Editeur : Snag
Date de sortie : 4 avril 2019
Genres : steampunk, thriller (young adult)

Synopsis

Londres, East-End, 1888, ère industrielle.

C’est dans ce quartier malfamé que vivent Nathaniel et sa sœur de rue, Luna. Lui, sillonne les rues à la tombée de La nuit. Elle, est une voleuse hors pair. Mais un soir, lors d’une énième tournée, le jeune homme fait une macabre découverte.

Des rues sombres de la capitale en passant par un manoir victorien luxueux. De soirées mondaines où le diamant est roi aux tavernes miteuses où l’opium circule dans les veines…

Prenez garde, personne ne sort indemne d’un tel voyage. 

Critique

Un presque coup de coeur pour les débuts de l’histoire

Lorsque Johanna Marines m’a contactée afin de me proposer son livre en service de presse, je dois dire que j’étais plutôt contente. Pourquoi ? Eh bien, parce que Cendres est un roman steampunk, un genre qui m’attire de plus en plus.

Je me dois néanmoins de souligner un détail important : le côté steampunk est assez peu représenté. Pour autant, ce n’est pas une faiblesse ; en jetant quelques éléments du décor, en instaurant une ambiance délicieusement oppressante, l’auteure parvient à nous entraîner avec elle au coeur de son histoire.

Son plus grand point fort ? Sa plume, fluide et sans chichis, qui m’a transportée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Des bas quartiers au manoir des Henwoorth

Dans Cendres, deux mondes se confrontent ; d’un côté la pauvreté et la maladie, de l’autre la haute société et ses soirées mondaines. Si cette idée n’est pas novatrice, elle est brillamment incarnée par les personnages principaux, Agathe et Nathaniel. J’ai préféré la première, pour son courage et sa détermination, au second qui m’a semblé un peu résigné en dépit des encouragements de Luna, sa soeur d’adoption.

Quant aux Henwoorth, c’est le cliché parfait de la riche famille qui cache nombre de secrets sous des manières élégantes. Pour une fois cependant, je n’utilise pas le mot « cliché » de façon négative, car c’est typiquement le genre de contexte qui m’attire, personnellement.

Quelques faiblesses dans le scénario

Comme dit plus haut, j’ai vraiment apprécié la mise en place de l’intrigue, lorsque l’on touche du doigt certains mystères, que l’on entraperçoit les dessous de l’enquête. Néanmoins, la suite m’a laissé un sentiment plus mitigé et ce, pour deux raisons.

Tout d’abord, le rythme m’a paru un brin chaotique. En effet, les choses s’accélèrent subitement à la moitié du livre et, si les révélations s’y prêtent, j’ai trouvé ce changement trop brutal. Ce qui m’a gênée surtout, c’est le manque de repères temporels ; j’étais bien souvent prise de court par l’évolution du récit.

Cela m’amène d’ailleurs à la raison suivante : l’absence de transitions. Soyons clairs, je ne remets pas en question les idées de Johanna Marines, que je trouve excellentes. Mais le déroulé de l’intrigue n’a pas été suffisamment approfondi, selon moi. D’un chapitre à l’autre, l’histoire avance à pas de géant et j’ai eu comme l’impression de devoir compléter les blancs. Résultat : le roman perd en crédibilité, et c’est bien dommage !

En outre, j’estime qu’il est important de développer une relation, qu’elle soit amicale ou amoureuse. Or, dans Cendres, les rapports entre les personnages ne reposent pas sur des bases solides, seulement sur quelques passages assez limités.

Des interrogations qui persistent

C’est l’autre point noir de ma chronique, mais il rejoint le précédent. En effet, comme l’auteure n’a pas souhaité s’attarder sur les détails – et c’est une approche que je respecte, malgré tout ! -, certains chemins dans l’intrigue n’ont pas trouvé de réponses. De ce fait, et même s’il est possible de deviner les éléments manquants, je suis ressortie frustrée de ma lecture.

Heureusement, Johanna Marines a pris le temps de répondre à mes questions, et j’ai beaucoup apprécié notre échange.

Un final qui déroge à la règle

Si Cendres n’échappe pas à quelques stéréotypes propres au young adult, il n’est pas tombé dans le piège d’une fin facile, loin s’en faut ! Pour être honnête avec vous, j’ai adoré le dénouement qui résume bien l’esprit, sombre et angoissant, de ce one-shot.

Alors, en dépit des deux ou trois bémols évoqués ci-dessus, j’ai passé un bon moment entre les pages de ce roman.

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