Éditeur : L’homme sans nom
Date de sortie : 5 mai 2022
Genre : heroic fantasy

Synopsis

« Entrez, entrez.

Asseyez-vous, n’ayez pas peur. Il reste de la place, là, au fond, près de la cheminée. Oui. C’est bien. Très bien. Commandez des bières, des pommes braisées, ce que vous voudrez, mais faites vite. Vous autres, dans la paille, rapprochez-vous ; calez-vous contre les murs, les tonneaux, les pieds des tables.
Voilà… Le feu ronfle, les bûches craquent. La nuit est tombée. Les marmites sont vidées. Laissez-vous aller. Fermez les yeux. Juste un peu. Et écoutez-moi.

Je vais vous raconter une histoire. Celle de notre île d’Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles. Je vais vous parler de guerres, d’amour et de trahisons; de cris, de sang et de larmes. Je vais vous parler de grands espoirs, de ce qui est vain. De ce qui meurt.

Alors, fermez les yeux. Laissez-vous aller. Voilà.

Mon histoire commence sur la lande, en bord de mer, dans le château de l’étrange roi Lothar. »

Critique

Un roman très attendu

Même si je vous livre mon avis avec un peu de retard, j’ai eu le privilège de recevoir Le Chant des Géants en avant-première grâce à mon partenariat avec les éditions de L’homme sans nom. Et quel ouvrage ! Grâce à une superbe version reliée, il est aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur…

Je remercie donc la maison d’édition pour cette lecture qui fut à la hauteur de mes attentes !

David Bry, un auteur à suivre

J’ai découvert David Bry avec son premier roman aux éditions de L’homme sans nom, Que Passe l’hiver. Et quand j’ai tourné la dernière page, j’ai su que je lirai ses prochaines parutions. Pourtant, ce n’était pas un coup de cœur – j’ai bon espoir que cela arrive un jour ! -, seulement une très bonne lecture. 

Alors, pourquoi ? Eh bien, parce qu’il y a peu d’auteurs dont la plume est capable de m’emporter à ce point. Rassurez-vous, j’apprécie également son imaginaire, mais son style… Il est à la fois poignant et poétique, sans fioritures et plein d’émotions. Un véritable atout !

De la fantasy épique… en un seul volume !

Je l’admets sans détour, ce n’est plus un genre que j’affectionne particulièrement. Avec le temps, je me suis lassée de ses codes, de ses classiques même. Par chance, cela ne m’a pas empêchée de dévorer Le Chant des Géants !

Par je ne sais quel tour de force, David Bry a délaissé les mauvais côtés du genre pour n’en conserver que les meilleurs ! Des complots dans les hautes sphères du pouvoir, des héros de sang royal et, surtout, de grandes batailles : les enjeux sont grands et chaque décision apporte son lot de morts.

La romance est certes un peu rapide, mais elle est à l’image de l’histoire : dynamique ! L’auteur emploie peu de personnages et n’hésite pas à recourir à des ellipses temporelles, notamment entre les chapitres. Cela m’a un peu effrayée au début, mais quelle erreur ! La profondeur de l’intrigue est bien réelle, toutefois celle-ci est débarrassée des lenteurs et des lourdeurs habituelles. Du pur génie !

De l’ingéniosité dans la construction de l’univers

Bien qu’il soit médiéval, il se distingue des grands classiques, certes pas dans ses fondements, mais par petites touches qui font toute la différence !

Dans ce one-shot, le monde est rêvé par trois Géants dont les songes sont plus précieux que l’or. C’est l’essence même de la vie ! Alors, que faire lorsque le sommeil de l’un d’entre eux est perturbé ? Vous le découvrirez par vous-même, cependant sachez que j’ai adoré cet aspect de l’histoire. La magie n’est pas bien complexe, mais elle suffit amplement. Quant aux Immortels, ils apportent juste ce qu’il faut de mystère !

Une histoire riche en émotions

Comme toutes celles qu’a écrites David Bry ! Alors non, je ne suis pas étonnée, mais je suis malgré tout conquise. Le Chant des Géants, c’est avant tout l’histoire de deux frères que l’amour d’une femme et l’attrait du pouvoir vont progressivement séparer. Jalousie, colère et enfin haine : les sentiments les plus humains qui soient se cachent entre les pages de ce livre. Heureusement, vous y trouverez également courage, solidarité et même pardon.

Je m’égare, mais c’est avec brio que David Bry a construit ses personnages. Un peu clichés dans les premiers chapitres, ils s’avèrent finalement pleins de contradictions sans que cela n’affecte leur crédibilité.

Pas de coup de cœur ?!

Plus le temps passe, plus je deviens exigeante. Mais j’ai accepté cette règle du jeu. Après tout, lorsque l’on est passionné, on cherche toujours à trouver mieux que le roman précédent. Bref, je place la barre très haut !

Je tiens donc à évoquer deux bémols. Enfin, surtout un, même s’il se révèlera sûrement insignifiant pour vous : nombre de chevaux tombent sous les coups des hommes, et c’était trop pour moi.

Enfin, j’ai deviné certains aspects de l’intrigue, ainsi que la révélation finale. Ce ne sont pas des défauts à proprement parler, cependant j’aurais apprécié être davantage surprise.

Autres livres de David Bry

Que passe l’hiver, David Bry
Le Garçon et la Ville qui ne souriait plus, David Bry
La Princesse au visage de nuit, David Bry