qu’un détail, puisque l’héroïne quitte rapidement cet endroit.

Le hic ? Les clichés se sont multipliés par la suite.

Clichés en pagaille

Nombreux sont les auteurs qui assument le recours à certains clichés. Après tout, ils ont fait leurs preuves pour s’être hissés au rang de clichés. Moi-même, je ne suis pas contre leur utilisation, mais avec parcimonie.

En ce qui concerne Les Éphulones, j’ai estimé que c’était trop. À commencer par les antagonistes assoiffés de sang et de pouvoir. La preuve avec cet extrait : 

« Petite brune aux cheveux courts, elle renvoyait à l’obiectif un regard d’une noirceur absolue. À la vue de son visage, de ce joli minois camouflé par quelques mèches rebelles, il ne put s’empêcher de fantasmer. Il l’imaginait déjà le supplier, pas de la laisser vivre, mais de la tuer et d’abréger ses souffrances.

[…]

Il descendit la fermeture de son blouson et y glissa le dossier. Il n’était plus aussi impatient de la trouver, car il le sentait au plus profond de lui, la chasse allait se révéler aussi délicieuse que la mise à mort qui l’attendait. »

Malgré les justifications avancées par l’auteur, les antagonistes manquent terriblement de nuances, donnant lieu à des scènes certes sanglantes, mais qui ne m’ont jamais touchée tant le tout me paraissait invraisemblable. À mes yeux, les clichés ne suffisent pas à tout expliquer…

Malheureusement, ceux-ci sont également présents du côté des « gentils », à commencer par Claire, l’héroïne. Une jeune fille amnésique qui retrouve subitement la mémoire après des années passées dans un asile. Qui a vécu des événements extrêmement traumatisants. Et qui possède un pouvoir qu’elle est loin de maîtriser. Classique, et j’en étais consciente avant de commencer ma lecture, mais j’espérais une tout autre évolution pour ce personnage.

Enfin, une romance se dessine très rapidement au fil des chapitres. En plus d’être prévisible, elle m’a surtout paru trop rapide et trop facile pour être crédible, compte tenu du passif de Claire. J’ai aussi trouvé la façon de l’amener assez maladroite, mais je vous laisse juger par vous-même : 

« Quand elle en ressortit une dizaine de minutes plus tard, la serviette de l’hôtel nouée autour de la poitrine, il ne put cette fois se retenir de la regarder.

Son corps étonnamment musclé pour quelqu’un qui était resté si longtemps enfermé, sa peau blanche d’albâtre contrastant avec ses courts cheveux aussi noirs que son regard pénétrant, tout cela le troubla lorsqu’ils se retrouvèrent tous deux à s’observer, le temps suspendu comme s’il n’y avait plus qu’eux sur terre. »

Que dire de plus ?

Eh bien, je n’ai pas encore abordé l’intrigue en tant que telle. C’est une fuite vers l’avant, puisque les héros passent leur temps sur les routes, soit pour échapper à leurs ennemis, soit pour en apprendre davantage sur les Éphulones. En soi, ce n’est pas dérangeant, mais les événements m’ont paru trop précipités pour être totalement crédibles. J’ai également eu du mal avec la narration qui emprunte souvent des raccourcis.

Quant aux Éphulones, ils forment une caste à part entière qui réserve certainement des surprises dans la suite. Dommage que les informations à leur propos ne soient pas plus disséminées dans le récit, car j’avais l’impression de devoir les assimiler subitement par vague.

Un dernier mot sur le système de magie qui se révèle finalement assez basique ; on parle de puissance brute et de sang, tout simplement. Dommage, encore une fois…