Éditeur : Anne Carrière
Date de sortie : 6 mai 2022
Genres : fantasy politiquesteampunk 

Synopsis

« Oui, j’ai peur que l’idée de pureté les aveugle et qu’ils nous mènent tous au Gouffre ! Je connais la puissance du Faëton, je sais ce qu’il inspire aux masses, je sais la ferveur, la brutalité, l’extraordinaire pouvoir qu’il contient. »

Le Triumvirat est le pouvoir nouvellement investi dans la capitale, mais la rébellion s’organise dans les provinces. Et partout, on s’interroge : jusqu’où ira la guerre ? Tandis que la pègre étend son emprise et que la Foi se révèle, le destin des femmes et des hommes de Seth est plus incertain que jamais. Rien n’échappe aux engrenages implacables du cercle- monde. Telle est la tragédie d’un État à l’agonie.

L’Empire s’effondre… Il est désormais en ruine. Quel monstre s’apprête à sortir de ses entrailles fumantes ? En ces temps de clair-obscur, les frontières s’effacent ; la raison et la justice, la victoire et la défaite, tout perd son sens. Rien n’est joué, les combats continuent. Et au milieu de ce chaos, tous veulent toucher la peau du ciel.

Avis lecture

Une suite très attendue, et pourtant…

…je n’ai pas trouvé le temps de m’y plonger l’année de sa sortie. Bon, vu la taille gargantuesque de ma PAL, c’était à prévoir. Et je n’ai jamais qu’un an de retard (lol) ! Par chance, le livre comprend un lexique des personnages et j’ai plutôt une bonne mémoire. J’ai donc pu raccrocher les wagons sans trop de difficultés.

À noter que cette chronique ne sera peut-être pas aussi complète que celle du volet précédent, car beaucoup d’éléments sont toujours d’actualité comme la plume incroyable de Sébastien Coville et son talent pour créer des personnages passionnants ! 

Vous vous apercevrez également que je n’ai pas attribué de coup de cœur à Toucher la peau du ciel, non pas parce que j’ai des reproches à formuler à son encontre, mais tout simplement parce que l’ambiance est très différente. Là où le premier tome était dans les débordements et la révolte, celui-ci débouche sur des batailles rangées et l’apparition d’un nouveau camp. Celui des dieux !

La foi, le plus grand des pouvoirs ?

Tandis que les castes de la Guerre, de la Technique et de la Loi agissent pour tenter de conserver le pouvoir, on en aurait presque oublié la caste de la Foi. Presque !

La religion était à peine abordée dans l’opus précédent, mais elle prend désormais de plus en plus d’ampleur. Sébastien Coville nous dévoile ainsi un tout nouveau pan de son histoire en nous emmenant à la rencontre des dieux. Rien que ça ! Pourquoi ? Comment ? Où ? Je vous laisse le soin de le découvrir, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à une telle… proximité. Prise dans les tourments de la guerre – exactement comme les héros -, j’ai moi aussi été surprise par les manigances de la Foi dont l’influence est plus étendue que ce que l’on pourrait croire. Sans compter les manigances des dieux eux-mêmes… Captivant !

Attention, certaines scènes à caractère violent ou sexuel peuvent mettre le lecteur mal à l’aise. N’oubliez pas qu’il s’agit de fantasy adulte, un peu à la Game of Thrones.

Prêts pour la guerre ?

Comme je l’ai précisé plus haut, l’ambiance de Toucher la peau du ciel est différente de celle du tome précédent. Après les tourments de la rébellion, le pouvoir en place (ou ce qu’il en reste) tente de rétablir l’ordre, ce qui n’est pas au goût de tous. La plèbe est bien décidée à profiter de l’occasion pour faire valoir ses droits et se venger de ses oppresseurs.

De leur côté, plutôt que de continuer à fuir, Alfred de Pergoal et ses compagnons sont en quête de soutiens sur lesquels ils pourront s’appuyer pour renverser Arsène de Virolles et ses alliés. S’ils ne cautionnent pas les débordements de violence inutiles, ils sont en revanche en faveur d’une forme de justice sociale qui permettrait aux damnés de sortir de la misère. Mais le chemin est encore long et les combats à venir nombreux…

Bref, la guerre est en marche et l’atmosphère de ce deuxième volet s’en ressent. Il faut entraîner les volontaires qui ne sont pas soldats de métier, motiver les troupes et trouver de quoi les équiper correctement. Et oui, la rage seule ne suffit pas…

C’est aussi pour cette raison que toutes les avancées technologiques sont bonnes à prendre. De la découverte de la boîte de conserve à la mise au point d’avions militaires, que de sujets fascinants Sébastien Coville nous relate à travers son histoire afin de lui donnant plus de consistance !

Mais, bien sûr, ce qui a le plus retenu mon attention, c’est la science tellurique à laquelle Alfred de Pergoal semble particulièrement sensible. Encore une nouvel enjeu pour lequel je me suis passionnée !

Des héros creusés à tous points de vue

J’ai brièvement abordé la question des personnages dans le point précédent, néanmoins je tiens à souligner l’habileté de l’auteur dans sa manière de construire la narration. Multiple, elle permet de couvrir l’ensemble des protagonistes-clés, tout en leur conférant une voix propre. Rassurez-vous, les narrateurs ne sont pas si nombreux, toutefois ils sont complémentaires et nous permettent de visualiser l’échiquier du pouvoir dans son ensemble… sans pour autant nous dévoiler les dessous de l’intrigue !

À nouveau, j’ai adoré suivre Arsène de Virolles qui laisse petit à petit entrevoir des faiblesses insoupçonnées. Point de perfection non plus du côté d’Alfred de Pergoal qui ne comprend pas vraiment l’intérêt que lui portent les dieux, d’Astrée de Saint-Ange pour qui les préjugés ont la vie dure ou encore de Cornélia qui hésite concernant le camp à soutenir.

En outre, comme dans le premier opus, le dernier chapitre laisse entendre que d’autres forces sont en mouvement. J’ai donc hâte de connaître la fin. Ce sera pour 2023, j’espère !

Autres livres de Sébastien Coville

L’Empire s’effondre (tome 1), Sébastien Coville