Éditeur : Bragelonne / Castelmore (collection BigBang)
Date de sortie : 13 novembre 2019
Genre : post-apocalyptique (young adult)

Synopsis

Où mènent les chemins d’un monde qui se déchire ?

Matthew, Camille et le loup Sarabe errent dans les ruines de leur monde. Jusqu’à ce que la petite fille décide de fausser compagnie à son père d’adoption. Car Camille s’est fixé une nouvelle mission : sauver Matthew, et pour cela, elle doit retrouver ceux qu’ils ont perdus, et qui représentaient leur seule vraie famille. Ailleurs, Charly et Kiran se sont reconstruits comme ils l’ont pu, se créant un havre de paix à deux, loin de tout.

Mais pourront-ils vraiment échapper au conflit qui se prépare ? Car lorsque l’homme n’a plus rien, il lui reste toujours la guerre. Malgré eux, tous auront un rôle à jouer dans cette ère des révoltes.

Critique

Comme une sensation de vide à l’intérieur

Après avoir dévoré le deuxième tome d’Apocalypse Blues, Saiwhisper et moi avons décidé d’enchaîner directement avec le troisième. Vous ferez sûrement de même si vous vous lancez dans la saga, tant Le Crépuscule du monde prend aux tripes ! Honnêtement, j’avais besoin de savoir ce qui allait arriver à nos héros.

Voilà, maintenant je sais. Est-ce que je me sens mieux pour autant ? Pas vraiment ! Quand j’ai tourné la dernière page, j’étais à bout de souffle. À bout de tout, en fait. C’est une certitude, j’ai adoré cette histoire et je la recommande sans hésiter, mais pas aux âmes sensibles. Car j’ai pris un boulet de canon en pleine face !

D’ailleurs, plusieurs semaines après ma lecture, je ne sais toujours pas si je m’en suis totalement remise…

Le temps a passé, les choses ont changé…

Quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai découvert que le groupe s’était séparé. En effet, Charly et Kiran ont pris la tangente, laissant Matthew s’occuper de Camille. Mais pourquoi ?! L’histoire n’aurait pas pu débuter plus mal ! Quoique, j’avais peut-être tort…

Chloé Jo Bertrand prend le temps de revenir sur les événements qui ont conduit à cette séparation. Elle nous les confie par bribes, ajoutant une tension supplémentaire au récit. En outre, en faisant un bond de quelques mois, elle relance son intrigue sans s’encombrer de détails inutiles et franchit un cap dans l’histoire de l’humanité. Après les catastrophes climatiques, signe que la nature a repris ses droits, voici venir l’ère des révoltes…

Certes, la survie est toujours au centre de toutes les préoccupations, mais elle a changé de registre. Ici, il n’est plus vraiment question de lutter face à la dureté de la nature, mais de vaincre les autres. Ceux qui vous veulent du mal ! Ah, l’être humain, cette créature abominable que Chloé Jo Bertrand illustre avec brio.

Entre folie et guerre civile

Matthew est au bord du gouffre. Il a perdu son frère, ses amis et maintenant Camille. Comment survivre à tant de pertes ? Même Sarabe, son fidèle loup, montre des signes de faiblesse. Lui aussi le laissera-t-il ? Pourtant, en dépit de ses douleurs, Matthew refuse d’abandonner et part à la recherche de sa fille adoptive. 

Je me suis vraiment inquiétée pour ce personnage. Kiran et Charly ont toujours ma préférence, mais j’ai découvert Matthew sous un autre jour. Dans ses derniers retranchements, en vérité. Il m’a touchée et fait tellement de peine, au point de préférer le voir mourir plutôt que céder à la folie. Une preuve, s’il en fallait encore une, que l’auteure manie les sentiments avec une adresse inégalable !

Mais tandis que Matthew fait face à ses démons, Kiran et Charly prennent part, bien malgré eux, à une guerre civile qui finit par perdre tout son sens. Les hommes changent de camp aussi facilement que de chemise et se battent pour un bout de territoire qui ne leur apportera que peu de ressources. Bref, ici aussi, la folie guette…

Cela n’a pas vraiment aidé mon petit cœur, déjà fort éprouvé, à aller mieux. Une fois encore, j’ai passé mon temps à me ronger les sangs à l’idée que l’un d’entre eux puisse mourir, alors que leur amour est l’une des plus belles choses qui subsiste dans ce monde dévasté ! C’est dingue comme les émotions sont exacerbées lorsque la vie ne tient qu’à un fil…

Pas de coup de cœur ?

Cette trilogie, c’est un tumulte d’émotions violentes qu’il est parfois difficile d’encaisser. À plusieurs reprises, j’ai été obligée de reposer ce troisième opus, afin de me rappeler que c’était une fiction. C’est ce qui m’a permis de comprendre que j’avais une légère préférence pour le tome précédent.

J’ai effectivement relevé un bémol : la fuite vers l’avant de Camille finit par tourner en rond. Qu’elle parvienne à s’en sortir, même quelques jours, relève du miracle, alors peut-être n’ai-je pas tout à fait cru en cette partie de l’histoire.

Ça n’en finira donc jamais ?

Nos héros ont déjà trop vécu, c’est certain. Leurs traumatismes sont comme des blessures à vif qui refusent de se refermer. Et l’auteure en rajoute, encore et encore. C’était peut-être trop, finalement. Un peu trop de bouleversements, de morts et de violence. J’ai vécu ce livre comme épreuve, ce qui est assez étrange. Certes, je l’ai adoré, mais il n’en reste pas moins difficile à vivre. 

Alors, j’ai envie de vous dire que je ne relirai jamais cette trilogie. Ce serait dommage, n’est-ce pas ? Mais pour l’instant, les douleurs sont encore trop vivaces dans ma mémoire. Heureusement, Chloé Jo Bertrand nous offre une vraie fin, ce qui nous permet de refermer le livre sans mille et une questions en tête.

Du même auteur

Apocalypse Blues, tome 1 : La Saison des ravages, Chloé Jo Bertrand
Apocalypse Blues, tome 2 : Le Crépuscule du monde, Chloé Jo Bertrand