Éditeur : Bragelonne / Castelmore (collection BigBang)
Date de sortie : 5 mai 2021
Genre : fantasy politique (young adult)

Synopsis

Dans toutes les îles de l’empire du Phénix, on prélève sur chaque enfant un éclat d’os derrière l’oreille, lors d’un rituel dangereux et trop souvent mortel. Grâce à ces éclats, l’empereur détesté peut créer et contrôler de redoutables chimères animales, les concepts.

Sa fille, Lin, privée de ses souvenirs par une étrange maladie, aspire à devenir l’héritière officielle du trône, mais son père semble lui préférer Bayan, son fils adoptif. Pour tenter de prouver sa valeur, Lin se lance dans l’apprentissage secret et défendu de la magie d’os… tandis qu’à travers tout l’archipel la révolte contre l’empereur gronde et s’organise, entraînant dans ses filets le contrebandier Jovis, en quête de sa femme disparue.

Alors que la révolution vient frapper aux portes du palais, Lin découvre que le pouvoir de la magie d’os a un prix. Elle va devoir décider jusqu’où elle peut aller pour reconquérir son héritage… et sauver son peuple.

Critique

Une exclusivité à ne pas manquer !

C’est avec grand plaisir que j’ai reçu le mail des éditions Castelmore me proposant La Fille aux éclats d’os en service de presse. Mais en plus d’une superbe version reliée, j’ai également reçu des goodies : un carnet aux couleurs de la saga, une clef en guise de marque-page et un set de stickers.

J’adresse donc mille mercis à la maison d’édition pour l’envoi de cette box ! Cette dernière était d’ailleurs prévue pour toute précommande. Tenté ? Eh bien, il est encore temps de participer, puisque le roman sort demain (toutes les informations sont disponibles ici).

Un peu d’originalité, mais pas trop

D’inspiration asiatique, L’Empire d’écume est un dépaysement bienvenu dans un horizon littéraire qui manque de diversité. En effet, même si j’essaie de varier mes lectures, nombre de romans de fantasy sont basés sur un cadre purement occidental. Et puis, quand l’univers se montre aussi passionnant que celui-ci, on ne peut qu’apprécier cette nouveauté. 

Pour autant, il me paraît important de préciser que l’auteure ne révolutionne pas le genre. Cette histoire est celle d’un Empire au bord de la révolte. N’accordant d’attention qu’à ses précieuses chimères, l’empereur ne se rend pas compte du lourd tribut que paye son peuple pour lui permettre de poursuivre ses expériences. Bientôt, il se soulèvera ! Or, ce scénario, je l’ai déjà croisé à maintes reprises dans de précédentes lectures, mais je ne me lasse pas de voir complots et machinations se mettre en place…

Enfin, n’oublions pas le système de magie qui a dépassé toutes mes attentes. Je ne peux vous en dire trop, mais sachez qu’il est à la fois cohérent et complexe. Pour moi, il s’apparente quelque peu aux sciences informatiques, tout du moins il paraît aussi poussé. Bref, un vrai régal !

Une intrigue habilement construite

Comme le fait remarquer Le culte d’Apophis dans son article dédié à ce premier opus, l’intrigue peut se révéler prévisible pour celui qui possède déjà un certain bagage en fantasy. Et pourtant… j’ai adoré m’y plonger, tourner les pages et découvrir l’avenir des héros.

Ainsi, même si j’ai deviné certains éléments-clefs du récit, même si j’ai déjoué certains pièges de l’auteure, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai suivi Lin dans ses pérégrinations. Et puis, Andrea Stewart ne se contente pas d’esquisser un univers, de citer des personnages ou d’amorcer une intrigue. Elle nous offre moult détails de façon très naturelle et, par ce biais, construit une trame aussi prenante qu’équilibrée.

Une héroïne prête à tous les sacrifices

Si le synopsis ne fait mention que de Lin, celle-ci partage le devant de la scène avec Jovis, un contrebandier qui souffre de la disparition de sa femme. Deux points de vue qui s’appuient sur une narration à la première personne, instaurant une réelle proximité avec le lecteur. 

J’ai tout particulièrement apprécié Lin. Heurtée par l’insensibilité de son père, elle fait néanmoins preuve d’une combativité exemplaire et d’une intelligence vive en dépit de sa mémoire qui lui fait défaut. Jovis, quant à lui, m’a conquise dans une moindre mesure. Certains passages le voient s’apitoyer sur son sort et bien qu’ils soient justifiés, ils m’ont un tantinet lassée. En outre, il se laisse convaincre un peu trop facilement d’aider les autres, même si c’est pour de l’argent. Cela n’est pourtant pas bien grave, car il a emprunté le chemin que je souhaitais aux côtés de Mephi, son compagnon à quatre pattes qui, lui, m’a complètement charmée !

Andrea Stewart dédie par ailleurs quelques chapitres à des protagonistes secondaires : Phalue, la fille d’un gouverneur plus préoccupé par l’organisation de fêtes que par le rôle qui lui est dévolu, Ranami, son amante avec laquelle elle se querelle régulièrement et Sable, une jeune femme qui semble enlisée dans une routine dont elle ne comprend pas l’origine…

Autant de personnages qui apportent leur lot de questions, de révélations et, évidemment, de rebondissements. Comme vous pouvez l’imaginer, leurs sorts sont liés et j’ai adoré voir les connexions s’établir au fil des pages.

Une lecture sans le moindre accroc

C’est en lisant le dernier chapitre que je me suis rendu compte qu’il s’était passé beaucoup de choses dans cette histoire. Et pourtant, tourner les pages fut d’une facilité déconcertante. Sans nous prendre par la main, l’auteure nous accompagne dans nos découvertes, facilite notre entrée dans son univers. Un vrai coup de maître !

Ah, et la fin… Elle annonce une suite absolument palpitante. De l’action, de nouveaux complots politiques et, bien sûr, la rébellion. Mais quand sort le deuxième volet ?! J’ai hâte de le savoir !