Éditeur : Leha
Date de sortie : 26 mars 2021
Genre : fantastique (jeunesse)
Synopsis
Dans les Confins, un monstre rôde.
Dans ce territoire ceint d’un mur qui y enferme ses habitants, lorsque la nuit tombe, une harde de hyènes quitte le bois pour envahir les rues sans que personne ne se résolve à les abattre. Mais sont-elles le véritable danger ?
Dans les Confins, chaque enfant est lié à un Machaon, un gardien coloré qui les protège jusqu’à l’âge adulte.
Almire, quinze ans, a vu son Machaon lui être arraché. Depuis cette agression, une hyène de brume le pourchasse, tapie dans l’obscurité : ce démon veille à son silence. Ce secret, ignoré de tous, le ronge, jusqu’au jour où un groupe de jeunes l’approche. Tous partagent le même drame, et ils nourrissent une ambition commune : faire éclater la vérité. Faire tomber le monstre en habits d’homme.
Almire sait qu’il ne retrouvera jamais son Machaon, mais il compte bien reconquérir son bonheur. Pour ça, il lui faut renverser le Roi des Hyènes. Coûte que coûte.
Critique
Une auteure à suivre
Après ma lecture des Nocturnes, l’an dernier, j’ai décidé que je lirai les prochains écrits de Tess Corsac. Ce roman m’avait tellement envoûtée ! C’est pourquoi, lorsque les éditions Leha (anciennement les éditions Lynks) ont proposé Le Roi des Hyènes en service de presse, je n’ai pas hésité une seule seconde à envoyer une demande. Comme vous vous en doutez, celle-ci a été acceptée à ma plus grande joie.
Pour ceux qui auraient lu Les Nocturnes, sachez que Le Roi des Hyènes est différent, mais l’on retrouve bien la patte de l’auteure. L’intrigue est encore plus aboutie, les personnages encore plus creusés. Bref, si vous avez aimé l’un, vous aimerez l’autre !
Et pour ceux qui n’auraient pas encore découvert Tess Corsac, je ne peux que vous inciter à le faire sans tarder ! Car je suis passée à un cheveu du coup de cœur…
Un huis clos qui sort des sentiers battus
Si l’auteure a inscrit son histoire dans le monde réel, elle confère à ce dernier une dimension fantastique proprement fascinante, bien qu’un chouia complexe. En effet, chaque enfant naît avec un Machaon, une sorte de gardien qui l’accompagne jusqu’à l’âge adulte. Plus qu’une simple anecdote, cette créature est au centre du récit et lui apporte une touche de douceur, les Machaons étant semblables à des papillons. De petites choses fragiles à la force incommensurable, et pourtant…
Mais dans cet univers semblable au nôtre ou, plutôt, à celui des décennies précédentes, des hyènes rôdent. Toujours plus nombreuses, elles envahissent les Confins à la tombée de la nuit. Est-ce pour les contenir que des murs ont été érigés ? Ou bien y a-t-il une autre raison à ce phénomène étrange ? Autant de questions qui trouveront des réponses plus que satisfaisantes !
Vous l’aurez donc compris, l’originalité de ce one-shot ne fait aucun doute à mes yeux. Jamais, je n’ai lu une histoire pareille à celle-ci !
Un texte à double sens
Si la plume de Tess Corsac est agréable, je lui trouve également une puissance sans égale. Elle propose ici une belle métaphore d’un sujet très délicat. Je n’en dirai pas plus afin de vous laisser la surprise, mais un lecteur aguerri verra certainement au-delà des mots. Le jeune lecteur, quant à lui, vivra une aventure qui prône des valeurs fortes puis, quelques années plus tard, pourra redécouvrir le livre avec un regard neuf. Autrement dit, Le Roi des Hyènes comporte plusieurs niveaux de lecture et ça, c’est toujours du grand art !
Quoi qu’il en soit, les ressentis de la victime sont très bien retranscrits, sans pour autant cantonner les personnages à ce seul rôle. Certes, ce sont des victimes, mais ils sont prêts à dépasser leur traumatisme pour agir. C’est beau, c’est fort, bref c’est poignant !
Une lutte sans relâche
D’un côté, elle s’apparente à une enquête puisque les héros n’ont pas le droit de désigner explicitement leur bourreau. Entre eux, ils le surnomment le Roi des Hyènes, mais qui est-il vraiment ? Mystère !
De l’autre, c’est un combat pour le faire tomber. Alors, on est loin des machinations politiques auxquelles je suis habituée, toutefois la malédiction qui pèse sur leurs épaules les pousse à contourner les interdits, à trouver une faille dans le système. Et leurs réflexions, leurs tentatives, leurs réussites même font la force du scénario. J’avais parfois l’impression de jouer une partie d’échecs dont l’issue semblait très incertaine.
Plus que des victimes, des survivants, des combattants !
Ce titre est pour les adolescents, il est donc mené par des adolescents qui ne peuvent confier leurs tourments à leurs parents. Absents ou aveugles, ces derniers n’ont aucun pouvoir. Mais contrairement à ce qu’il croyait, Almire n’est pas le seul à souffrir de la perte de son Machaon. D’autres sont confrontés au même traumatisme et se sont rassemblés afin de s’entraider.
C’est avec finesse que Tess Corsac a développé la psychologie de ses héros. Je l’ai déjà souligné, mais elle aborde le statut de victime en toute connaissance de cause et, surtout, avec la délicatesse qui s’impose. Je ne pouvais donc que m’attacher à Almire, compatir à ses malheurs et, surtout, l’encourager dans ses efforts pour faire tomber le Roi.
J’ai également apprécié Zoé pour son mélange de force et de fragilité. Elle est toujours sur le point de basculer, pourtant elle lutte de toute son âme pour conserver son humanité. Sans oublier Ulrich, Colin et Maxence. En fait, ils sont tous aussi intéressants, aussi fouillés les uns que les autres !
Je tiens d’ailleurs à le préciser : le blanc et le noir n’existent pas dans cette histoire. Les nuances de gris s’invitent toujours. Ainsi, le Roi n’est pas cet homme machiavélique qui ne ressent rien et Maxence n’est pas un ami infaillible, mais seulement humain.
Échec et mat
Tess Corsac va jusqu’au bout du combat de ses héros. Je n’en dirai pas davantage, mais j’ai tourné les pages avec avidité afin de connaître le résultat final. J’ai toutefois trouvé le dénouement un peu dur, un peu violent, pour un jeune public, cependant n’oublions pas que je peux me montrer particulièrement sensible.
Bref, Le Roi des Hyènes est une belle réussite. À n’en pas douter, je suivrai les futures publications de Tess Corsac de très près !
13 mai 2021 at 13 01 18 05185
Je ne connais pas du tout cette auteure mais ce roman me tente bien, même s’il est placé dans le rayon jeunesse.
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21 mai 2021 at 21 09 57 05575
Elle n’a publié que deux romans jusqu’à maintenant, tout du moins je le pense bien, mais elle est très prometteuse.
Et le côté jeunesse ne se ressent que du côté des personnages finalement grâce aux différents niveaux de lecture ;). C’est pour moi un roman tout public ! ^^
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13 mai 2021 at 21 09 21 05215
Il ne me tentait pas du tout à la base, mais c’est vrai que je ne vois que de très bons avis c’est intriguant !
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21 mai 2021 at 22 10 06 05065
Il faut dire que la couverture ne donne pas très envie, enfin je trouve lol. Mais il est vraiment excellent et, surtout, original ;).
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23 mai 2021 at 20 08 34 05345
Oui je pense que je l’ai clairement jugé à la couverture aussi ! x)
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14 mai 2021 at 15 03 24 05245
Tu attises vachement ma curiosité! J’avais bien aimé Les Nocturnes sans que je sois aussi enthousiaste que toi. Alors pourquoi me laisser tentet si celui ci est meilleur 🙂
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21 mai 2021 at 22 10 07 05075
Oui, je trouve qu’il est encore mieux construit que le précédent. Mais j’ai vu que tu l’avais gagné en masse critique, donc j’attends ton avis avec impatience ! 😉
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25 mai 2021 at 12 12 52 05525
Oui effectivement. Tu l’auras dans le courant du mois de juin 😉
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19 mai 2021 at 21 09 33 05335
Tu éveilles ma curiosité ! *w* Idem, j’avais aimé les nocturnes… donc…
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21 mai 2021 at 22 10 24 05245
Donc il faut lire celui-ci :p ! J’aimerais beaucoup connaître ton avis sur ce titre :).
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