Éditeur : Pocket
Date de sortie : 9 juin 2022
Genre : merveilleux

Synopsis

Belle était loin d’être aussi jolie que ses sœurs aînées, Grâce et Espérance. À quoi bon ? Aux soirées mondaines, aux robes somptueuses, elle préférait les bibliothèques et les livres. Quand son père se trouva ruiné, la famille fut réduite à habiter une humble maison, dans un village au fond des bois. Tous auraient pu vivre ainsi, heureux d’une existence loin du luxe et des lumières de la vie, mais le destin s’acharna de nouveau.

Quand son père revint au foyer avec l’histoire d’un château magique et de la terrible promesse qu’il avait dû faire à la Bête qui y viva,t Belle partit de son plein gré affronter le monstre et sa question sans cesse répétée :

« Belle, voulez-vous m’épouser ? »

Critique

Une nouvelle réécriture du conte de La Belle et la Bête ?

Pas vraiment, car la traduction de Belle a été publiée en grand format en 2011 chez les éditions Mnémos, puis en poche en 2015 chez les éditions Pocket. L’édition actuelle bénéficie simplement d’une nouvelle couverture de manière à créer un renouveau et, il faut bien l’avouer, je n’ai pas hésité à en profiter.

Je remercie donc les éditions Pocket pour l’envoi de ce roman !

À chaque réécriture, un avis différent

Et non, ce n’est pas ma première réécriture de La Belle et la Bête. En fait, c’est la troisième, car j’ai précédemment lu La Bête du bois perdu de Nina Gorlier et Rose éternelle d’Ophélie Duchemin. Si j’avais apprécié l’originalité du premier récit, son rythme en dents de scie et son côté répétitif avaient conduit à une lecture mitigée.

Quant au second, même si je comprends son succès, il y avait bien trop de romance à mon goût. Alors oui, je sais, La Belle et la Bête, c’est une histoire d’amour, mais rien ne l’oblige à tirer en longueur, ni à verser dans le mélodrame. De plus, les personnages étaient pour la plupart stéréotypés, alors que le côté conte s’effaçait complètement au profit d’un scénario relativement « réaliste ». Voilà pourquoi j’ai renoncé à poursuivre la saga…

Conclusion : Belle est à ce jour ma réécriture préférée. Même si le roman n’est pas exempt de défauts, j’ai pris plaisir à le dévorer entre deux gros pavés !

Une histoire fidèle à l’original

Que les choses soient claires : la volonté de Robin McKinley n’est pas de réinventer le conte de La Belle et la Bête, plutôt de le remettre au goût du jour. On y retrouve donc tous les ingrédients habituels : l’héroïne plus absorbée par les livres que par l’idée de se marier, la faillite du père dont le poids de la culpabilité rivalise avec la profondeur de son dévouement envers ses filles, la Bête en manque d’amour dans son immense château…

On n’échappe pas non plus aux clichés du genre – les personnages sont tous un peu trop complaisants, les solutions trop facilement trouvées, l’acceptation du surnaturel un peu trop rapide – mais l’ambiance propre aux contes les rend appréciables. Ce que je recherche dans ce type de récit, c’est justement la simplicité ; quelques adjectifs suffisent à décrire les protagonistes, permettant à l’histoire de se poursuivre très rapidement. Pour preuve, le roman ne compte que 256 pages.

Un rythme inégal ?

Robin McKinley prend le temps de poser le cadre du récit : le naufrage financier du père de Belle, le désespoir de la famille, la perte de son foyer, etc. En bref, beaucoup de descriptions pour peu d’action. Comme je suis de plus en plus impatiente, j’ai trouvé ces débuts un peu longs.

À l’inverse, le dénouement m’a semblé beaucoup trop rapide. Je dirais même abrupt ! Alors que je prenais plaisir à voir la relation entre Belle et la Bête se tisser, la narration s’est brusquement accélérée pour s’achever tout aussi vite. L’auteure va tout de même jusqu’au bout de son récit, mais le final, que j’estime être le plus important, ne fait que quelques pages. Dommage, vraiment !

Et si j’aimais la romance en fin de compte ?

Bon, j’y vais un peu fort. Mais il m’arrive d’apprécier certaines histoires d’amour. Certes, je ne serai jamais une grande fan de romance, mais certains livres feront figure d’exception, comme Belle. Peut-être est-ce le dynamisme du récit qui ne s’attarde pas sur des moments trop mièvres, la nature douce amère de la Bête ou, tout simplement, la magie du conte, quoi qu’il en soit un petit quelque chose a su faire la différence. 

J’ai pris beaucoup de plaisir à assister à la naissance des sentiments de Belle face à la solitude évidente de la Bête. De la peine, de la compassion et, finalement, de l’amour. Un chemin tout tracé que j’ai suivi sans rechigner !