Éditeur : Pocket
Date de sortie : 16 juillet 2020
Genres : fantasy historique, fantasy politique

Synopsis

1130, Princée d’Antioche – au nord de l’actuelle Syrie.

Fille du roi Baudouin de Jérusalem, la princesse Alix s’apprête à accoucher d’un fils illégitime, fruit de ses amours avec le connétable Renaud Mazoir. Alors que le sort du nouveau-né paraît scellé, son père arrive à temps pour le sauver. L’accoucheuse, elle, est tuée non sans avoir eu le temps de jeter sur Alix une malédiction : un djinn sera désormais à jamais dans son ombre.

Mis à l’abri des velléités meurtrières de sa mère, l’enfant grandira au sein de la mystérieuse secte des Assassins, à laquelle son destin sera lié. Et la princesse maudite, poussée par une ambition dévorante, sera emportée dans les tourments d’une terre dont l’histoire s’écrit dans le sang…

Critique

Une découverte signée Pocket

Cet été, j’ai reçu un mail des éditions Pocket m’invitant à piocher dans leurs dernières parutions de l’imaginaire. Si je ne les avais pas déjà lus en grand format, j’aurais indubitablement opté pour Le Dieu oiseau d’Aurélie Wellenstein, Le garçon et la ville qui ne souriait plus de David Bry ou encore Rouille de Floriane Soulas. Autant de bons romans que je vous conseille sans hésiter, maintenant qu’ils sont disponibles à petit prix !

Mon choix s’est donc porté sur le premier tome de Djinn. Il s’agit pourtant d’une saga de fantasy historique, genre que j’avais décidé d’abandonner après ma lecture des Ombres de Wielstadt de Pierre Pevel, car il ne me correspond guère. Mais alors… pourquoi avoir demandé La Maudite en service de presse ? Eh bien, parce que le synopsis promettait une intrigue politique dans un cadre oriental, deux éléments qui me passionnent en règle générale. Je tiens donc à remercier la maison d’édition Pocket pour l’envoi !

Un bon titre de fantasy, mais…

Comme vous pouvez le constater, ma note est à peine supérieure à la moyenne. Je tiens cependant à souligner que ce premier volume possède de véritables atouts. Il a d’ailleurs remporté un certain succès auprès d’autres blogueurs tels que Le Monde d’Elhyandra, Au Pays des Cave Trolls et Albédo.

En ce qui me concerne, je dois avouer que l’aspect historique m’a quelque peu rebutée. Même si je suis contente d’avoir effectué cette dernière tentative, je pense abandonner le genre définitivement.

Le djinn, cette créature fascinante

Ayant adoré Rozenn de Laëtita Danae, j’étais plus que ravie de retrouver ce type de créature tout droit sortie du bestiaire oriental et cela, dès le premier chapitre. Néanmoins, même si le djinn est clairement identifié, ses pouvoirs demeurent mystérieux, son but inconnu. D’ailleurs, il disparaît régulièrement de l’intrigue pour mieux nous surprendre par la suite. Bon, je l’avoue, j’aurais aimé en apprendre davantage à son sujet, le fantastique étant finalement peu présent malgré son rôle prépondérant dans le récit.

Dans le même registre, j’ai apprécié découvrir les croyances de Saïf, un chef ismaélien qui garde jalousement ses secrets. Son personnage, et la foi qu’il revendique, promet de beaux rebondissements pour le tome 2.

Un nombre impressionnant de personnages

C’est probablement l’un des plus grands bémols de cette saga, et je ne suis pas la seule à l’avoir relevé. Aussi, armez-vous de courage (ou d’un carnet de notes) avant de vous lancer dans Djinn. Pour ma part, je n’étais pas prête ! Honnêtement, les positions et les relations de chaque personnage sont rapidement devenues floues. Ceci est particulièrement vrai pour Zengi ; il s’agit d’un émir turc que l’on croise à plusieures reprises, mais j’aurais bien du mal à vous en dire plus à son sujet. Bref, je regrette l’absence d’un glossaire en fin de livre.

Par chance, Jean-Louis Fetjaine nous offre deux repères : Renaud Mazoir, le héros par excellence auquel on s’attache facilement pour ses valeurs, et Alix, la princesse maudite. Si sa présence pimente considérablement l’histoire, elle m’a laissé un sentiment mitigé. D’un côté, elle m’attendrissait par son envie de régner au même titre que son défunt mari en dépit de sa condition de femme. De l’autre, elle me paraissait froide, voire inhumaine dans certaines de ses attitudes.

Et c’est sans compter ses échecs répétés qui font piétiner l’intrigue. En effet, peu de ses manoeuvres aboutissent réellement, l’obligeant alors à revoir l’ensemble de ses plans. Je l’admets, ce retour systématique à la case départ m’a autant irritée que l’héroïne elle-même !

Un manque flagrant de transitions

Quand j’ai débuté La Maudite, je craignais de m’embourber dans les faits historiques, au demeurant multiples. Mais ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé. Bien sûr, j’ai manqué quelques détails au sujet de guerres, d’alliances ou de renversements, mais cela ne m’a pas empêchée de suivre le fil de l’histoire. Non, en vérité, ce qui m’a posé problème, c’est le manque de transitions entre les chapitres. Bien souvent, des semaines ou des mois se sont écoulés entre ces derniers. Le lecteur doit alors appréhender en deux ou trois lignes seulement, et pas toujours très explicites, les événements survenus entre-temps. Pas facile lorsque l’on n’est pas un habitué du genre, croyez-moi !

Par contre, je dois reconnaître à l’auteur un véritable dynamisme dans la construction de son scénario. Entre machinations politiques et batailles, il est impossible de s’ennuyer !

Lirai-je la suite ?

Non, malheureusement. Le final est certes prometteur, cependant je me sens déjà dépassée par l’aspect historique du récit. Pour preuve, ma lecture remonte à deux semaines, et les éléments se brouillent déjà dans ma mémoire.

En conclusion, ce n’est pas un genre qui me correspond. Mais, qui sait, vous l’apprécierez peut-être davantage que moi !