Éditeur : Chat Noir
Date de sortie : 1er avril 2020
Genres : fantastique, horreur
Synopsis
Fuyant un père qui les maltraite, Silla et Nori arrivent à « La Baume », le manoir de leur tante, une vieille bâtisse couleur de sang. Pour la première fois, les deux sœurs se sentent enfin en sécurité. Mais peu à peu une sombre réalité se dévoile… Le bois qui entoure la propriété n’est-il pas trop silencieux ?
Tant de questions restent sans réponse : qui est cet homme que seule Nori peut voir ? Tante Cath n’est-elle pas en train de sombrer dans la folie ? Et pourquoi les arbres semblent-ils se rapprocher ?
Critique
Un roman d’ambiance…
Bien que je ne sois pas une adepte du genre horrifique, j’apprécie particulièrement les ambiances glauques. C’est justement pour cette raison que j’ai acheté Ce qui hante les bois lors de la Foire du Livre de Bruxelles, malgré quelques appréhensions. Et oui, si j’aime le glauque, je n’aime pas me faire peur. Ceci est totalement contradictoire, n’est-ce pas ?
Heureusement, j’ai trouvé ce que j’attendais dans ce one-shot : une atmosphère suffocante, une touche de fantastique et une incompréhension totale face aux mystères qui enveloppent les bois autour du manoir. Un mélange détonnant !
…et un chef-d’oeuvre stylistique !
Prenante, la plume de Dawn Kurtagich capte l’attention du lecteur dès les premières lignes. Ses phrases sont courtes et percutantes, ses mots d’une justesse incroyable. Son talent pour instaurer, peu à peu, un sentiment proche de la folie est sans pareil ! Et pourtant, il s’agit d’une traduction.
De plus, je suis admirative du travail réalisé par la maison d’édition. Les changements de typographie, les variations de taille de la police, les ajouts de notes manuscrites : chaque page est comme une oeuvre d’art, même si on ne la comprend pas toujours !
Le résultat participe sans conteste à l’expérience d’effroi que vit le lecteur…
Quand même le dernier refuge est perdu, que reste-t-il ?
Alors qu’elle fuit un père violent, Silla porte le poids du monde sur ses épaules. Du moins, le poids de son monde. Elle doit devenir mère avant l’heure pour s’occuper de sa petite sœur et la préserver de tous les dangers. Mais n’est-elle pas, elle aussi, traumatisée ?
Apprendre à la connaître n’a pas été simple. Il s’agit d’un personnage complexe, dévasté et dévoré par la peur. Pleine de haine et de rancœur, Silla est capable de s’en prendre à Nori et de le regretter la seconde suivante. Son désir ardent de protéger cette dernière est néanmoins ce qui l’incite à lutter. À survivre ! Tandis que les bois alentour se rapprochent inexorablement…
Oh, elle n’est pas la seule à craindre les arbres. Tante Cath ne s’est jamais remise de ce qui s’est passé, autrefois, dans les bois. Mais que s’est-il passé au juste ? Je vous laisse le découvrir !
Sachez simplement que la folie guette les pensées de nos personnages. Alors que l’on croit les comprendre enfin, ils nous échappent, nous délivrent un nouveau pan de la vérité. Ou peut-être nous mentent-ils sans le savoir ? C’est possible ! Et, chaque fois, j’ai été obligée de tout remettre en question, d’attendre un nouvel indice…
Peut-être aurais-je dû être effrayée ?
Cette question, je me la suis posée à plusieurs reprises. En effet, même si j’étais particulièrement sensible au style de l’auteure, je n’ai pas éprouvé le moindre soupçon de peur – il faut dire que je suis une habituée de ce genre d’ambiance et que le récit ne verse jamais dans le gore (ouf !).
J’ai donc eu le temps de décortiquer l’intrigue et, je dois avouer, qu’elle m’a paru répétitive par moments. Et pour cause, nos deux héroïnes tournent littéralement en rond. En fait, Dawn Kurtagich crée des boucles lourdes de signification, et c’était extrêmement bien joué. Cependant, j’ai pour ma part ressenti des longueurs, d’autant plus que la première partie ne nous offre aucune réponse.
Bref, je commençais à m’impatienter ! Jusqu’à ce que…
…l’histoire explose !
Après voir tourmenté Silla et Nori plus que de raison, l’auteure amorce le dénouement de son récit. Et sincèrement, je me demandais de quelle manière elle allait bien pouvoir nous offrir un final digne de ce nom. J’avais effectivement relevé quelques facilités, quelques incohérences dans le scénario – du moins, c’est ce que je croyais au début ! En vérité, Dawn Kurtagich maîtrise son intrigue jusque dans les moindres détails, n’en doutez pas !
Quoi qu’il en soit, le rythme s’accélère soudain en seconde partie. Et j’étais alors incapable de m’arrêter de lire !
Un final magistral
Je n’ai pas d’autres mots pour vous décrire ce dénouement. Il a dépassé mes attentes, a transpercé mon cœur de mille et une émotions, m’a fourni toutes les explications que j’exigeais. Même si je ne peux oublier les longueurs du début, il m’a convaincue de l’intérêt de cette histoire. Car le final, c’est la clef de tout. C’est ce qui nous permet de comprendre ce qui hante vraiment les bois.
À présent, il ne me reste plus qu’à plonger dans The Dead House, autre roman de Dawn Kurtagich. J’ai hâte !
21 avril 2020 at 10 10 26 04264
Merci pour cet avis, qui me décide à l’acheter! Je vais attendre la version papier pour le lire 🙂
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22 avril 2020 at 13 01 14 04144
Ravie de t’avoir convaincue, j’espère que tu l’apprécieras autant que moi, voire même davantage 😉. Hâte d’avoir ton retour !
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21 avril 2020 at 15 03 26 04264
Voilà qui donne envie ! 😉
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2 Mai 2020 at 10 10 52 05525
Olalala vivement la fin du confinement qu’il arrive chez moi et que je puisse enfin le lire ^^ Je suis curieuse d’avoir ton avis sur The Dead House car il devrait me plaire mais bizarrement il ne me tente pas trop 😀
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7 Mai 2020 at 13 01 50 05505
Je pense que Ce qui hante les bois est typiquement ton genre de lecture 😛. Par contre, je n’ai pas prévu de lire The Dead House prochainement, donc il faudra patienter un peu ^^. Mais c’est vrai que les deux ont l’air très différents !
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2 Mai 2020 at 22 10 00 05005
Rien que pour le final, c’est tentant ! En plus, la couv’ est canon. ❤
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7 Mai 2020 at 13 01 48 05485
Ah, j’aimerais beaucoup connaître ton avis sur ce roman qui, pour moi, sort de l’ordinaire 😉.
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5 Mai 2020 at 9 09 49 05495
la couverture est magnifique 🙂 ta chronique m’intrigue (comme souvent d’ailleurs), mais je ne pense pas accrocher à cet univers un peu inquiétant !
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7 Mai 2020 at 13 01 48 05485
C’est un livre assez étrange, c’est sûr ! S’il ne t’attire pas, alors c’est peut-être le signe que le genre ne te correspond pas 😉.
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18 Mai 2020 at 11 11 33 05335
Je note il a l’air super
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