Editeur : Nathan
Date de sortie : 5 avril 2018
Genres : dystopie, uchronie (young adult)

Synopsis

Dans un pays gouverné par une caste aux pouvoirs surnaturels, chacun doit donner 10 ans de sa vie en esclavage.

Luke, condamné pour son rôle dans la rébellion, est exilé chez le terrible Lord Crovan. Personne n’est jamais ressorti vivant ou sain d’esprit des prisons de ce tortionnaire.

Abi, quant à elle, est en cavale. Pour faire libérer son frère, elle entre en contact avec la rébellion. Mais est-elle prête à tout risquer, jusqu’à ses idéaux ? Alors que le régime se durcit et que le sang coule jusque dans les rues de Londres, l’amour et le courage peuvent-ils vaincre la tyrannie et la magie ?

Critique

Quand les personnages dévoilent leur jeu…

C’était déjà l’un des plus gros points forts du premier tome, mais Vic James s’est encore une fois surpassée ; ses personnages sont tout simplement uniques ! Ni blancs, ni noirs, ils sont déchirés par leurs passions, leurs pulsions et leurs sentiments, bons ou mauvais. Si parfois, ils accomplissent des miracles, ils sont également capables des pires méfaits. En bref, ils sont humains et c’est assez rare, en dystopie, de mélanger le Bien et le Mal, de supprimer volontairement les barrières entre les deux camps. Cerise sur le gâteau, l’auteure parvient à rendre le tout cohérent.

Bon, je ne vais pas vous en dire trop sur les intentions de chacun, mais sachez que je suis toujours aussi fascinée par Silyen. Ses airs mystérieux, ses recherches sur le Don, ses interventions aux motivations secrètes, tout chez lui m’interpelle ! Quant à Jenner et Gavar, ils m’ont franchement étonnée, mais je ne vous dirai pas de quelle manière, je préfère vous laisser la surprise !

Du côté des roturiers, Abi rejoint la résistance menée par Meylir et Bodina. Ensemble, ils passent à l’offensive pour sauver Luke du terrible Crovan dont on découvre enfin les agissements. Et, croyez-moi, ça vaut le détour ! Car vous êtes à mille lieues d’imaginer ce qui vous attend…

On aurait pu s’y perdre, mais en fait non !

Luke, Abi, les frères Jardine, Bodina ou encore Bouda : les héros de cette saga sont nombreux, c’est certain. Pourtant, ils sont tous bien ancrés dans mon esprit, avec leurs particularités, leurs désirs, leurs craintes. Bien qu’il soit difficile de jongler avec autant de personnalités sans perdre le lecteur, Vic James réussit ce tour de force en toute simplicité.

Son secret ? Une construction habilement réfléchie et une psychologie différente pour chacun d’entre eux. Toute leur complexité reflète leur nature humaine. Je vais prendre pour exemple les prisonniers d’Eilean Dòchais, le château de Crovan : chacun est capable du pire et du meilleur dans cet endroit, et c’est justement cette liberté qui constitue leur plus grand châtiment. Se découvrir de sombres penchants n’est en effet pas très plaisant, mais Crovan a le don de faire ressortir le mauvais chez ses hôtes, prouvant ainsi qu’ils méritent leur punition.

Néanmoins, rien n’est jamais dit très clairement. Et c’est ça qui est passionnant : tenter de percer à jour les différents personnages, à travers le regard de Luke. Mais Vic James est tellement douée pour les faux-semblants que je me suis fait berner !

Préparez-vous au pire !

L’auteure ne maîtrise pas seulement les protagonistes de son récit, elle est aussi incroyablement talentueuse lorsqu’il s’agit d’emmener le lecteur dans une suite de rebondissements inattendus, parfois tragiques, mais toujours rationnels. Et même si je m’y étais préparée, j’ai malgré tout été surprise.

Joie, colère, tristesse, je suis passée par tous les stades émotionnels durant ma lecture.

Dans un univers où tous ne sont pas nés égaux…

C’est une histoire vieille comme le monde, mais qui fonctionne toujours aussi bien : la rébellion contre l’autorité. Je l’ai dit plus haut, il n’y a pas vraiment de monstres dans Les Puissants, seulement des gens qui ont terriblement souffert et souhaitent voir leurs torts réparés et d’autres qui ont pris l’habitude du pouvoir et se complaisent dans leur supériorité.

C’est l’histoire d’un déséquilibre qui justifie les plus grands combats. Qui n’a pas envie d’assister à ça, d’autant plus que c’est raconté avec brio ? Personnellement, je me jetterai sur le tome 3 dès sa sortie, au printemps 2019.

Du même auteur

Les Puissants, tome 1 : Esclaves, Vic James
Les Puissants, tome 3 : Libres, Vic James