Editeur : Castelmore
Date de sortie : 19 avril 2017
Genre : dystopie (jeunesse)

Synopsis

En cette fin de XXIe siècle, la loi des Dates de naissance régit l’accès aux métiers. Né en janvier, vous avez accès au métier de vos rêves : acteur, chanteur, tout est possible. Né en décembre, préparez-vous à racler le fond de l’océan et à plonger les mains dans des algues gluantes !

Minöa et Silnëi sont soeurs jumelles, nées à quelques minutes d’intervalle la nuit du 31 décembre. La première à 23 h 58 et la seconde à 0 h 17 ! La tyrannie des Dates de naissance leur promet des destins radicalement différents, mais cela ne les empêchera pas d’unir leurs forces pour combattre l’injustice et l’ordre établi, aidées par Kléano, le chanteur rebelle d’un groupe de rock.

Critique

Rendez-vous au rayon jeunesse

Ayant découvert Manon Fargetton – et sa plume merveilleuse ! – avec L’héritage des Rois-Passeurs et Les illusions de Sav-Loar, c’est avec grand plaisir je me suis laissé tenter par la réédition de son tout premier roman, Aussi libres qu’un rêve. Ici, point de fantasy, mais de la dystopie jeunesse.

Alors, verdict d’une lecture finalement très rapide (le livre fait moins de 300 pages) ? Mitigé ! Facilités de scénario, manque de profondeur, personnages trop lisses : voici quelques points négatifs que j’ai pu relever au fil des pages. Bon, il est vrai que cela correspond au public cible qui apprécie plutôt des histoires simples et pleines d’action.

En fin de compte, c’est sans doute moi qui me montre trop exigeante ou qui ai tout simplement passé l’âge de traîner au rayon jeunesse. Encore que j’y ai découvert la saga de La Passe-miroir ! Celle-ci m’a en effet permis de me réconcilier avec cette catégorie qui, si on cherche bien, renferme quelques trésors… Bref, je tâcherai de me montrer plus prudente la prochaine fois !

Une idée originale mal exploitée ?

A la lecture de la quatrième de couverture, j’ai été aussitôt séduite par l’idée sur laquelle repose ce one-shot. Imaginez un monde où vous ne pouvez choisir votre métier à cause d’une stupide loi sur les dates de naissance, c’est plus que révoltant ! Cependant, si le concept global est fascinant, peut-être est-il mal amené. Je m’explique : les éclaircissements sur le sujet m’ont paru légèrement abracadabrants, comme si la téléréalité pouvait expliquer à elle seule l’instauration d’un tel principe. De plus, les informations sont données en bloc par Téroukà, le grand-père de Kléano, qui se met alors à parler comme un livre d’histoire. Dommage !

Quoi qu’il en soit, les jumelles Minöa et Silnëi sont victimes de ce système et, à la suite d’évènements imprévus – improbables ? –, souhaitent le renverser. Les voilà embarquées dans une lutte contre le grand tyran Chan Wallow, véritable caricature de l’homme accroché au pouvoir comme une sangsue. Mais… destituer un homme peut-il suffire à mettre à bas tous les codes de la société ? Je n’en suis pas si sûre ! Heureusement, Manon Fargetton a permis à l’intrigue de prendre davantage d’ampleur grâce à l’intervention de D’line, cette journaliste prête pour le coup d’État du siècle. Le tout reste donc plus ou moins cohérent, même si l’auteure use de quelques raccourcis.

Quant au dénouement final, pas de surprise, mais pas de déception non plus, car j’espérais que cela s’achève de cette manière.

Des rapports idéalisés

Si j’ai levé les yeux au ciel quelquefois, c’est parce que les relations entre les personnages sonnent un peu faux, que ce soit entre les jumelles ou entre Nériss et Minöa sur le bzh-net. Concernant le triangle amoureux (je ne vous dirai pas lequel, au cas où), c’est pire : il m’a semblé totalement inadéquat, comme sorti de nulle part !

D’ailleurs, les différents protagonistes de l’histoire nouent des liens de façon hasardeuse. Pour preuve, perdue au sein d’un quartier inconnu, Minöa tombe par accident sur Kléano, qu’elle ne connait ni d’Ève ni d’Adam, et décide alors de l’accompagner à la répétition de son groupe de musique. Invraisemblable !

Une plume qui s’est affinée avec le temps

Même si je l’ai davantage appréciée dans mes précédentes lectures, mon admiration pour la plume de Manon Fargetton reste intacte. C’est donc avec bonheur que j’ai découvert les quelques chansons et poèmes écrits de sa main ! A contrario, j’ai eu un peu de mal à déchiffrer le langage SMS, poussé à l’extrême.

Du même auteur

L’héritage des Rois-Passeurs, Manon Fargetton
Les illusions de Sav-Loar, Manon Fargetton