Éditeur : Mnémos
Date de sortie : 23 septembre 2022
Genres : science-fantasymondes parallèles

Synopsis

Metalya est l’une des nombreuses pacificatrices de la cité de Tal Emmerak. Son boulot, c’est des enquêtes, si possibles pas trop compliquées et bien payées, ce qui, dans un cas comme dans l’autre, n’arrive pas souvent.

Lorsqu’un riche client la contacte pour lui demander d’enquêter sur la mort de sa femme, Metalya accepte à reculons, appâtée par l’argent. La pacificatrice découvre rapidement que cette femme était une scientifique de renom qui travaillait pour l’Institut Voqer-naag, dans un département spécialisé dans ces nouvelles sciences autrefois appelées « magie ». Bien vite, tout semble se liguer contre Metalya. Armée de quelques éclats – ces petits objets capables d’influer sur la réalité – et de son livre fétiche, elle va braver tous les obstacles que l’on va mettre sur son chemin et découvrir la vérité entre les mondes.

Patrick Moran nous invite à un voyage original dans sa mégalopole cool à l’ombre des palmiers, aux côtés d’une héroïne forte et attachante. Avec talent et une pointe d’humour, il nous dévoile les secrets bien plus marquants qu’il n’y paraît d’une ville imaginée comme le futur d’un monde de fantasy.

Critique

Deuxième tentative réussie !

Ma première rencontre avec l’imaginaire de Patrick Moran ne fut pas une totale réussite. J’ai en effet lu La Crécerelle il y a 4 ans environ, un roman de dark fantasy aussi sombre qu’original, mais auquel je n’avais pas totalement adhéré. C’est sans hésiter néanmoins que j’ai demandé Metalya entre les mondes en service de presse, et qu’est-ce que j’ai bien fait !

Même si on retrouve la patte de l’auteur, notamment le souci du détail dans les explications et les descriptions, ce one-shot est dans un genre très différent, et pourtant dans la continuité de La Crécerelle. Un coup de maître !

Je remercie les éditions Mnémos pour cet envoi, car j’ai passé un excellent moment de lecture !

Bienvenue à Tal Emmerak !

J’ai facilement trouvé mes repères dans ce monde imaginaire, tout simplement parce qu’il ressemble énormément au nôtre. Voitures, téléphones portables et armes à feu : Metalya utilise une technologie qui nous est familière.

Là où Tel Emmerak se distingue, c’est par sa situation géographique entre désert et océan, par ses conflits avec les villes voisines et, accessoirement, par son absence de services publics. C’est d’ailleurs parce que la police n’existe pas que Metalya est devenue pacificatrice. Son rôle ? Résoudre des enquêtes contre rémunération, très élevée de préférence. 

Ajoutez à cela une touche de science-fiction avec l’idée de mondes parallèles, une autre de fantasy grâce aux éclats, ces artefacts capables d’altérer la réalité ou de conférer à leur détenteur un pouvoir momentané, et me voilà conquise !

Bref, cet univers, je l’ai tout simplement adoré ; Patrick Moran lui confère une ambiance unique, faite de tensions politiques et de mixité ethnique. Un régal !

Une enquête palpitante

Le policier, ce n’est pas mon genre de prédilection. Mais lorsque l’enquête est bien ficelée et qu’en plus, elle se déroule dans un autre monde, je ne boude jamais mon plaisir. Et c’est de main de maître que Patrick Moran construit celle de Metalya au fil des pages. L’action ne manque pas, toutefois ce que j’ai préféré ce sont les retournements de situation, assez nombreux, mais toujours impossibles à anticiper. 

Le tempérament volcanique de l’héroïne pimente également les choses. Véritable tête brûlée, elle aime foncer dans le tas – mais avec élégance, s’il vous plaît – et ose toutes les méthodes – de préférence illégales – pour obtenir des réponses. Elle est ainsi capable de mettre sa flemmardise au placard pour s’investir pleinement dans son enquête !

Metalya est donc pour moi…

…une héroïne hyper attachante

La quatrième de couverture annonçait la couleur, et je ne peux que le confirmer. Entre des tocs dus à l’anxiété et un penchant assumé pour l’utilisation d’éclats, Metalya est loin des clichés. Sa langue bien pendue et son sens du sarcasme lui jouent parfois des tours, mais c’est ce qu’on aime chez elle !

En outre, elle n’est pas dénuée de profondeur ou de nuances. Empathique sans être trop gentille, débrouillarde sans passer pour MacGyver, elle sait se montrer retorse lorsque la situation l’exige. Néanmoins son sens moral lui interdit d’extorquer l’argent de ses clients sans une bonne raison. Un point pour elle !

Quant à ses origines mixtes, elles devraient parler aux lecteurs en quête de diversité mêlée de complexité. Pas toujours évident d’être le fruit de deux cultures que tout oppose sans véritablement appartenir à l’une ou à l’autre, n’est-ce pas ?

Je dis oui à une suite !

Ce n’est qu’une supposition de ma part, cependant le dénouement relativement ouvert laisse présager une suite. Et comme Patrick Moran n’a pas hésité à renouer avec l’univers de La Crécerelle, je me dis que Metalya entre les mondes a toutes ses chances. Si cela arrive, soyez assurés que je serai au rendez-vous !

Autres livres de Patrick Moran

La Crécerelle, Patrick Moran