Éditeur : Lynks
Date de sortie : 10 octobre 2019
Genre : fantastique

Synopsis

« Les branches tordues se prenaient dans mes vêtements, entravant ma progression dans ce lieu qui semblait coupé du monde. Oppressant. C’était comme si les rameaux étaient prêts à se réveiller d’un long sommeil pour grandir, grandir, et venir nous étouffer, nous emprisonnant pour toujours entre leurs griffes. »

Thorngrove. Sa forêt d’épines. Son manoir abandonné. Sa légende noire. Ses jumelles maudites.

Lorsque Madeline débarque dans une petite ville du Wisconsin et s’intéresse d’un peu trop près à Thorngrove, un vieux domaine isolé, elle déclenche une série d’événements de plus en plus inquiétants.

Et lorsque sa sœur est touchée, son comportement devenant de plus en plus étrange, Madeline se demande quelles forces obscures elle a bien pu réveiller…

Critique

Une lecture parfaite pour Halloween !

C’est exactement ce que je me suis dit en découvrant le synopsis de Thorngrove. Je n’ai donc pas hésité très longtemps avant de le demander en service de presse. Je remercie au passage les éditions Lynks pour l’envoi de ce titre qui demeure l’un de mes préférés de leur collection, avec Le garçon et la ville qui ne souriait plus de David Bry.

Mais revenons-en à Thorngrove. Son manoir hanté, la noirceur qui imprègne ses murs. C’est une belle réussite, entre fantastique et gothique, que nous propose Cécile Guillot !

Des clichés que l’on est heureux de retrouver

Je ne fuis pas tous les clichés, seulement ceux qui me tapent sur les nerfs. En automne, j’aime ainsi me plonger dans des récits mystérieux, surnaturels, voire même un peu horrifiques (mais pas trop, surtout !). Et quoi de mieux qu’une malédiction traversant les âges pour débuter cette saison ?

Avec Thorngrove, Cécile Guillot a répondu à toutes mes attentes. À mesure que l’on avance dans l’histoire, l’ambiance devient de plus en plus oppressante. La tension monte, et l’on ne peut s’empêcher de tourner la page, encore et encore… jusqu’au point final !

Droit au but

En seulement 269 pages, impossible d’explorer d’autres voies que l’intrigue principale. Chaque chapitre est un pas de plus vers Thorngrove. Alors, c’est sûr, on pourrait reprocher à l’auteure d’avoir utilisé quelques raccourcis, surtout au début.

Un devoir d’histoire qui pousse une jeune adolescente à enquêter sur un vieux domaine laissé à l’abandon ? Des sources d’informations à portée de main ? Oui, c’est un peu facile, mais j’ai bien vite oublié ces détails pour me concentrer sur l’essentiel : la lente descente aux enfers de nos héroïnes…

…qui forment un étrange duo

Deux ans séparent les soeurs, Madeline et Meadow. Si la première traverse une période de rébellion suite à la séparation de ses parents, la seconde semble vivre dans un autre monde. Sans souffrir d’un retard mental, Meadow agit bizarrement et tient des propos pour le moins étranges.

Si cette différence met les nerfs de Madeline à rude épreuve, on comprend rapidement que cette dernière est profondément attachée à sa soeur. Leur complicité est bien évidemment entachée par des disputes, des incompréhensions et des non-dits, mais elle existe bel et bien. Et c’est cette relation toute particulière que Cécile Guillot a choisi de mettre en avant, alternant les points de vue.

Quand des zones d’ombres persistent

Comme on peut s’y attendre, le final est un brin horrifique ; il confère quelques frissons sans pour autant aller trop loin dans l’effroi. C’était donc parfait pour moi, même si je l’ai trouvé expéditif. D’ailleurs, l’auteure ne nous offre pas d’explications poussées au sujet de cette malédiction, préférant plutôt nous laisser sur un sentiment d’épouvante. Simple et efficace !